Energies renouvelables : 57 milliards d'euros sur l'industrie du futur
Par François Tonneau
Paca, un territoire où l'on pourrait créer des Silicon Valley des énergies renouvelables.
L'aphorisme
évoque les seventies. Ce fameux "en France on n'a pas de pétrole, mais
on a des idées". Ou renvoie, de manière plus contemporaine à la
maladresse politique de Bruno Le Maire jugeant que "son principal
obstacle" était son intelligence. Il émane cette fois de Thierry
Franck. Commissaire général adjoint à l'investissement, il était hier à
Marseille pour discuter économie d'avenir et énergies renouvelables.
Avec cette sentence en guise de philosophie : "On se fonde sur une
chose, l'intelligence. C'est notre ressource première dans la
compétition mondiale." C'est beau comme un ciseau retourné d'Antoine
Griezmann sur Manuel Neuer.
Thierry Franck n'est pas là pour batifoler. Quand ce commis d'État
parle de "capacité d'innovation des entreprises et de valorisation de
la recherche", il ouvre un portefeuille de 57 milliards d'euros. Rien
de moins. En 2010, le gouvernement Fillon avait lancé un premier
programme d'investissements d'avenir (PAI) de 35 milliards d'euros,
auxquels se sont ajoutés 12 milliards en 2014, puis 10 lors du conseil
des ministres du 26 juin. "L'objectif n'est pas d'aménager le
territoire, précise Thierry Franck.
Il est de resserrer les liens entre entreprises, laboratoires et
universités pour créer des systèmes d'excellence de niveau mondial."
Sur les 39 milliards déjà engagés depuis 2010, 3,2 l'ont été en région
Paca. Un territoire jugé à fort potentiel par l'État et les
collectivités. Qui aimeraient, Conseil régional en tête, y créer des
Silicon Valley des énergies renouvelables ou de l'aéronautique. "On a
tous dans l'esprit le plein emploi", signale Thierry Franck. L'État
réserve ainsi, dans une enveloppe de 500 millions d'euros dédiées aux
régions, des crédits sur des délais courts pour des projets innovants
et "la capacité des entreprises à embrayer vite".
Sur les 10 milliards du volet annoncé fin juin, 745 millions d'euros
sur le numérique, la transition énergétique, la recherche ou la santé
en Paca. Visés, la plateforme de systèmes complexes Iniovsys à
Marignane, le campus Poly-aero à Tallard et quelque 150 autres clusters
potentiels. À Marseille, le projet d'Écocité, après Euroméditerranée,
bénéficiera de 14 M€. La future université des Métiers sera soutenue à
hauteur de 15,9 M€. Sur cette zone, 30 000 nouveaux habitants et 20 000
emplois sont envisagés. Un impact fort à long terme.
7 Juillet 2016
Abonnez-Vous à La Provence
Retour à
l'Energie
Retour au Sommaire
|