Fevrier
2010

L'actualité du Mois

Une nécessaire résurgence européenne
Par Gilles Marchand



Face aux difficultés qu'elle traverse, L'Europe a besoin de montrer le meilleur d'elle même et a le devoir de réinventer une part importante des modèles de l'avenir.

La nature des nouvelles actuelles cachent un fait essentiel : les européens qui comptaient sur leur seule masse critique pour faire face aux mouvements ambiants se rendent désormais compte de l'importance d'une réponse concertée, d'une vigilance et d'une attention accrue aux problématiques communautaires, ainsi que de la nécessaire qualité des réponses qu'il est indispensable d'apporter aux enjeux d'aujourd'hui. Affaiblie, l'Europe manque au monde et le monde se retrouve face à un vide dangereux qu'il est crucial pour les européens de rapidement venir combler, tant chacun de ses pays prend conscience du fait que l'amélioration de leur situation tient dans leur union véritable et de la faculté de mieux répondre aux questions qui se posent. Toute l'expertise et soft power européens doivent être mis en œuvre afin de mieux faire face aux nouvelles mécaniques à l'œuvre. Ensemble, les pays de l'union peuvent accroître le niveau de leur réponse face aux difficultés qu'ils traversent.

De leur capacité à se réinventer dépendra en grande partie la prospérité à venir en Europe et dans le Monde. La constitution d'une diplomatie européenne est, à ce titre, une bonne nouvelle. Il s'agit d'imaginer une articulation nouvelle entre les populations européennes dans leurs échanges avec le monde extérieur. S'appuyer sur l'héritage historique, linguistique et culturel, traduire les pans méconnus de chacun des patrimoines littéraires nationaux afin de renforcer leur imprégnation internationale en permettant au monde d'accéder, par des moyens numériques notamment, aux chefs d'œuvres européens et d'encourager la création afin de créer le tissu entrepreneurial du quatrième secteur économique des biens immatériels, en mettant véritablement en œuvre l'esprit de Lisbonne et l'économie du savoir. Cette création de richesse large profitera à l'intérieur et à l'extérieur de l'union, renforçant les coopérations, accentuant les échanges, multipliant les marques d'amitié et les signes encourageants d'une coopération internationale accrue.



La productivité européenne a une grande marge de progression, par une meilleure contribution des outils technologiques, les bourses sont sous évaluées par rapport à la valeur réelle des actifs, de larges bassins de populations rongent leur frein en attendant de pouvoir enfin se mettre au travail et de gagner un véritable salaire, plutôt que de rester indéfiniment dans le bon an-mal an insuffisant des solutions d'aide publiques. Il en résultera un pouvoir d'achat accru qui leur permettra de maîtriser à nouveau leur destin, ce qui, si un large mouvement de création d'entreprises à toutes échelles voyait le jour, créerait un double mouvement vertueux, renforçant les ressources de l'état et diminuant la charge de ses dépenses. Le haut niveau socio-culturel des pays européens est à ce titre un atout fondamental. La démographie n'est pas un problème, si elle donne lieu à la définition d'une politique d'immigration inspirée avec l'attribution d'une sorte de carte verte comme c'est le cas aux Etats-Unis. Plus solidaire, l'amitié européanno-américaine cimentera davantage les échanges et donnera lieu à un accroissement des enrichissements mutuels. Le commerce avec l'Asie ira en croissant et s'équilibrera davantage. La redéfinition de l'université à l'aune des nouvelles technologies offrira la possibilité de massification réussie de l'enseignement supérieur, ce qui accroîtra les opportunités pour les marchés, et les opportunités de  métiers seront elles aussi renforcées par ce mouvement de retour de la prospérité pour le plus grand nombre. Cette impulsion se fera au détriment de personne, tout le monde étant appelé à se retrouver gagnant dans cette mutation respectueuse de l'existant, et ô combien hautement nécessaire. Il faut pour cela le retour de cet élément magique de la conscience des nations, à savoir la confiance en l'avenir, l'optimisme, et le retour d'une vision consentie du monde ainsi qu'une adhésion plus large aux valeurs qui cimentent notre continent si celle-ci savent véritablement se préoccuper de remettre l'Homme — et le Femme — au centre du dispositif sociétal. Un plus un, plus un, plus tout le monde...

Alors, il y a fort à parier que nous verrons sourdre de partout les éléments du futur et renaître les zones que l'on croyait dévitalisées. L'Europe y gagnera une faculté d'inspiration pour elle même et les autres en faisant faire à ses partenaires des sauts qualitatifs particulièrement bienvenus. Plutôt que de systématiquement recourir à de recettes qui ont démontré une part de leur dangerosité et demandent par conséquent une articulation nouvelle entre une pensée macro et micro économique qui tiennent compte de tous les éléments de réalité de chaque approche, ce fameux capitalisme créatif dont parle Bill Gates auquel il faut adjoindre un pilier social fort, une solidarité des individus les uns envers les autres. L'Europe pourra jouer, aux côtés des grandes puissances, son rôle positif et essentiel de catalyseur de la nouveauté dont la nécessité apparaît désormais à l'échelle mondiale..
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Février 2010

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