|
Royaume-Uni : pour Johnson, démissionnaire, le "rêve" du Brexit est en train de mourir
LE MONDE | 09.07.2018 à 16h08 • Mis à jour le 09.07.2018 à 20h04
Le
ministre des affaires étrangères, Boris Johnson a quitté le
gouvernement de Theresa May, lundi, quelques heures après le ministre
du Brexit, David Davis.
Le
ministre des affaires étrangères britannique, Boris Johnson, a
démissionné lundi 9 juillet, au lendemain du départ du ministre
chargé du Brexit, David Davis, ont annoncé les services de la première
ministre, Theresa May.
« Cet après-midi, la première ministre a accepté la démission de
Boris Johnson », a écrit Downing Street dans un communiqué.
« La première ministre remercie Boris pour son travail », a
ajouté Downing Street, précisant que le nom de son remplaçant serait
annoncé « bientôt ».
« Nous
sommes en désaccord sur la meilleure manière de mettre à exécution
notre engagement commun d’honorer le résultat du référendum » de
juin 2016, au cours duquel les Britanniques s’étaient prononcés à
52 % en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne,
a dit Theresa May devant les députés britanniques un peu plus tard.
Boris Johnson a de son côté déclaré que le rêve du Brexit était
« en train de mourir ». « Nous nous dirigeons vraiment
vers le statut de colonie » de l’UE, a écrit ce partisan d’un
Brexit dur dans sa lettre de démission adressée à la première ministre,
critiquant son projet de maintenir des relations économiques étroites
avec Bruxelles après le Brexit.
|
Divisions
Les démissions de ces deux poids lourds du gouvernement, à moins de
neuf mois du Brexit, prévu pour la fin de mars 2019, plongent
davantage l’exécutif britannique dans la crise, alors qu’il est déjà
englué dans les divisions de sa majorité en ce qui concerne l’avenir du
Royaume-Uni hors de l’UE.
Vendredi 6 juillet, Theresa May avait annoncé être parvenue à une
« position commune » sur le Brexit avec ses ministres. Le
texte, issu de douze heures de séminaire avec vingt-neuf ministres,
doit être développé dans un « livre blanc de 120 pages » à
paraître la semaine prochaine.
Il prévoit de « créer une zone de libre-échange entre le
Royaume-Uni et l’UE avec un ensemble de règles communes pour les biens
industriels et les produits agricoles ». En théorie, le Parlement
de Westminster pourrait y déroger. Mais l’UE pourrait alors répliquer
en bloquant l’accès à son marché intérieur.
Réactions ironiques
Interrogé en conférence de presse lundi après-midi sur cette démission,
le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a
déclaré, sur un ton ironique, que « cela montr [ait] clairement
qu’à Chequers [lieu de la réunion, vendredi, du gouvernement
britannique], il y avait une grande unité des points de vue au sein du
cabinet britannique ».
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a quant à lui fait part
de ses « regrets » lundi de ne pas voir l’idée d’un départ du
Royaume-Uni de l’UE disparaître avec les démissions successives des
ministres britanniques David Davis et Boris Johnson, partisans d’un
Brexit « dur ». « Les hommes politiques vont et viennent
mais les problèmes qu’ils ont créés pour le peuple restent. Je ne peux
que regretter que l’idée du Brexit ne soit pas partie avec Davis et
Johnson. Mais… qui sait ? », a écrit Donald Tusk sur Twitter.
Thermomètre de la confiance des marchés en l’économie britannique, la
livre sterling a immédiatement décroché après l’annonce de la démission
de Boris Johnson.
9 Juillet 2018
Abonnez-Vous au Monde
Retour à l'Europe
Retour au Sommaire |
|
• INFORMATIQUE
SANS FRONTIERES • |
|
|