Les "smart grids", clés de l'électricité verte aux Etats-Unis
Par Grégoire Allix 




Les technologies vertes permettront-elles aux Etats-Unis de combiner préservation de l'environnement, relance économique et maintien d'un mode de vie gourmand en énergie ? Le pays a engagé la transformation de son vétuste système électrique en "smart grid", un réseau truffé d'informatique et calqué sur l'architecture d'Internet. L'Amérique prend une avance rapide dans ce domaine, qui attire des investissements colossaux et des géants comme IBM, Google, Cisco, Accenture General Electric ou Siemens. Trop rapide, pour ceux qui y voient l'avènement d'un nouveau "Big Brother".

Les smart grids sont censés faire baisser la demande d'électricité de 10 %, intégrer dans le réseau les sources décentralisées d'énergies renouvelables et résorber les pics de consommation générateurs de pannes et de pollution. Ces technologies pourraient ainsi éviter des coupures de courant qui coûtent chaque année 80 milliards de dollars aux Etats-Unis et réduire la facture énergétique du pays de 150 milliards de dollars par an.

De la Californie à la Floride, la révolution de l'électricité est en marche. Et pas seulement dans les grandes métropoles : le département de l'énergie vient de débourser 111,5 millions de dollars pour aider à transformer la ville de Chattanooga (Tennessee) en modèle électrique high-tech. Au total, cent projets se partagent les 4 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) que le plan de relance de l'administration Obama réserve à ce secteur jugé prioritaire.

Si l'on y ajoute les investissements privés, c'est plus de 8 milliards de dollars qui sont engagés aux Etats-Unis pour bâtir une infrastructure électrique économe. Le marché pourrait croître de 9 % par an pour atteindre 65 milliards de dollars en 2013, selon le consultant Lux Research. Signe de ce décollage, le Nasdaq, la Bourse américaine spécialisée dans les valeurs technologiques, a créé le 22 septembre un indice dédié aux entreprises du secteur. Au même moment, la compagnie Xcel Energy annonçait avoir fait de Boulder (Colorado) "la première ville intelligente du monde totalement opérationnelle".



"Manque de standards"


Certains, comme IBM, voient plus loin : "Au-delà de l'énergie, les smart grids permettront de gérer l'eau, les transports, prédit Colin Harrison, directeur de la stratégie d'entreprise. IBM va proposer aux villes, qui ont peu d'idées sur la manière de réaliser des politiques de développement durable, des systèmes intégrés de gestion intelligente et informatique de tous ces réseaux."

La perspective de voir les opérateurs détailler en temps réel les consommations de chacun, voire intervenir à distance dans les maisons, n'enchante pas tous les citoyens. Certains observateurs s'inquiètent de l'utilisation de ces données. Des experts mandatés par le National Institute of Standards and Technology ont reconnu "un manque de politiques formelles, de standards et de procédures permettant d'assurer la protection des informations personnelles collectées par les différentes entités du réseau".

Sur RTL : en partenariat avec "Le Monde", retrouvez l'Expédition RTL consacrée aux Etats-Unis et aux technologies du futur développées pour préserver l'environnement dans toutes les sessions d'information de la station du lundi 14 décembre. Tous les reportages sont rediffusés sur RTL.

Décembre 2009

Consultez Futura-Sciences


Retour à l'Energie

Retour au Sommaire

INFORMATIONS SANS FRONTIERES • contact
Paris
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact