Réussir
l'élargissement de l’Europe
Fondation Europartenaires - Institut
Goethe
Juin 2004
Elisabeth
Guigou, présidente
fondatrice de la Fondation Europartenaires, député,
ancienne ministre, France
L'ancienne
ministre introduit les débats en situant les
enjeux : Ce qui nous rapproche semble être plus
important que ce qui nous éloigne. L’important
étant peut-être de parler des finalités
et du sens de cette Europe, ce qui actuellement est
trop souvent evacué. C’est seulement de
cette manière que la “Grande Europe”
pourra être réalisée.
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Jean-Noel
Jeanneney président
d'Europartenaires, président de la BN, ancien ministre
France
Le directeur de la grande bibliothèque intervient en
rappellant la situation et affirme que les derniers développements
donnent foi en ce qui se passe actuellement. Suite à
la première guerre, on avait vu surgir ce rêve
de paix qui nous porte encore aujourd’hui. L'axe France-Allemagne
et Europe Centrale paraît être une ligne forte
qui pourrait redonner du sens à cette entreprise. On
peut dépasser le moins honorable économique
ou culturel (lutte d’influence des langues assez nationalistes).
Voir l’arrivée progressive de la démocratie,
assez solide, quand on les compare aux périodes récentes.
Un colloque a été organisé sur la vocation
civique et culturelle des bibliothèque. Tendre la main
aux nouveaux pays de l’Europe Centrale sera toujours
bénéfique. Voulons-nous que la civilisation
européenne parle d’une voix originale ?
WinFried Veit,
directeur de la Friedrich-Ebert-Stiftung à Paris, Allemagne
Mr WinFried Veit rappelle que ces débats ne seront
que le début d’une série de rencontres,
organisées, notamment par Europartenaires et sa fondation.
L'une d'entre elle, le surlendemain sera consacrée
à l'économie européenne
en regard des USA, et des moyens de produire de la relance
en Europe.
Qu’est-ce qui nous sépare et qu’est-ce
qui nous réunit ?
Après les élections, il est légitime
de se poser les deux questions conjointement car ce n’est
pas seulement une interrogation qui se pose entre nouveaux
et anciens membres
Jacques Rupnik,
directeur de recherche FNSP/CERI, France
C’est une Impression générale de gachis
qui prédomine à l’issu de ces élections
et il faut rappeller à quel point l’enjeu de
l’intégration a surdéterminé la
vie politique interieure de chacun des nouveaux entrants.
La participation marque un véritable effondrement du
soucis des électorats de s’intéresser
à l’Europe. Il faut un véritable débat.
Ces pays ne seraient pas dans la forme de crise de la démocratie
au sens traditionnel, ou presque, que l’on observe en
Europe de l’Ouest. L’europe est aujourd’hui
divisée sur trois plans.
La PESC, la politique étrangere et de sécurité
commune. Pourtant l’instant, l'OTAN semble
être la seule institution à laquelle tous entendent
se rattacher. Les problèmes lies à la mondialisation
établissent un consensus autour de la gouvernance par
les normes. Pour les Balkans, on observe un peu le même
phénomène. La politique à l’est
bénéficiera, il faut le dire, de l’apport
des nouveaux entrants.
Le Modèle économique et social est
le deuxième champ de division. Le modèle rhénan,
dominant, n’est pas repris pour les pays de l’est.
Il est vu comme un modèle défensif qui n’a
pas d’avenir. On rêve plus d’Irlande que
de Suède. Pourtant cette crise de l’état
providence nous rapproche elle aussi également. Nous
avons le même agenda politique, meme si nous n’avons
pas les mêmes recettes, ni même la solution à
cette quête commune.
La Constitution est le dernier champ de division.
La demarche franco-allemande n’a pas été
seulement perçue comme un moteur mais également
comme une tentative de prise de leadership autopoclamé,
ce qui ne peut fonctionner. La sortie du pacte de stabilité,
décrétée symbolise cette volonté.
