Le scénario d’une énergie à 100 % renouvelable
Par ANNE FEITZ Le 26/01 à 06:00Mis à jour à 08:59
L’association
négaWatt défend un avenir sans énergie nucléaire ni fossile
passant par une diminution par 2 de notre consommation.
ETreize
ans après avoir présenté son premier scénario d'évolution des mix
énergétiques, l'association négaWatt a dévoilé mercredi ses nouveaux
travaux à horizon 2050, aboutissant à un mix sans nucléaire et sans
énergie fossile. Et ce, affirme négaWatts, sans sacrifices majeurs. «
Au contraire, il s'agit d'améliorer notre qualité de vie : la
rénovation des bâtiments permet de réduire la facture, mais aussi de
purifier l'air ambiant », a insisté Thierry Salomon, vice-président de
négaWatt.
Le collectif, qui compte une vingtaine d'ingénieurs, milite depuis des
années pour plus de sobriété énergétique. Son scénario s'appuie donc
sur une hypothèse essentielle, la division par deux de la consommation
finale d'énergie d'ici à 2050, « un objectif en ligne avec la loi sur
la transition énergétique », a rappelé son président, Christian
Couturier. Il passe par un recours plus systématique aux transports
partagés, par exemple, ou encore par la rénovation en profondeur des
bâtiments.
En 2050, les carburants et combustibles liquides (41 % du mix en 2015)
ont été remplacés par le gaz et l'électricité : ils ne représentent
plus que 5 % du total, contre 36 % pour le gaz, 35 % pour
l'électricité, 17 % pour les combustibles solides (bois...), et 7 %
pour les réseaux de chaleur.
Le mix électrique est, lui, composé essentiellement d'éolien, de
solaire, et d'hydraulique. Leur intermittence est compensée par le «
power to gas », consistant à utiliser l'électricité pour produire de
l'hydrogène via une électrolyse de l'eau, puis à combiner cet hydrogène
à du CO2 pour en faire du méthane, c'est-à-dire du gaz naturel
injectable sur le réseau. Cette technologie, permettant le stockage de
l'électricité à grande échelle, « deviendrait le pilier de la
transition énergétique à partir de 2035, ce qui laisse le temps pour
les pilotes et les démonstrateurs industriels, de jouer leur rôle », a
poursuivi Christian Couturier.
Fin définitive du nucléaire en 2035
Le nucléaire serait progressivement démantelé. « L'arrêt à la quatrième
visite décennale serait la règle, la prolongation l'exception : le
dernier réacteur devrait donc fermer en 2035 », a indiqué le
porte-parole de négaWatt, Yves Marignac. Globalement, le scénario
permettrait de créer 500.000 emplois net, mais il passerait par des
destructions dans certains secteurs (nucléaire, transport). Selon
négaWatt, il ne coûterait pas plus cher dans les premières années et
permettrait de gagner 26 milliards par an à partir de 2040.
Si ses promoteurs jugent ce scénario « réaliste », ils sont toutefois
conscients des résistances au changement auquel ils se heurteraient.
Ils n'en ont pas moins l'intention de tenter de convaincre les
candidats à l'élection présidentielle - dont plusieurs ont assisté à sa
présentation publique, mercredi.
26 Janvier 2017
Abonnez-Vous aux Echos
Retour à
l'Energie
Retour au Sommaire
|