Royaume-Uni : Theresa May veut une période de transition après le Brexit Le Monde.fr avec AFP | 22.09.2017 à 16h44 • Mis à jour le 22.09.2017 à 20h52
La première ministre du Royaume-Uni a également assuré que son pays honorerait ses engagements financiers après le Brexit.
La
première ministre britannique, Theresa May, a confirmé, vendredi
22 septembre, l’objectif de sortie de l’Union européenne (UE)
en mars 2019, soit deux ans après avoir envoyé la lettre
d’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne. Après cette
date, à partir de laquelle le Royaume-Uni cessera d’être membre de
l’UE, une autre période de transition de deux ans devrait démarrer.
Pendant cette seconde phase, les relations liant l’UE au Royaume-Uni
resteraient en l’état, afin d’assurer une sortie de son pays de l’Union
« en douceur et ordonnée », a souligné Mme May, lors
d’un discours à Florence, en Italie.
Une période estimée à deux ans
Elle estime qu’il faudra environ deux ans pour implémenter complètement
les nouveaux textes et adapter le pays à la sortie définitive de
l’Union européenne.
« Par exemple, cela prendra du temps de mettre en place le nouveau
système d’immigration nécessaire pour reprendre le contrôle des
frontières britanniques. Pendant l’implémentation, les gens seront
toujours libres de venir et même de travailler au Royaume-Uni, mais il
y aura un système d’enregistrement, une préparation essentielle au
nouveau régime. »
« Je sais que les entreprises, en particulier, accueilleraient
favorablement les certitudes que [cette période de transition]
donnerait », a souligné Theresa May. De son côté, le directeur de
la chambre du commerce britannique, Adam Marshall, a estimé que cette
transition devrait durer au moins trois ans, pour « donner aux
entreprises suffisamment de temps pour se préparer ».
La première ministre a par ailleurs souhaité une approche
« créative » des textes commerciaux qui seront signés entre
le Royaume-Uni et l’Union européenne. Elle ne serait satisfaite ni par
un accord sur le modèle du marché unique ni par un accord de
libre-échange tel que celui entre l’UE et le Canada, qu’elle juge trop
« restrictif », a-t-elle fait savoir.
Promesse de respecter les engagements financiers
En théorie, si le Royaume-Uni peut être sorti de l’Union européenne le
29 mars 2019, les négociations du Brexit pourraient bien être
prolongées, si tous les pays membres y sont favorables.
Mme May a également assuré que le Royaume-Uni honorerait ses
engagements financiers après le Brexit, pour s’assurer qu’aucun pays
n’ait à « payer plus ou recevoir moins » pour le reste du
budget en cours, qui s’achève en 2020. Elle n’a cependant pas
chiffré cette promesse. L’UE réclame une compensation financière de
sortie comprise entre 60 milliards et 100 milliards
d’euros ; un point de blocage dans les négociations du Brexit.
« Nous traversons une période critique », mais « quand
on se rassemble, on peut aboutir à de bons résultats », a déclaré
Mme May, ajoutant vouloir aboutir à un avenir
« meilleur » pour tous les citoyens européens.
Le discours de la chef du gouvernement a suscité plusieurs réactions
britanniques et européennes. Le négociateur en chef de l’Union
européenne, Michel Barnier, a salué vendredi « l’esprit
constructif » de ses déclarations. L’UE attend cependant des
détails sur « les implications concrètes » de cette
allocution, a-t-il ajouté. Le « discours de Florence » a été salué par
la principale organisation patronale britannique, la Confédération de
l’industrie britannique (CBI – Confederation of British Industry),
pour qui « la voix des entreprises a été entendue ».
Le président français, Emmanuel Macron, a noté « des
avancées » et les « signaux envoyés par la première
ministre britannique montrent une volonté ». « Avant toute
avancée, nous souhaitons clarifier les choses sur le règlement des
citoyens européens, les termes financiers de la sortie et la question
de l’Irlande. Si ces trois points ne sont pas clarifiés, nous ne
pourrons pas avancer sur le reste », a-t-il ajouté.
Les partisans les plus durs du Brexit ont cependant critiqué la période
de transition proposée par Mme May. « Aujourd’hui est un jour de
victoire pour Westminster et la classe politique (britannique). Ils ont
adressé un gros doigt aux 17,4 millions de personnes » qui
ont voté pour le Brexit, a tweeté Nigel Farage, ex-chef du parti
d’extrême droite europhobe UKIP.
22 Septembre 2017
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