La Commission européenne lance un partenariat ambitieux pour la démocratie et une prospérité partagée avec le sud de la Méditerranée


La Commission européenne et la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ont présenté ce jour une communication intitulée «Un partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée avec le sud de la Méditerranée». Cette stratégie définit les mesures que l'Europe peut prendre pour soutenir les changements cruciaux qui s'opèrent chez nos voisins du Sud et alimentera les travaux du Conseil européen extraordinaire du 11 mars prochain.

Le président de la Commission, M. Barroso, s'est exprimé en ces termes: «Les changements historiques en cours dans le sud de la Méditerranée portent en eux l'espoir d'une plus grande liberté, de plus de démocratie et d'une vie meilleure pour les populations de la région. Il est de notre responsabilité de nous mobiliser et de soutenir cette mutation. L'Union européenne est déterminée à faire un saut qualitatif dans ses relations avec ses voisins qui ont la volonté et qui sont en mesure d'entreprendre des réformes politiques et économiques. La peur de ne pas savoir de quoi demain sera fait ne doit pas nous empêcher de soutenir les changements qui s'opèrent aujourd'hui. C'est un rendez-vous avec l'histoire que nous ne devons pas manquer.»

«L'Union européenne possède l'expérience et les instruments nécessaires pour aider les pays de la région dans leur cheminement vers une démocratie solide», a déclaré Mme Catherine Ashton. «Nous avons arrêté ce jour un train complet de mesures pratiques destinées à soutenir et à étayer ce processus de transition. J'espère que les dirigeants européens adopteront ces mesures lors du sommet de vendredi. L'UE n'a pas à imposer de solutions – ces révolutions appartiennent aux peuples de la région. C'est à eux de savoir comment ils souhaitent être gouvernés et de quelle aide ils ont besoin. L'Europe se tient prête à fournir toute l'aide qu'elle sera en mesure d'apporter.»

Le partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée doit s'articuler autour des trois grands axes suivants: i) un soutien ciblé à la mutation démocratique et au renforcement des institutions, en mettant particulièrement l'accent sur les droits de l'homme, les réformes constitutionnelles et judiciaires et la lutte contre la corruption; ii) un partenariat étroit avec la population, notamment un soutien à la société civile et davantage de possibilités de relations interpersonnelles, surtout pour les jeunes; iii) une stimulation de la croissance économique, du développement et de création d'emplois, notamment en soutenant les petites et moyennes entreprises. Dans ce cadre, la Commission réorientera les programmes d'aide substantiels, qui représentent actuellement 4 milliards € de subventions en faveur de nos voisins du Sud pour la période 2011-2013.



Contexte

La première préoccupation de l'Union a bien évidemment été de réagir aux problèmes immédiats auxquels sont confrontés nos voisins du Sud, notamment les grandes souffrances humaines et les défis migratoires. La Commission a déjà débloqué 30 millions € pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des populations déplacées. Elle a également mobilisé ses instruments pour prêter main-forte à l’Italie et, le cas échéant, à d’autres États membres, si un afflux massif de migrants devait avoir lieu. Cette réaction comprend des mesures opérationnelles telles qu'une opération conjointe HERMES 2011 de l'agence Frontex et, au besoin, une aide financière. Pour la Tunisie, une enveloppe supplémentaire de 17 millions € a été octroyée pour soutenir sans tarder la transition démocratique et venir en aide aux populations des zones frappées par la pauvreté. Le temps est venu d'établir une liste des instruments qui nous permettront d'atteindre nos objectifs à plus long terme: la démocratie, l'État de droit et la croissance inclusive.

En créant et en mettant en œuvre ce partenariat, la Commission propose une approche clairement incitative de la différenciation à l'échelle nationale. Les partenaires qui iront plus vite dans leurs réformes politiques et économiques pourront compter sur un soutien plus important de la part de l’UE.

Mars 2011

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