Dans un univers qui se radicalise, sauvegarder les valeurs qui fondent les pactes démocratiques parait urgent et indispensable. Et en protéger les porteurs une nécessité. Retour sur une idée neuve.

Alors que l’on assiste aux États-Unis à un délire collectif autour de la figure, exagérement boursoufflée d’égo, de l’ancien président Trump, l’imminence d’une victoire du clan républicain n’est plus une fiction improbable. Celle-ci ferait courir un danger immense au monde, dans la mesure ou l’apprenti dictateur qu’est le candidat ne laissera pas passer sa chance une deuxième fois et confisquera cette fois pour de bon un pouvoir dont il ne comprend pas qu’il ait pu lui échapper, puisqu’il a même été jusqu’à organiser un coup d’état pour le conserver. Que celui-c ait échoué est une chance et une bénédiction pour les américains mais le fait que le fauteur de trouble de cet épisode soit admis une deuxième fois dans la course électorale est en soi une anomalie et une erreur de casting. Complice de Poutine, le locataire pressenti de la Maison-Blanche ferait tout pour établir une capitulation de l’Ukraine en des termes inacceptables qui renforceraient les dictatures. La Chine se sentirait légitimée pour attaquer Taiwan. Et une cascade d’autres guerres se déclencheraient dans le monde pour imposer une loi du plus fort avalisée par le comportement des leaders autoritaires mondiaux et la faiblesse supposée des régimes de droit. 

Ce « projet 2025 » dont on cherche à nous cacher la teneur est une menace pour la démocratie. Il se conjugue à l’autre projet, russe celui-ci, de majorité mondiale qui vise à rétablir une hégémonie mondiale de type soviétique par la force, à contester les organisations mondiales comme l’ONU dont le siège serait déplacé de New York à Istanbul ou Shanghaï. Des plans sur la comète de contrôle et d’oppression des masses visant à rétablir une féodalité avec ses seigneurs et ses serfs d’un tout autre âge. Certaines déclarations sont sans ambiguïté. L’Ukraine pourra se maintenir mais sans les ukrainiens qui doivent être éradiqués dans la mesure ou ils résistent. Ces vieux rêves impérialistes habitent l’esprit des pires dirigeants et contaminent ceux qui se rapprochent de leur orbite.

C’est pourquoi il est indispensable que la Russie soit battue en Ukraine. A ce stade, plus un navire de guerre russe n’est présent en mer noire. Les ukrainiens ont déjà gagné la guerre sur le plan naval et contrôlent les eaux que leur disputaient leurs « frères russes ». Sur le terrain, les pertes russes sont abyssales et leur puissance militaire s’essouffle. Ayant tout misé sur les missiles, ils ne sont plus en mesure de produire de tanks, et viennent à en manquer. La férocité et pour tout dire l’inhumanité de Poutine, faisant bombarder des hôpitaux pour enfants et des jardins publics, ne lui portera personnellement pas bonheur. 

Ses tentatives de sabotage des démocratie européennes, notamment, ses ingérences politiques, le fait de soudoyer les leaders d’extrême-droite, très réceptifs à ses arguments de déstructuration de l’union européenne, sa volonté de perturber par des cyber attaques les services publics occidentaux se retournera nécessairement contre lui, car des ingénieurs informatiques chevronnés, nous aussi avons. Les menées nég-anthropiques du Kremlin, sa vision frelatée de la société, du travail et de la famille, finiront par lui revenir comme un boomerang symbolique dans son pays et y compris dans sa propre capitale, Moscou. La hantise du dictateur finira par le prendre et aura raison de sa paranoïa personnelle. Le peuple russe aura l’embarras du choix quant au mode de « récompense » auquel ill pourra recourir. 

Un autre monde est en suspend, mais il demande une révolution mentale de notre part. Une meilleure compréhension des enjeux, une information juste et exacte, une culture du compromis, comme un respect intuitif de la personne humaine. Comme au sortir de la deuxième guerre mondiale, les exceptions faites vis-à-vis des dictateurs et des oppresseurs seront des éléments constitutifs qui vérifieront les lois humaines nouvelles qui doivent être établies. Un monde qui se débarrasserait des systèmes autoritaires, entamerait un cycle nouveau de renouveau de la raison comparable à de nouvelles Lumières au sens philosophique du terme. Une perspective réjouissante pour laquelle la mobilisation de tous est nécessaire. Il y aurait alors un stade de développement humain nouveau, adossé à des technologies maitrisées et utiles, comprises et apprises, qui permettrait d’entrer un changement symbolique, une nouvelle ère qui sauverait également la planète grâce à un nouveau cycle énergétique, moins polluant et plus abondant. Le potentiel unificateur de la lutte pour l’environnement devra rassembler au delà des représentants de l’ONU et rapprocher les gouvernements dans une instance internationale inter-étatique au pouvoir décisionnel accru, de type gouvernement mondial, dans le respect des spécificités linguistiques et culturelles, pour adapter le climat et sauver la biodiversité. Les évolutions civilisationelles décisives s’établissent souvent pour des raisons symboliques et surtout thermodynamiques. Ce sera à nouveau le cas de celle qui nous vient. 

 

21 Juillet   2024

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