Au « Forum de la paix », Macron et Merkel mettent en garde contre le nationalisme
Le Monde avec AFP et Reuters Publié hier à 19h08, mis à jour à 07h19
Donald Trump était le seul grand absent de cette grande réunion, en clôture de la journée de commémorations de la Grande Guerre.
Plus
de 70 chefs d’Etats se sont retrouvés dimanche 11 novembre dans
l’après-midi dans l’Est parisien pour participer au Forum de la paix,
deuxième temps fort de cette journée de commémorations de la Grande
Guerre, après la cérémonie à l’arc de Triomphe.
A la grande halle de la Villette, aux côtés de représentants de la
société civile, ils ont débattu de la gouvernance mondiale et affiché
leur attachement au multilatéralisme, socle idéologique des relations
internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mise en garde contre le nationalisme
Devant une assistance globalement acquise, Emmanuel Macron, Angela
Merkel et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont plaidé
pour le multilatéralisme et la coopération, qui apportent la paix et le
progrès, ont-ils fait valoir. Ils sont également mis en garde les
peuples et leurs dirigeants contre le nationalisme et l’unilatéralisme,
pourvoyeurs selon eux de guerre et de malheur.
« Bien des éléments aujourd’hui me semblent emprunter et au début
du XXe siècle, et aux années 30, laissant craindre un engrenage
invisible », a jugé Antonio Guterres.
Angela Merkel a également exprimé son « inquiétude d’être de
nouveau face à un nationalisme à œillères, qu’on recommence à agir
comme si on pouvait purement et simplement ignorer nos engagements
réciproques ». « Nous voyons bien que la coopération
internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et
des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en
question », a ajouté la chancelière allemande.
« Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le
nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent
en cause cet horizon que nos peuples attendent », a prévenu M.
Macron. Le président français n’a eu de cesse depuis son accession au
pouvoir de défendre un « multilatéralisme fort » et d’appeler
au respect des enceintes internationales face aux prises de position
unilatérales de Donald Trump dans différents dossiers.
Devant le Congrès américain au printemps dernier, le chef de l’Etat
français n’avait pas mâché ses mots contre les décisions du locataire
de la Maison blanche qui a annoncé successivement son retrait de
l’accord sur le climat, l’accord sur le programme nucléaire iranien et
qui s’en est pris à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
|