Une électricité 100 % verte en 2050 : le scénario de l'Ademe
Par AFP
L'Agence
de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a fini par publier
jeudi son étude envisageant quatorze variantes de mix électriques en
France. Dont le scénario d'une électricité entièrement issues des
énergies renouvelables.
L’Agence
de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a finalement
dévoilé jeudi son scénario d’une France avec une électricité 100 %
issue des énergies renouvelables (à lire en détail ici), sept mois
après le report de la publication d’une version provisoire, malgré tout
mise en ligne par le site Mediapart. Le report de la publication,
initialement prévue début 2015, soit en plein débat parlementaire de la
loi sur la transition énergétique, avait suscité la
polémique. L’Ademe s’était défendu de ce report, évoquant «des
hypothèses à retravailler».
L’un des points de frictions pendant les débats a en effet porté sur la
trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75 %
aujourd’hui) dans le mix électrique du pays et la montée en puissance
des renouvelables (40 % du mix électrique en 2030, selon la
loi). Dans la présentation de sa version finale, le président de
l’Ademe, Bruno Léchevin, insiste très fortement sur le fait que cette
étude n’est pas un «scénario politique» mais «une étude scientifique à
caractère prospectif et exploratoire».
«Acceptabilité cruciale»
Ce scénario de mix électrique 100 % renouvelable en France
en 2050 fait qu'«une hypothèse jusqu’ici impensable pour la
majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement
possible», estime-t-il toutefois. L’étude présente donc
14 variantes de mix électriques avec une part des énergies
renouvelables qui oscille entre 40 %, 80 %, 95 % et
100 % en fonction de critères d’appropriation sociétale, de coûts
des énergies, d’accès au financement ou encore de maîtrise de la
demande.
Dans son cas de référence à 100 %, l’étude répartit la
consommation d’énergie entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire,
13 % d’hydraulique et 7 % de géothermie et thermique
renouvelable, comme dans sa version provisoire révélée en avril. Dans
ce scénario, le mégawattheure consommé coûte 119 euros, contre
117 euros pour celui avec 40 % d’énergies renouvelables,
associé à 55 % de nucléaire et 5 % d’énergies fossiles. Une
différence de prix minime qui, lors de la fuite en avril, avait servi
d’arguments aux antinucléaires.
L’étude conclut que pour atteindre un maximum d’énergies renouvelables,
une meilleure maîtrise de la demande d’électricité est une «condition
essentielle». De même, le coût des technologies «doit continuer à
baisser» et «l’acceptabilité est cruciale», prévient l’Ademe.
24 Octobre 2015
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