Les Polonais aujourd’hui réfléchissent
aux événements de novembre en étant moins
volontaires quant à leurs arguments. Mais il est clair
au fond, qu’il faut désamorcer une craintivité
en partageant la souveraineté de manière parfaitement
transparente.
Contrairement à nos élites, sur l’Irak,
sur la politique inter-gouvernementale, les agendas économiques,
nous voyons que les opinions publiques souhaitent une politique
européenne via une constitution, un ministre des affaires
étrangères, une PESC, une meilleure gouvernance
économique. Les attitudes sont profondément
convergeantes.
Pavel Fischer,
Ambassadeur Tchèque à Paris
Déclare qu’il est là non pour des declarations,
mais pour réfléchir et travailler sur ces non-dits
qui pourraient nous jouer des tords considérables.
Les buts était bien sûr et, avant tout, de rejoinder
l’Europe. La contestation politique intérieure,
s’est souvent muée en contestation européenne..
Parlons des craintes et des peurs. En voyageant, on s’aperçoit
que beaucoup de soucis se greffent à l’intégration
européenne et viennent s’enkyster. Les délocalisations,
la PAC, la regionalisation et les fonds structurels inquiétent
à l’ouest.
La délocalisation est liée à un contexte
mondial.
A l’est, l’intégration était apparemment
le sommum de l’ambition. On a trop lié au débat
européen des thèmes qui ne devaient normalement
pas y être associés. Il faut réinventer
le débat politique transeuropéen. Nous avons
le plus grand besoin de dialogues et de questionnements judicieux.
Jérôme Clément, président
d'ARTE
47% des français sont contre l’élargissement.
Jérôme Clément rappelle qu’il a
eu à créer une entreprise intégrée
européenne, ARTE. Au fond, le nazisme et le stalisnisme
ne seraient si on y réfléchit un peu plus, que
des parentheses dans des siècles de coopérations
intra-européenne. Unité dans le diversité
d’après Fernand Braudel.
Il se déclare optimiste, meme si les questions actuelles
ne doivent pas être sous estimée.
Les débuts d’ARTE ont été durs.
La guerre a du être appurée. Varsovie et Prague
ne sont pas dans le même état d’esprit
que nous. Les divergences ne sont pas que politiques (drapeau
de l’OTAN plus visble que celui de l’Europe).
Elles sont, avant tout, économiques. Il y a dans ces
pays une prégnance du modèle américain.
Sur la television, à Varsovie, j’ai observé
que les chaïnes sont aux mains des cablo-opérateurs
US qui excluent tout ce qui va à l’encontre de
leurs standards.
Il souligne la schizophrènie des décideurs européens
sur ce sujet, manisfestement coincés dans leurs contradictions.
Les européens ne sont pas aux commandes, or c’est
aussi un véhicule de valeurs, le monde audio-visuel.
Des marches peuvent s’ouvrir, une volonté, un
dessein sont encore à inventer. Dans tous les domaines.
Il va falloir du temps...
Sur les questions culturelles, on est très frileux,
or les questions d’identité sont fondamentales.
La question des valeurs se pose, en particulier depuis le
9/11. Il y aurait là un champ d’action commun
beaucoup plus grand qu’il ne l’est aujjourd’hui.
Les bouleversements dans ce secteurs sont des transformations
majeures. Ce sont des enjeux énormes. Il y a beaucoup
de travail à faire...
Gesine Scwanz,
présidente de l'université européenne
VIADRANA, Allemagne
La classe politique allemande est persuadée que c’est
l’allemagne qui bénéficiera le plus de
l’élargissement. Or des limites apparaissent
actuellement. Et il faut différencier ces préoccupations
des craintes des citoyens sur ces sujets qui découlent
souvent de manques d’information.
L’Europe a t-elle toujours une cohésion suffisante,
notamment après le conflit Irakien ? Les conceptions
stratégiques ne sont pas les mêmes, notamment
sur le plan du rapport transatlantique.
