Changer de régime énergétique
Par Gilles Marchand

La flambée des prix du pétrole prépare un changement de régime énergétique et la constitution de parc automobiles non polluants dans les pays émergeants...



Le temps est venu de progressivement abandonner les énergies fossiles et d'imaginer les solutions du futur. Ces énergies ont produit la géopolitique du XXeme siècle, si meurtrière. Si Hitler cherche à entrer en union soviétique, c'est parce que Bakou détient les plus grandes réserves pétrolière de l'union soviétique. Staline ne va pas hésiter à saigner une part de l'armée rouge pour défendre cette route à Stalingrad. Les Panzers allemands, à cours de pétrole synthètique tomberont en panne dans les plateaux des Ardennes, lors de la dernière offensive.

Quand les japonais cherchent en 1941 à s'assurer la suprémacie maritime sur le pacifique ouest, c'est parce qu'ils ont un besoin drastique du pétrole de l'indonésie. Cela va donner Pearl Harbour et la tentative d'écrasement de la marine américaine. Cela donne un relief particulier à tous les conflits du XXeme siècle, comme aujourd'hui en Irak ou en Afrique. Il est aujourd'hui temps de passer à une forme d'énergie abordable et surtout abondante pour éviter les pénuries qui s'annonce sur le marché des biens pétroliers, qui assure à tous les pays leur indépendance énergétique, grace à l'utilisation à large échelle du vecteur énergétique qu'est l'Hydrogène, seul produit à venir qui puisse permettre de stocker une énergie puissante.

C'est ce que les américains s'emploient désormais à faire et c'est aussi le leitmotiv chez tous les producteurs de pétrole qui réorganisent leurs activités autour des nouvelles énergies. Enfin, la prise de conscience peut venir à bout du réalisme industriel qui commandait de ralentir cette introduction. Nous sommes au point virtuel où toutes les logiques s'inversent. Nous avons atteint un seuil que redoutaient beaucoup de professionnels du pétrole, le sommet de la courbe de Hubbart. Quand les réserves commencent à s'amenuiser, avec des prix en hausses qui permettent aux autres technologies de devenir compétitives. Il semblerait que, malgré les succès méritoires remportés, notamment au Brésil, par l'éthanol, qui produit une pollution résiduelle, l'avenir absolu soit celui de l'énergie du soleil, l'hydrogène, élément chimique le plus abondant dans l'univers.

Un prix de 45 dollars le baril rendait déjà l'hydrogène moins cher que le pétrole, mais pas non polluant. C'est aujourd'hui le cas, puisque nous mettons au point des système de photosynthèse artificielle de l'oxygène et de l'hydrogène dans l'eau grace au solaire et à l'éolien, ainsi que grace pour l'instant à l'utilisation de la surcapacité des centrales nucléaires pour constituer les masses critiques nécessaire.

L'enjeu est aujourd'hui de progressivement remplacer les parcs automobiles des pays développés et de constituer dans les pays qui s'équipent à large échelle des parcs automobiles non polluants, sans inverser les logiques financières que cela recoupe. C'est notre chance, si nous savons vendre progresssivement des voitures non polluantes à la Chine et à l'Inde, notamment.

Il y a fort à penser que ce soit l'eau qui devienne le cœur des géopolitiques du siècle qui s'ouvre, mais là aussi, si nous savons nous montrer imaginatifs, nous pourrons gérer les crises qui s'annonce et offrir aux populations humaines qui s'étoffent des solutions pour le XXIeme siècle...

Gilles Marchand

Paris, juillet 2006


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