Une
énergie pour le XXIème siècle
Par Gilles Marchand
Loin d'annoncer une période
de recul, la période actuelle traduit la mise en place d'un
régime énergétique nouveau et l'avènement
de la période de prospérité qui va avec. Démonstration.
Les années récentes, avec leur cortège
de nouvelles inquiétantes, traduisent avant tout les tâtonnements,
frustrants mais nécessaires, de toutes les périodes
de renouveau. Notre époque est en ce sens phénoménale.
Toutes les évolutions ont lieu en même temps et ce
à un rythme jamais atteint précédemment. Les
secteurs concernés par le plus lent et souterrain travail
de renouvellement du monde sont innombrables. Nous sommes les contemporains
d'une révolution majeure : l'invention du numérique
et son irruption dans nos vies renouvelle toutes nos pratiques.
Il nous a permis de nous doter d'outils extraordinaires qui décuplent
nos capacités d'action et notre productivité, mais
il a également provoqué un effet moins prévisible.
Cette énorme puissance de calcul disséminée
sur la planète et mise en réseau a accéléré
tous les processus d'activité humaine et transformé
les simples conjectures en tendances lourdes. Ainsi la formidable
période de croissance mondiale, inégale mais réelle,
a permis des décollages économiques et a joué
comme facteur amplificateur des consommations énergétiques.
Tous les secteurs étant interconnectés, on ne peut
plus penser les problématiques séparément.
Les énergies fossiles observent clairement un mouvement d'atténuation.
Le nucléaire que certains pensent être la solution,
connaît lui aussi un goulot d'étranglement face à
la raréfaction à terme des minerais. Le solaire et
l'éolien sont des pistes d'avenir, tout comme la solution
des biocarburants qui peut s'avérer efficace, mais qui provoquerait
en retour, si elle était étendue à toute la
consommation, une concurrence avec les terres agricoles destinées
à l'agro-alimentaire. La mise en commun de toutes ces solutions
intelligemment combinées augmentent les ressources énergétiques
globales. La bonne nouvelle, dans ce concert de signaux a priori
inquiétants, c'est que cette phénoménale capacité
énergétique peut servir à produire un vecteur
énergétique ultra-puissant qui permet de stocker l'énergie,
de faire tourner des moteurs de plusieurs genres nouveaux dont certains
restent à ce jour à inventer pour réamorcer
le formidable mouvement d'essor des transports terrestres et aériens
que le XXème siècle a connu et qui, enfin, est capable
de produire de l'électricité. Ce carburant du futur
est présent en quantités inépuisables sur notre
planète. C'est l'élément chimique le plus simple
de l'univers et c'est le combustible du soleil : c'est l'Hydrogène...
Affecter la production électrique issue des énergies
illimitées que sont le solaire et l'éolien (ou même
la surconsommation nucléaire) à produire de l'hydrogène
par électrolyse, c'est multiplier leur taux de rendement
par l'infini : c'est à dire atteindre l'infini et résoudre
une des équations les plus difficiles de l'humanité.
C'est produire des maisons autosuffisantes revendant de l'électricité
au réseau, des véhicules non polluants permettant
de reconstituer la couche d'ozone, et des pays indépendants
en énergie, ce qui atténuerait une géopolitique
du pétrole qui a toujours été dangereuse a
fortiori dans un contexte de pénurie. Aujourd'hui, une certaine
irresponsabilité entrepreneuriale voudrait équiper
l'Inde et la Chine de voiture à bas prix, mais polluantes
: ce serait une erreur majeure annonciatrice de catastrophes climatiques
amplifiées...
La priorité est de créer des chaînes de production
de véhicules à hydrogène, des systèmes
d'habitations mises en réseaux et dont le surplus électrique
serait géré comme internet afin d'éviter les
ruptures ou les pannes, et les zones sous-équipées
pourraient être ramifiées y compris dans des pays sous
développés. Beaucoup de problématiques majeures,
en particulier en Afrique, serait résolus.
L'hydrogène n'est pas l'énergie de demain, c'est déjà
l'énergie d'aujourd'hui !
Août 2007
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