La domination étrangère a été
une des expériences les plus marquantes, on peut même
parler d’hégémonie. On ne veut pas rendre
une souveraineté à peine reconquise. La confiance
réciproque n’est pas encore là. Les gens
ne pensent pas toujours que l’Europe pourra résoudre
les problèmes actuels. Les situations politiques sont
parfois instables, comme en Pologne. L’Europe sera t-elle
capable d’affronter les défis de la mondialisation
et pourra t-on encore réaliser des avancées
communes ? Notre potentiel doit être mis dans la balance
globale pour équilibrer celle-ci. Il faut s’attendre
à ce que les différences politiques s’affirment
dans d’autres domaines, notamment économiques
et environnementaux. Pourtant c’est bien le social qui
sera le champs de bataille principal. Nombreux sont ceux qui
pensent que nous ne pouvons resister à la mondialisation
que par l’union.
Ce modèle liberal est pourtant à l’origine
de notre prospérité.
Une Europe à plusieurs vitessses sera t-elle nécessaire
? Les valeurs communes seront –elles assez fortes pour
construire une union unie et renouvelée...
Questions sur la Neuvième
proposition : renforcer le dialogue inter-européen.
Mr Rupnik
répond sur la reinvention de la démocratie.
Il faut impliquer les acteurs sociaux à ce processus
et dialogue. L’émergence d’un espace public
européen est important. Habermas dit que l’avénement
de l’opinion publique européenne date du 15 février
2003 avec l’Irak. Rupnik n’est pas d’accord.
On ne peut se structurer négativement.
Mr Clément
affirme que sans volonté politique, on ne pourra réussir
l’intégration. Celle-ci doit préexister.
Mme Schwanz
affirme que des mésententes subsistent meme après
de longs travaux de rapprochement.
C’est pourquoi il faudra encourager toutes les initiatives
de rencontre et de réflexion. Les jeunes sont les meilleurs
pour cela, notamment dans les nouveaux pays. Il faut créer
des medias européens.
Mr Fischer se
demande si l’on veut vraiment réussir. Se dote
t-on bien des moyens nécessaires ? Il ne pense pas
que ce soit le cas. Comment générer des initiatives
qui créent du vécu européen ? Il faut
faire émerger une curiosité de l’autre…
Questions :
Différence Europe européens
Ame
Implication française
Besoin des jeunes de se reconcontrer et de se former
Diffusion des Films européens ou des Emissions éducatives
(Le Dessous des Cartes).
Réactions de intervenants
Mr Clément souligne
la pauvreté de la réaction française
face à la réunification. On n’affirme
pas l’identité européenne en faisant prépondérer
la sienne ou en minimisant celle des autres.
Les rencontres prennent du temps et demandent, là aussi,
une volonté politique. Comment redonner le gout de
l’Europe au citoyen de base ? C’est une responsabilité
collective.
Mme Schwanz encourage l’émergence
de figures qui puissant donner à cette Europe un visage
humain. Les connaissances et les informations devraient être
plus répandues dans la société, et les
moyens mieux partagés et accrues. Nous en bénécierons
tous collectivement. Le budget européen est fondamental.
Mr Fischer conclut
qu’il ne faut pas conclure.
Mr Rupnik souligne
que les français seraient selon certains plus tournés
vers la méditérannée, les allemand ayant
un contact plus direct avec l’Europe Centrale. Il y
a donc une complémentarité de l’action
franco-allemande. La réconciliation franco-allemande
du 6 juin 2004 à Arromanches est importante pour l’est,
qui a grand besoin du potentiel de déblocage des français.
Discours d’Elisabeth Guigou sur le Budget européen.
Il est possible de prolonger les réflexions
qui ont precede, en donnant aux différents intervenants
les moyens de leurs ambitions.
L’impression de morosité française face
à la reunification est mauvaise. Les écarts
à combler sont plus profonds cette fois. Mais il faut
commencer par féliciter ceux qui nous rejoignent, pour
les transformations politiques et économiques dont
ils se sont montrés capables.
