L'hydrogène sera
bientôt partout
Par La Dépêche
L’Allemagne,
le Canada, le Japon… Tous ces pays se mettent à l’hydrogène : possible
voie de sortie du nucléaire, et alternative au coût exorbitant du
pétrole.
«Les Japonais utilisent déjà de l’hydrogène pour la
consommation domestique de milliers d’habitants», déclare Bertrand
Chauvet, organisateur du salon Hy-volution qui se tient au parc expos.
Dans les années soixante-dix des constructeurs comme Renault et PSA ont
été les premiers à s’intéresser à ce gaz, avant d’abandonner. Il y a
quelque temps, des groupes comme Toyota, Honda et Nissan ont repris
cette idée, investissant chacun 1 milliard de dollars dans la
recherche. «Ce salon permet de comprendre tout ce qu’il est possible de
faire avec de l’hydrogène ! D’ici 2020, on estime qu’il vaudra moins de
5 € le kilo, quand le prix du pétrole continuera d’augmenter. L’idée
est simple, on parle aujourd’hui d’énergie fossile, nous, nous parlons
d’une énergie inépuisable», ajoute Bertrand Chauvet.
CEA : Mise au point d'un Réservoir à Hydrogène
Inépuisable, comme l’autonomie des téléphones portables. La société
Paxi Tech est la première à proposer ce genre d’innovation : «grâce à
l’hydrogène nous avons mis au point un chargeur universel. Avec cet
appareil de la taille d’une demi-tablette de chocolat, vous pouvez
donner une autonomie supplémentaire à votre portable lorsqu’il est à
plat, n’importe où ! Il suffit de le brancher à un câble USB. Ça
fonctionne avec tous les types d’appareils photos et téléphones»,
déclare Renault Mosdale, directeur de l’entreprise.
Lorsqu’on demande à M. Lepote, visiteur du salon, ce qu’il pense de
l’hydrogène, il répond en souriant : «Comme la femme est l’avenir de
l’homme, l’hydrogène est peut-être l’avenir de la planète», avant de se
diriger vers le circuit d’Albi, partenaire du salon.
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McPhy Energy
change la donne industrielle de l'hydrogène
Par Chantal Houzelle
C'est une première mondiale
dans le
secteur de l'énergie. Aujourd'hui, McPhy dévoile, sur son site de La
Motte-Fanjas, dans la Drôme, le premier pilote industriel qui combine
la production d'hydrogène par électrolyse de l'eau, au stockage de ce
combustible sous forme solide. En devenant réalité, la technologie de
rupture de la start-up va révolutionner la logistique de l'hydrogène
industriel. Pour l'heure, il est acheminé à l'état liquide ou gazeux
par pipelines, camions-citernes... jusqu'au pied des usines.
Désireux de réduire son empreinte écologique et les risques liés à son
transport, McPhy Energy est désormais en mesure de proposer aux
industriels sa nouvelle solution intégrée, qui leur donne la
possibilité de produire ce combustible et de le stocker à l'état solide
et à basse pression, sur leurs propres sites, afin de l'avoir à portée
de main en fonction des besoins de leurs cycles de fabrication.
« Le stockage de l'énergie est l'un des challenges de la
transition énergétique en France, comme dans de nombreux pays d'Europe
et du monde », estime Pascal Mauberger, président du directoire de
McPhy Energy. C'est grâce au rachat, en janvier 2013, du pionnier
italien de l'électrolyse PIEL, intégré à sa filiale McPhy Italie, que
l'entreprise française a réussi à industrialiser aussi rapidement sa
technologie de stockage de l'hydrogène sous forme d'hydrures
métalliques, en l'occurrence de magnésium. Vu son extrême légèreté qui
nécessite une phase de densification à hautes température et pression
pour réduire son volume, ce combustible très utilisé en raison de son
excellente densité énergétique (33kWh/kg), est difficile à stocker à
l'état liquide ou gazeux, plus coûteux ou dangereux.
Constitué d'un générateur d'hydrogène par électrolyse de l'eau fabriqué
par McPhy Italie et alimenté par 60 KW d'électricité provenant du
réseau EDF, ce démonstrateur peut produire 12 m3/h d'hydrogène.
Alors gazeux, le combustible est stocké sur le système HDS 100, basé
sur la technologie développée par McPhy qui le transforme en hydrures
de magnésium. Ce premier pilote d'une capacité de 100 kg d'hydrogène
solide, soit un équivalent énergétique de 3,3 MWh, inaugure une gamme
qui s'étendra à terme jusqu'à 500 kg (16,5 MWh).
Développement
dans l'éolien
Pour se positionner simultanément sur le marché des énergies
renouvelables, la société annonce la reprise de l'activité de
générateurs d'hydrogène par électrolyse du groupe allemand Enertrag.
Intégrée à sa filiale McPhy Energy Deutschland, cette deuxième
acquisition élargit sa gamme d'électrolyseurs de quelques kilowatts à
plusieurs mégawatts. « C'est un virage stratégique majeur qui va
accélérer notre développement dans l'hydrogène éolien. En 2014, nous
ferons une démonstration de la production d'hydrogène à partir
d'énergie hydroélectrique, destinée au stockage et à la valorisation
des énergies renouvelables», projette Pascal Mauberger. «
L'intégration des activités d'Enertrag HyTec au sein de McPhy est
un jalon logique du développement de notre portefeuille de technologies
pour construire une infrastructure dédiée à l'hydrogène sécurisée et
écologique, sans CO2 ». Cette acquisition, dont le montant n'est
pas dévoilé, McPhy l'a financé sur fonds propres comme le rachat de
PIEL, grâce aux 10 millions d'euros levés en janvier, dont la
moitié investie par le fonds Ecotechnologies géré par CDC Entreprises.
27 Septembre 2013
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