Alimenter les appareils électroniques avec de l’hydrogène
Par Bertrand d'Armagnac
Gros plan cette semaine sur Paxitech, société iséroise spécialisée dans les piles à combustible.
Discutez avec plusieurs experts français de l’hydrogène. A coup sûr,
ils vous citeront Paxitech comme l’une des start-ups françaises les
plus prometteuses du domaine. Créée en 2004 par Renaut Mosdale, alors
chargé de projet au CEA, la jeune entreprise développe des piles à
combustible chargées à l’hydrogène. Des produits pour lesquels elle ne
manque pas d’ambition. « Nous souhaitons concurrencer les batteries de
1 à 50 W utilisées dans les applications électroniques explique Renaut
Mosdale. Pour des appareils comme les radios, les torches ou encore les
lampes frontales, nous pensons pouvoir doubler ou tripler l’autonomie
par rapport à des batteries au plomb ». Voilà pour les intentions. Dans
les faits, Paxitech ne propose pas encore de systèmes complets de piles
à combustible. Mais la start-up travaillerait déjà avec des industriels
et fabricants électroniques pour la fourniture de solutions «
hydroénergisées ». Des équipements dont les sorties sont prévus d’ici
deux à cinq ans. En attendant, Paxitech commercialise, dans le monde
entier, des composants qui forment le cœur des piles à combustible.
Deux technologies, deux besoins
« C’est un marché potentiellement énorme, seulement aujourd’hui il n’y
a pas encore de marché analyse Renaut Mosdale. Nous travaillons à le
créer même si la route s’annonce longue et parsemée de lacets ». Pour
trouver les bons raccourcis, notre fondateur mise sur la
complémentarité entre les deux types de piles développés par ses
concepteurs. Première famille : les piles dites intégrables. « Ce sont
des piles destinées aux constructeurs d’appareil électroniques
portables comme les lecteurs de DVD ou les ordinateurs. La cartouche
d’hydrogène est directement intégrée et on la remplace très facilement
». La seconde technologie de Paxitech vise à fabriquer des piles
autonomes en énergie dans lesquelles le combustible est intégré. Une
innovation notamment adaptée à des loisirs tels que le camping ou la
voile de plaisance pour des produits de 20, 50 ou 100 watts.
Prometteuse, cette technique pose néanmoins quelques problèmes lors des
descentes en température. Aucun souci en revanche au niveau de la
réglementation : les piles isèroise ne requiert qu’une quantité très
limitée d’hydrogène. Pour Paxitech, il semble désormais urgent
d’attendre la maturation du marché. En comptant, pourquoi pas, sur le
changement des mentalités au pays du nucléaire « C’est vrai qu’on
constate l’émergence d’un petit tissu de start-ups sur ce nouveau
standard. Mais la France reste encore très loin », conclut Renaut
Mosdale. Tous les experts vous le diront.
Juin
2010
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