Ségolène Royal lance ses territoires à énergie positive
Par Frédéric De Monicault
La
ministre de l'Énergie détaille les nombreuses actions de la croissance
verte déclinées à l'échelle des régions. L'intéressée mise sur 100.000
emplois créés par la croissance verte.
Le
dénouement approche pour le projet de loi d'orientation énergétique.
Adopté en première lecture à l'Assemblée nationale à la fin de l'année
dernière, il est examiné au Sénat à partir de mardi. Si le calendrier
se déroule normalement, le texte porté par Ségolène Royal devrait être
définitivement entériné par le Parlement au printemps.
En attendant, la ministre de l'Énergie progresse sur un autre dossier
directement lié, «les territoires à énergie positive pour la croissance
verte». Un appel à projets a d'abord été lancé par le ministère,
sachant que ce programme d'actions s'assigne des objectifs dans
plusieurs domaines: «économies d'énergie, diminution des émissions de
gaz à effet de serre, substitution d'énergies carbonées et fossiles par
des énergies renouvelables…» Pour ce faire, plusieurs univers
d'activités ont été ciblés, notamment le bâtiment, le transport et la
gestion des déchets.
Méthaniseur dans une ferme du Limousin
Lundi, Ségolène Royal a rendu publique la liste des 200 territoires à
énergie positive sur les lesquels ces projets vont pouvoir essaimer.
Ils couvrent l'ensemble du pays. Certaines actions ont été présentées
par les pouvoirs publics, comme ce projet de méthaniseur dans une ferme
du Limousin. Le but du ministère est que les candidats n'avancent pas
seuls: d'où par exemple des aides financières pour l'animation et
l'ingénierie dans le cadre d'un partenariat État-Ademe-Région, ou
encore un accompagnement des services de l'État pour la réalisation des
projets. Aux yeux de Ségolène Royal, citée dans le dossier de
présentation de ces territoires à énergie positive, les plans d'actions
qui accompagnent le projet de loi doivent permettre de créer «les
100.000 emplois de la croissance verte».
Depuis le début, Ségolène Royal fait de l'ancrage en région un axe fort
de sa politique en matière de transition énergétique. Si certains
observateurs vantent la qualité de ce modèle, d'autres sont beaucoup
plus circonspects. Ils soulignent notamment que les moyens financiers
font cruellement défaut pour appuyer le programme ambitieux du
ministère. Ils insistent aussi sur le fait que le texte de loi ne
statue pas sur les grands objectifs énergétique du pays: par exemple,
la production nucléaire doit être plafonnée à terme mais rien n'est dit
sur les installations d'EDF qui devront être arrêtées. Ils reprochent
par la même occasion à la ministre de cibler des actions trop
anecdotiques, au détriment d'axes forts d'une politique.
12 Février 2015
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