L’Europe d’aujourd’hui ne peut se faire
sur les bases de la petite Europe, mais si la propagation
de la paix et des valeurs de son modèle doivent inspirer
le projet qu’il s’agit à présent
d’imaginer. Quel sens donner à cette grande Europe
? Que voulons-nous et pouvons-nous faire ensemble ?
Organiser la cohésion économique et sociale
au centre de l’Europe. Les écarts sont très
importants (40%), normes sociales et écologiques sont
aussi très disparates. Harmoniser est la seule façon
d’araser la peur et le défiance. Nous avons des
atouts. Ils ont une forte croissance qui va aider les rapprochements
et les européens qui nous rejoignent sont des citoyens
à très haut niveau d’éducation.
C’est un atout considérable.
Il faut s’en donner les moyens. La réussite de
l’élargissement ne pourra se faire d’une
autre manière. Même le passage à 1,24%
reste en deçà de ce que nous faisons aujjourd’hui.
Les fonds structurelss ont été doublés
pour l’Espagne et le Portugal. Ils ont été
multipliés par 6 en quinze ans. Il faut pouvoir emprunter
à 15 ans sur les chantiers à mettre en œuvre.
Il faudra également obtenir des contreparties, comme
celà a été le cas de l’Espagne
et du Portugal, moins de l’Irlande, sur le dumping fiscal
et social. On prend le chemin inverse et une concurrence déloyale
qui ne ferait qu’alimenter les peurs.
Avancer dans le domaine politique. Nous sommes déjà
au delà d’une Europe qui ne serait qu’un
Marché. Il faut un traité constitutionnel qui
soit absolument ratifié dans l’ensemble des 25
états et ce sera difficile. Le progrès est incontestable.
Il y a le symbole mais aussi le contenu, les valeurs, la charte,
on a même inclus l’égalité homme-femme
qui n’était pas présente dans la convention.
Il y a des recul sur la fiscalité, les budgets, et
le conseil legislatif, élément qu’il ne
faudra pas oublier et savoir reprendre un jour.
Mais le parlement est plus fort, et les institutions sont
renforcées. Il faudra être très clairs
avec la Grande Bretagne...
Et si nous voulons avancer sur les politiques communes, il
faut une locomotive. Les coopérations renforcées
apportent surtout du contenu. Le moteur franco-allemand devrait
se donner des règles communes et s’y tenir, or
on ne dit pas ce qu’on fait.
Il faut des initiatives et des propositions communes. Comme
les frontières à l’est, ou les prochains
élargissements. Nous aurons des défis communs.
La Russie est un acteur global. Son entrée dénaturerait
le projet européen, contrairement à la Biolorussie
ou à l’Ukraine. La lutte contre la criminalité
et le terrorisme, passent par la lutte contre l’argent
sale.
Il faut penser une politique d’immigration imaginative
qui pallie nos deficits démographiques. Dédramatisons
ce problème et tournons-nous vers nos voisins.
La culture et les langues son centraux pour la cohésion
européenne. Un Erasmus culturel devrait être
imaginé.
Le défi de la mondialisation est un défi commun
vis-à-vis duquel nous avons des intérêts
communs. Le système doit rester ouvert. Il l’a
toujours été...
Un Centre de gravité est-il nécessaire ?
Jean-Noel Jeanneney
: Nous ne dirons jamais assez combien
nous sommes heureux de ce qui vient de se produire en Europe
et qui introduit, au delà des héritages historiques,
la question des groupes pionniers.
C’est l’Euro. C'est Schengen...
Mais cela est-il possible sur les trois grands domaines politiques,
économiques, et culturels ?
Car la banque européenne est tenue — c’est
dans les textes — de concourir à la croissance
Péter Balazs,
commissaire européen, Hongrie
Le commisssaire rappelle l’agenda et souligne que les
nouveaux pays sont dans une triple crise.
Une crise de gouvernance, pour des raisons institutionnelles
et de nombre qui créent de la méfiance. On espère
que la double majorité va faciliter ce problème.
