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Migrants : récit d’une nuit de négociations qui a abouti à un accord fragile entre Européens
LE
MONDE | 29.06.2018 à 10h15 • Mis à jour le 29.06.2018 à 18h01 | Par
Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen), Cédric Pietralunga et
Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)
Réunis
en sommet à Bruxelles, les dirigeants sont parvenus à s’entendre pour
créer des « centres contrôlés » dans l’UE, sur une base
volontaire.
4 h 30
du matin, vendredi 29 juin, à Bruxelles. La fatigue se fait sentir
dans les travées désertées du Conseil européen quand Donald Tusk, son
président, tweete sobrement qu’un accord vient enfin d’être trouvé
entre les vingt-huit dirigeants des pays de l’Union européenne (UE).
« Beaucoup prédisaient le triomphe de solutions nationales, mais
ce soir c’est la coopération européenne qui l’a emporté », affirme
un peu plus tard le président français Emmanuel Macron, qui quitte les
lieux à pied. « L’Italie n’est plus seule, l’Europe sera plus
solidaire », se félicite de son côté le président du Conseil
Giuseppe Conte, qui vient de vivre sa première nuit blanche
bruxelloise. « Nous aurons encore beaucoup à faire pour rapprocher
les différents points de vue », a nuancé la chancelière allemande,
Angela Merkel.
Volontiers présenté comme « historique », ce rendez-vous
décisif ne s’est pas achevé en pugilat et n’a pas donné l’image
délétère d’une Europe divisée, au bord de l’explosion, comme le
craignaient nombre de dirigeants.
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Mais
sur le fond, ce texte de conclusions, qui a nécessité
neuf heures de rédaction, résoudra-t-il durablement la crise
migratoire ? Permettra-t-il d’en finir, au moins pour cet été,
avec les images de bateaux d’ONG errant sur les eaux de la Méditerranée
centrale ? Suffira-t-il à la chancelière allemande Angela Merkel
pour calmer, outre-Rhin, son partenaire de coalition, la CSU bavaroise,
qui la sommait de trouver une solution « européenne » avant
la fin juin ? Et recevra-t-il le feu vert de Matteo Salvini, le
ministre italien de l’intérieur, l’homme fort de la coalition au
pouvoir à Rome, qui a allumé la mèche de toute la crise politique
au début de ce mois ?
« Plates-formes de débarquement »
Rien n’était moins sûr, vendredi matin, tant le compromis sur la table
ressemblait à un patchwork de desiderata nationaux. Et pour
cause : depuis trois ans, les Européens s’opposaient
frontalement...
30 Juin 2018
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