L’adage « Le Pen, ce n’est pas la Peine » prend aujourd’hui tout son sens alors que l’extrême-droite parait faire la course en tête pour les européennes. Un danger direct pour la France et l’Europe.
« Amène le Pire », l’anagramme de Marine Le Pen, s’avère de plus en plus possible, tant l’entreprise de captation du pouvoir par le Rassemblement National semble aujourd’hui sur le point d’aboutir, au moins pour ce qui concerne le vote français au parlement européen. Comment expliquer que l’on en soit arrivés là ? Les sbires du parti vous répondent de venir à Marseille pour comprendre. Malgré tout, malgré les points noirs qui s’ajoutent sur la carte, surtout lorsque l’on est branchés sur les chaînes d’infos en continu qui zooment sur le moindre feu de poubelles et qui entretiennent un sentiment d’insécurité souvent fictif mais propice à inquiéter les téléspectateurs et visant à leur faire croire que rien ne pourrait être plus chaotique. Et que donc bon an mal an les nationalistes ce ne serait pas si grave après tout, puisque ce serait déjà le chaos.
Cette mithridatisation agit comme un anesthésique léger. Elle fait perdre tout sens des réalités à des électeurs qui vivent une réalité hystèrisée par des grands patrons de groupes de presse qui ont un intérêt direct à installer des régimes fascistes qui permettraient d’agir sur les standards sociaux d’une manière qu’aucune démocratie ne pourrait autoriser. Le nazisme serait bon pour les affaires, en tous cas il a toujours été porté au pouvoir par des industriels qui vivaient dans cette illusion. Ils ne réalisent pas le danger dans lequel les vieux démons européens et leur perception aggravée de la réalité les plongent. Bien sûr, la crise est une réalité et beaucoup de gens souffrent. Le gouvernement donne peut être le sentiment d’être distant et indifférent. Il n’y a pas de deuxième jambe sociale sur laquelle s’appuyer et l’on fait payer aux précaires et aux chômeurs les déficits qui se sont creusés. Une orientation idéologique, exagérément libérale, qui prive les défavorisés de droits et les éloignent du pouvoir. D’ou la frustration qui s’est installée.
Il faut résister à cette tendance. Et percevoir toutes les données du problème, se poser les questions qui permettront de répondre à ce dilemme. Aller dans le sens de l’erreur d’interprétation que font tant de gens, c’est renier toutes les notions apprises depuis l’enfance. Oublier tout ce que l’on sait, tout ce que l’on a retenu des leçons de l’histoire, c’est faire une saut quantique dans une dimension inconnue qui s’avèrerait mortifère. Les leçons de l’histoire parlent clairement, je dirais même qu’en ce moment, elles hurlent à nos oreilles et à nos consciences. Mais nous sommes endurcis par les affres de ce que nous avons collectivement subi. Une série de crises, qui ont agi comme des vagues abrasives sur nos esprits. Je ne détaille pas mais les réformes travail, la crise les gilets jaunes, celle des retraites, celle du Covid 19, la guerre en Ukraine, ont créé es traumatismes, des chocs physiques et moraux, terribles qui ont laissé des traces. Mais loin de devoir nous faire oublier nos réflexes de civilisation, cette situation doit provoquer un électrochoc, et allumer dans nos têtes un signal d’alarme, réellement indispensable et finalement salvateur.
Ce que cache l’extrême-droite, c’est son agenda caché. Son plan pour faire de la France une alliée vassalisée de la Russie. Sa haine des minorités et des personnes genrées. Son inaptitude à défendre les femmes. Sa méconnaissance profonde des dossiers. Sa politique culturelle désastreuse et discriminante. Nous avons affaire à un autre clan mafieux, qui du fait de son inexpérience patente, et de ses conceptions moyenâgeuses fera, sur le modèle de son « frère soviétique », amener le pire, à savoir un début de guerre civile en France quant il cherchera à ostraciser les groupes ethniques et religieux en s’enfermant dans une logique qui, une fois qu’elle sera enclenchée, sera impossible à arrêter de manière civilisée. Parallèlement, et comme ses préceptes sont basés sur des conceptions évasives et erronées, il précipitera le pays dans le marasme à la fois financier et économique. Il n’y aura naturellement pas de lutte contre le réchauffement climatique et nous perdrons également sur ce plan, pourtant fondamental, normalement susceptible, s’il était conduit avec intelligence, d’unifier la communauté internationale autour d’un enjeu qui est réellement supérieur.
L’actualité récente a prouvé que ce parti et ses partenaires européens, qui sont malheureusement la lie de ce que l’offre du spectre politique européen a à offrir, est gangréné par de véritables agents russes à la solde du Kremlin et dont le but caché est de relayer la propagande russe et de la faire advenir. C’est à dire de concrétiser les rêves fous du maitre du Kremlin, qui consistent à saboter la démocratie et le projet européen, en totale contradiction avec son arc personnel de valeurs mortifères. Poutine a un projet d’extension de « l’empire soviétique » et un retour fantasmé à l’URSS. La Majorité Mondiale du fameux rapport Karaganov. Il corrompt de manière large des euro-parlementaires, mais pas uniquement, pour s’assurer que la guerre informationnelle qu’il mène contre les pays libres aboutisse à une large déstabilisation. Nous sommes la cible. Ayons l’intelligence et la présence d’esprit de réaliser ce simple fait. Ne soyons pas les complices de ce projet potentiellement cataclysmique. Ne nous transformons pas en relais de cette propagande et de cette volonté profondément malveillante. Cette charge simplement monstrueuse et criminelle. Si les mots ont un sens alors il faut qu’ils se transforment en mini baguettes magiques destinées à changer les choses pour les faire évoluer vers une résolution du conflit en Ukraine, mais après l’établissement d’un équilibre du rapport de force qui pousse chaque acteur à accepter les conditions de l’autre à condition qu’elles respectent le droit international et donnent raison à l’agressé, à savoir Kiev.
Comme le prince allemand le déclarait dans le film « Et Vogue le Navire » de Fellini nous sommes assis sur le cratère d’un volcan et nous sommes tout à fait inconscients du risque auquel nous sommes en train de consentir à force de souffrances induites et de déstabilisations. Nous manquons des réflexes minimaux qui devraient être les nôtres et auxquels nous devrions en revanche souscrire. Etablir une réponse claire et répondre présents. Nous organiser pour repousser l’entreprise de destruction orchestrée par Poutine. Nous prêtons le flanc à cette volonté qui ne nous veut pas du bien. Résistons au contraire et rejetons largement les affidés de cette idéologie qui relaient sa propagande. Aux élections européennes il sera vital de faire battre largement l’extrême-droite, tant elle représente une danger pour nos pays. Un relai et une antichambre de la tyrannie. Le choix est tellement clair, qu’il est rageant de voir l’erreur que font tant de gens. Comme si la deuxième guerre mondiale ne leur avait rien appris. Comme s’ils n’étaient que des poissons rouges, sans mémoire, et aux idées courtes, oubliant dans leur bocal qu’ils n’ont fait que revenir au point de départ, au carrefour historique ou s’étaient trouvés leurs grands parents et qu’ils n’avaient résolues qu’au prix de souffrances épouvantables. Ne laissons pas l’histoire se répèter. C’est en notre pouvoir collectivement, c’est à notre portée. Faisons le. Evitons, pour notre plus grand bénéfice et celui de nos enfants et grands enfants, le pire qui s’avance masqué.
26 Avril 2024
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