L’enthousiasme s’est ralenti sur les nouvelles
compétences des états membres qui disposait
d’un casier vide à la convention. On n’a
une visibilité que jusqu’en 2014.
Une crise de Financement. Pour un budget
largement insuffisant. Il faut financer les nouvelles stratégies
de l'Union…
Une crise sur l’élargissement.
Tôt ou tard la question de l’identité se
pose, quelles relations avec les voisins, quel financement
pour les périphéries ? Qui est dans l’eurozone
? Qui se trouve tout à fait à l’extérieur
? L’accord de Schengen pose également la question
d’une dimension extérieure. L’intégration
devrait être analysée à la lumière
des domaines de financements, ce qui pose la question de la
solidarité entre le centre et ses périphéries
Les coopérations renforcées supposent des exigences
fortes et cela représente une réelle difficulté.
Qui décide alors ? Nous devrions nécessairement
faire une plus large place au rôle des grands contributeurs,
ce qui peut se traduire par des avantages négociables
et le respect d’un noyau dur.
Conclusion :
Contrairement à ce que pensent beaucoup, l’économie
communautaire n’a pas été affaiblie ou
grevée par les précédents élargissements
(+5% à peine, dont on voit qu’ils ont été
compensés par des hausses de recettes, ou des points
de croissance). Les institutions, par contre, sont arrivées
à un point de rupture. Il s’agit de digérer
les précédentes moutures.
Il faudrait peut-être que nous établissions d’ores
et déjà un modèle institutionnel qui
puisse fonctionner à 35 et que nous traitions le cas
de la Turquie de manière Claire, afin que ne soient
pas remis en cause les bases des financements européens
et l’identité du projet commun.
Jean-Noel Jeanneney
rappelle le projet de confédération que François
Mitterrand avait tenté de mettre en œuvre et qui
avait buté contre les réticences de Vaclav Havel,
notamment, soucieux de l’entrée effective de
la Tchécoslovaquie d’alors dans l’OTAN,
d’abord, puis de l’Union, ensuite (NDLR)…
Ivan Stefunko, fondateur et éditeur
de Slovo, portail slovaque, Slovaquie
Le fondateur
de Slovo note
l’importance du moteur franco-allemand dans la définition
d’une politique intérieure européenne
qui n’existait pas jusqu'alors. Le pacte de stabilité
a été une épreuve rude pour les économies
des pays entrants. Toutes ces réformes ont créé
une espérance qui s’est étirée
au long des quinze années qu’a duré l’intégration.
Or ces réformes n’ont pas créé
d’euroscepticisme à proprement parler, même
si une certaine défiance populaire s’est portée
sur la classe politique elle-même.
L’influence américaine est très présente,
or cette accession était un processus très technique
qui a été mal défendu sur le plan politique.
Il faudra expliquer le projet si on veut réussir.
En ce qui concerne les coopérations renforcées,
la question des pays qui veulent s’y associer se calque
plus ou moins sur Schengen ou sur l’Euro, avec des variations
possibles, mais la libre circulation des personnes avec les
restrictions qu’elle suppose actuellement est une coopération
renforcée supplémentaire qui ne dit pas son
nom, Dix pays étant exclus du travail. Il est probable
que les nouveaux pays soient plus enthousiastes en ce qui
concerne les projets à venir.
L’académie des sciences slovaques a posé
des questions qui révèlent que ceux-ci sont
plus fédéralistes.
Ces pays auront besoin de deux ou trios années de pratique
européenne…
Jean-Noel Jeanneney intervient sur le soutien
des fonds de cohésion européen au travail des
bourses concernant les financements.
Bernard Guetta
de France Inter
Le
journaliste commence son intervention en affirmant que seuls
Bush et quelques bolchéviques attardés cherchent
encore à forcer l’histoire. Gardons-nous de forcer
des gens qui ne sont pas près, pour de bonnes ou de
mauvaises raisons, peu importe.
Il s’agit de respecter ce refus. Quand ils seront près,
cette évidence s’imposera d’elle même.
