La taxation des Gafa continue de diviser l'Europe
Par Les Echos - RAPHAEL BLOCH Le 28/04 à 16:32Mis à jour à 18:31

Plusieurs pays ont encore contesté ce samedi à Sofia la proposition de mieux taxer les géants du numérique. Bruno Le Maire, présent sur place, a fait part de sa « colère ».

Les Gafa peuvent continuer de se frotter les mains. Plusieurs pays européens, comme Malte, l'Irlande et le Luxembourg, ont une nouvelle fois exprimé ce samedi à Sofia leur réticence sur la proposition, soutenue par Paris,  de mieux taxer dans l'UE les géants du numérique.

Les ministres européens des Finances débattaient pour la première fois de ce projet,  présenté fin mars par l'exécutif européen, qui prévoit la mise en place rapide d'une taxe sur le chiffre d'affaires des géants du net, comme Facebook et Amazon, le temps qu'une solution soit négociée à l'échelle mondiale.

La Suède et le Danemark également réticents

Il faut « discuter avec les Américains, car si l'UE fait ça de son côté, cette taxe sera très inefficace et mauvaise pour la compétitivité européenne », a expliqué le ministre luxembourgeois des Finances, pour justifier sa position, alors que plusieurs pays comme la Suède et le Danemark ont également fait part de leur réticence.
Pierre Gramegna a évoqué un risque d'« escalade » avec les Etats-Unis, avec lesquels les relations sont déjà tendues sur le plan commercial en raison des  lourds droits de douane sur l'acier et l'aluminium que leur président Donald Trump menace appliquer à l'UE à partir du 1er mai.

« Colère froide » de Bruno Lemaire

Selon l'AFP, le ministre français des Finances Bruno Le Maire a exprimé « une colère froide » face aux réticences que suscite cette taxe, dont Emmanuel Macron a fait une priorité pour 2018. « L'Europe est-elle capable de se montrer forte ? », a-t-il lancé à ses homologues, selon l'AFP. « Une chose que j'ai apprise lors de la semaine que je viens de passer aux Etats-Unis avec le président Macron : les Américains ne respecteront que les démonstrations de force. »

Le texte de la Commission prévoit dans un premier temps de taxer à hauteur de 3 % les revenus générés par l'exploitation d'activités numériques. Cette taxe ne visera que les groupes dont le chiffre d'affaires annuel mondial s'élève à plus de 750 millions d'euros et dont les revenus dans l'UE excèdent 50 millions d'euros.


28 Avril 2018

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