Le solaire sort de l’ombre
Par LE MONDE ECONOMIE | 30.01.2017 à 10h18 • Mis à jour le 31.01.2017 à 08h22 |
Chute
des prix des panneaux solaires, afflux massif de capitaux et
contraintes environnementales poussent les producteurs d’électricité,
les industriels et de plus en plus de pays à jouer la carte du soleil.
Sans
bruit, le monde vient d’entrer dans une nouvelle ère énergétique, celle
du solaire. Le photovoltaïque n’est plus une lubie d’écologiste. Face à
la pollution du charbon et à l’envolée des coûts du nucléaire,
investisseurs et industriels jouent désormais ouvertement et
massivement la carte du soleil.
En 2015, pour la première fois, les nouvelles capacités de
production à partir des énergies renouvelables (hors grands barrages)
ont représenté 53,6 % de l’ensemble des nouveaux moyens de
production raccordés aux réseaux, indique le 10e rapport annuel du
Programme des Nations unies pour l’environnement publié en
mars 2016 : 62 gigawatts (GW) d’éolien et 56 GW de solaire.
265,8 milliards de dollars
Les capitaux mobilisés ont battu un nouveau record, à
265,8 milliards de dollars (247,5 milliards d’euros). On y
investit désormais deux fois plus que dans les énergies fossiles
(130 milliards) et le potentiel du solaire y est beaucoup plus
important que celui des autres énergies renouvelables.
« L’année 2016 marquera un point de bascule », assure Thierry
Lepercq, directeur général adjoint d’Engie chargé de l’innovation et de
la recherche. « Retenez trois chiffres : 70 gigawatts,
la capacité solaire additionnelle en 2016 [après 50 GW en 2015],
plus que l’éolien ; 26 dollars, le prix d’un mégawattheure du
photovoltaïque sur un projet de 1 milliard de dollars à Abou
Dhabi ; et zéro, le prix de l’électricité à certains moments au
Chili. »
Pourquoi les centrales solaires photovoltaïques sont-elles devenues
compétitives dans de nombreux pays et se développent sans les
subventions massives reçues en Europe au début de leur
déploiement ? Le phénomène doit beaucoup à la domination chinoise
sur les équipements. Un mal pour un bien. Si elle a tué une partie de
l’industrie occidentale, notamment allemande, elle a provoqué une chute
des prix spectaculaire.
« Dans les usines, l’automatisation a fortement réduit le taux de
casse, explique Antoine Cahuzac, directeur général d’EDF Energies
nouvelles. De plus, tous les fabricants innovent et produisent des
cellules plus efficaces. Ils ont aussi augmenté leur durée de vie, qui
peut atteindre trente-cinq ans contre vingt-cinq il y a cinq ans grâce
à une plus grande fiabilité des matériaux. » Les panneaux sont
devenus un produit de base fabriqué en grande quantité, comme les
écrans plats de téléviseur.
Surcapacités...
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11 Février 2017
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