Il ne s’agit pas d’inventer une forme de harcélement
politique, mais de montrer ce que l’on peut faire, notamment
pour ce qui concerne la France et l’Allemagne. Même
l’espagne est plus franco-allemande que ces deux pays
pris séparément. Il en va de meme pour l’Italie
qui est mêlée au couple franco-allemand.
Il faut donc prêcher par l’exemple à tous
les niveaux. Il existe déjà des conseils des
ministres franco-allemands, et on ne se rend pas compte du
degré exceptionnel de cette nouveauté. D’autre
part, si la France et l’Allemagne n’avaient pas
agi comme elles l’on fait par rapport à l’Irak,
le monde serait encore plus dangereux qu’il ne l’est
à l’heure où nous parlons. Les 2/3 des
européens ne seraient pas à se dire que nous
avons eu raison. Mais nous leur donnons des raisons de s’inquiéter.
Or, il y a deux ans et demie, tout le monde considerait le
couple franco-allemand comme mort et enterré, et on
tirait à boulets rouges sur lui.
Il faut renforcer les coopérations entre les partis
et les syndicats. Nous ne soupçonnons meme pas les
dynamiques qui sont aujourd’hui en train de se créer.
Les syndicats doivent faire leurs propositions au niveau communautaire.
Il faut que soient organisées des réunions avec
les fédérations des autres partis européens.
Il apparait souhaitable que le français et l’allemand
soient enseignés dès la maternelle.
La peur régresserait, car celle-ci imprègne
encore très largement l’Est. On comprendrait
qu’il ne s’agit pas là d’un hégémonisme
d’états, ni de nations, mais d’un processus
d’intégration. Or le problème des prochains
élargissements se pose déjà, celui de
l’économie et des ambitions communes d’une
Europe à 30...
Ne parlons donc pas d’une union franco-allemande, mais
d’une Europe qui soit exemplaire, et refusant l’arrogance.
Madame Angelica Schwall-Düren, député,
vice-présidente du groupe SPD en Allemagne
La question du centre et de la périphérie se
pose. Le couple franco-allemand va susciter des méfiances
longtemps encore.
Les polonais devraient être heureux du fait que ce couple
franco-allemand ne soit pas en procédure de divorce
permanente. Tant que les réseaux sont présents
et que les dialogues existent, les problèmes sérieux
ne se poseront pas de manière exagéremment dramatique.
Mais dans la génération des 30/35 ans, les liaisons
France-Pologne et Allemagne-Pologne existent-ils ?
Il faut qu’une dynamique se créé mais
elle ne peut partir de nulle-part. Les points d’appui
peuvent être multiples tant la nécessité
de jouer un role global est aujourd’hui grande. La question
de la sécurité est encore très chargée,
notamment, en ce qui concerne la Pologne vis-à-vis
de la Russie ou de l’Allemagne. Il faut donc éviter
que le couple franco-allemand joue le role des USA vis-à-vis
de l’Europe.
La Cloture se fait avec un discours remarquable de Mr
Hubert Védrine, qui partant
du taux d’abstension aux européennes, souligne
le besoin de l’adhésion à un projet qui
pour l’instant laisse les dirigeants actifs, et les
peoples démobilisés. Un changement de cette
situation dangereuse ne pourra se faire que par la recherché
de la clarté, c’est à dire par la nécessité
d’être à present précis et de ne
plus exagéremment déplacer les notions de frontières,
d’institutions, ou de projets-pilotes. Il est faux de
parler de réunification. Ce qui se produit aujourd'hui
est plus original encore. Une meilleure compréhension
du projet, d’un projet moins excessif dans sa tendance
quasi permanente à devoir se transformer, les quinze
dernières années ayant été menées
à un rythme excessif, selon l’ancien Ministre
des Affaires Etrangères français, bénéficierait
d'une pause.
Alors nous verrions de partout éclore cette adhésion
et cette implication des citoyens européens que nous
appellons tous actuellement de nos vœux.
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