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La mise en chantier de six parcs éoliens en mer confirmée par Emmanuel Macron
Le Monde.fr avec AFP | 20.06.2018 à 16h19 • Mis à jour le 21.06.2018 à 11h52 | Par Nabil Wakim et Cédric Pietralunga
Suspendus
à l’issue de négociations entre l’exécutif et les opérateurs, ces
projets seront bien réalisés, avec 15 milliards d’euros de financements
publics en moins.
C’est
un « ouf ! » de soulagement un peu amer pour la filière éolienne
française. Après des mois d’incertitude et de négociations, Emmanuel
Macron a finalement confirmé, mercredi 20 juin, que les six projets de
parcs d’éoliennes en mer au large des côtes françaises, lancés entre
2012 et 2014, seront bien réalisés.
En déplacement près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), où l’un de ces
parcs doit être construit – 62 mâts de 216 mètres de haut à 16
kilomètres au large du cap Fréhel –, le président de la République a
pris le micro devant des industriels et des élus locaux pour leur
annoncer la bonne nouvelle. « On peut avancer, et même accélérer »,
leur a lancé M. Macron, affirmant que les opérateurs des parcs (EDF,
Engie et l’espagnol Iberdrola) avaient accepté une diminution de « 15
milliards d’euros » sur vingt ans du montant de leurs subventions
publiques.
Les professionnels de la filière
se sont réjouis de cette annonce. « C’est une très bonne nouvelle pour
les territoires qui accueilleront les parcs, qui ont investi en vue de
ces activités et qui s’étaient fortement mobilisés. Grâce à cette
décision, la France va pouvoir jouer son rôle dans la dynamique
mondiale des énergies marines renouvelables », s’est félicité
Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables
(SER), qui souligne les « efforts consentis » dans les négociations.
Une manière polie de noter que cette annonce couronne des discussions
difficiles, et surtout des années d’échec pour la filière. Alors que
l’Europe compte plus de 4 000 éoliennes offshore en activité, la France
n’en compte toujours aucune. Les premiers appels d’offres ont pourtant
été lancés en 2012, les seconds en 2014, mais ils ont souffert de
nombreux recours et de lenteurs administratives.
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« Coûteux pour l’Etat »
Alors que les derniers recours étaient en train d’être purgés, le
gouvernement a décidé à l’hiver 2017 de remettre en cause les appels
d’offres. La raison : le montant des subventions publiques, jugé trop
élevé par l’exécutif. Ce dernier estimait que les tarifs d’achat de
l’électricité négociés à l’époque, compris entre 180 et 230 euros par
mégawattheure durant vingt ans, étaient devenus excessifs compte tenu
de la baisse du coût de l’éolien en mer ces dernières années.
« Les conditions économiques dans lesquelles ces appels d’offres
avaient été faits faisaient que ces projets étaient excessivement
coûteux pour l’Etat, a reconnu le ministre de la transition écologique,
Nicolas Hulot, qui accompagnait le chef de l’Etat lors de ce
déplacement. On avait un dilemme : soit les reporter et on perdait dix
ans. (…) Soit on essayait avec les différents opérateurs de renégocier.
»
A
plusieurs reprises, l’Etat a menacé d’annuler les résultats de ces
appels d’offres si les opérateurs des parcs n’acceptaient pas de
diminuer ces tarifs. Un amendement en ce sens est d’ailleurs toujours
en discussion au Parlement.
15 000 emplois directs
Ces incertitudes ont fait souffler un vent de panique sur la filière et
les élus locaux de Bretagne, Normandie et Loire-Atlantique, les trois
régions d’implantation des futures éoliennes. Les élus craignaient une
remise en cause de plusieurs projets d’usine de fabrication d’éoliennes
et leurs centaines d’emplois à la clé, par exemple à Cherbourg ou au
Havre. Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), ces six
parcs vont générer plus de 15 000 emplois directs.
Malgré cette annonce, le premier parc éolien français, celui de
Saint-Nazaire, opéré par EDF, ne devrait pas voir le jour avant 2021,
au mieux.
25 Juin 2018
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