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Trump et Juncker signent une armistice commerciale surprise
EURACTIV.fr avec l'AFP - 10:37 , le 25/07/2018
Donald
Trump et Jean-Claude Juncker ont désamorcé la crise née des tarifs
douaniers imposés par les États-Unis, annonçant une série de décisions
dans l’agriculture, l’industrie et l’énergie dont la portée exacte
reste incertaine.
Aucun
nouveau tarif douanier ne sera imposé sur les importations de voitures
européennes aux États-Unis, un dossier particulièrement sensible pour
l’Allemagne.
Parlant d’un « grand jour » pour le libre-échange, le président
américain a évoqué, depuis les jardins de la Maison-Blanche, une
« nouvelle phase » dans les relations entre Washington et Bruxelles
après des mois de mises en garde et de menaces des deux côtés de
l’Atlantique.
Mettant en avant leur volonté commune d’aller, à terme, vers la
suppression totale des tarifs douaniers dans leurs échanges
industriels, exception faite du secteur automobile, il a assuré que
l’Union européenne allait commencer « presque immédiatement » à acheter
« beaucoup de soja » aux producteurs américains. Il a par ailleurs
promis de revoir la question des tarifs douaniers américains sur
l’acier et l’aluminium européen, qui avait mis le feu aux poudres.
Dans une déclaration commune, le président américain et celui de la
Commission européenne ont annoncé la création d’un groupe de travail
visant à atteindre la suppression des droits de douanes dans tous les
domaines à l’exception du secteur automobile.
« Je
suis venu pour conclure un accord, et nous avons conclu un accord. L’UE
continue de défendre le commerce libre et équitable »
« Une percée »
Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, a immédiatement
salué sur Twitter cette « percée » qui « peut éviter une guerre
commerciale et sauver des millions d’emplois ».
« L’économie mondiale tire avantage lorsque les pays s’engagent de
manière constructive à résoudre leurs désaccords commerciaux sans avoir
recours à des mesures exceptionnelles », a pour sa part réagi Christine
Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) qui
met en garde depuis des mois contre le protectionnisme, qui peut faire
dérailler la croissance mondiale.
« Nous sommes parvenus à un accord aujourd’hui », a de son côté assuré
M. Juncker, qui a souligné la volonté de l’UE d’augmenter ses
importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis
afin de diversifier ses approvisionnements en énergie.
Un peu plus tôt, au début du tête-à-tête dans le Bureau ovale, il avait
insisté sur le fait que les États-Unis et l’UE, qui représentent la
moitié du commerce mondial, étaient des « partenaires proches », des
« alliés », pas des « ennemis ».
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Dans
la soirée, M. Trump a publié sur Twitter une photo des deux hommes
s’embrassant, assurant que « de toute évidence », l’UE et les
États-Unis « s’aiment ».
Qualifié par le passé par le président américain d’homme « très
intelligent » mais aussi « très dur », le dirigeant européen a évoqué
mercredi « un renforcement de la coopération sur l’énergie ».
Quelques heures plus tôt, depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, le
président chinois Xi Jinping lançait une mise en garde à son homologue
américain, soulignant que personne ne sortirait « vainqueur » d’une
guerre commerciale.
Preuve des turbulences liées au bras de fer engagé par le président
américain: son administration a annoncé mardi une aide d’urgence de 12
milliards de dollars destinée aux agriculteurs touchés par les
représailles aux tarifs douaniers décrétés par Washington visant la
Chine, l’Union européenne ou encore le Canada
Réformer l’OMC
Le milliardaire républicain a par ailleurs annoncé que les États-Unis
et l’Union européenne allaient travailler de concert afin de réformer
l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), évoquant en particulier, la
Chine dans le viseur, le vol de propriété intellectuelle et le
transfert forcé de technologies.
« Nous allons travailler étroitement ensemble avec des partenaires
partageant nos idées pour réformer l’OMC et s’attaquer au problème de
pratiques commerciales déloyales incluant le vol de la propriété
intellectuelle, le transfert forcé de technologies, les subventions
industrielles, les distorsions créées par les entreprises d’État et la
surcapacité », a déclaré le président américain.
À la veille de la rencontre, le locataire de la Maison-Blanche avait
une nouvelle fois dénoncé l’attitude de l’Europe à laquelle il réserve
depuis plusieurs mois ses flèches les plus acérées.
L’industrie allemande demande une trève à Juncker et Trump
Se réjouissant, sur le ton volontiers provocateur qu’il affectionne,
que les pays visés par les tarifs douaniers « viennent tous à
Washington pour négocier », Donald Trump martèle que sa stratégie
finira pas porter ses fruits et que « le résultat final en vaudra la
peine ».
Mais l’approche est loin de faire l’unanimité dans le camp républicain, traditionnellement favorable au libre-échange.
« Je ne pense pas que les tarifs douaniers soient la bonne réponse »,
avait lâché mardi le chef des républicains à la Chambre des
représentants, Paul Ryan.
Ce dernier est originaire du Wisconsin, État qui abrite le siège de
Harley-Davidson. Le célèbre constructeur de motos a averti sans détour
que la guerre commerciale entre les États-Unis et ses partenaires
allait rogner ses marges en 2018.
Comme lui, nombre d’élus du « Grand Old Party » s’inquiètent de
l’impact possible de la croisade présidentielle sur les élections de
mi-mandat prévues en novembre.
Juncker promet des mesures de représailles contre les États-Unis
L’UE répondra à toute provocation venant des États-Unis sur le commerce
ou sur d’autres sujets, a prévenu le président de la Commission
européenne avant son voyage à Washington la semaine prochaine.
26 Juillet 2018
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