L'Allemagne pousse pour une modification des traités de l'UE Avec Le Monde
Pour
faire face à la crise financière actuelle, le gouvernement allemand
souhaite accélerer la révision des traités européens. Une source
gouvernementale allemande, citée par les agences de presse, affirme que
la chancelière Angela Merkel veut que les 27 membres de l'UE donnent
leur accord à une modification du traité de Lisbonne d'ici la fin de
l'année, pour le doter notamment d'un mécanisme permanent de gestion
des crises financières.
L'Allemagne souhaite que des propositions concrètes de réforme du
traité soient prêtes au plus tard au printemps 2012, afin qu'une
"convention gouvernementale" puisse être convoquée. "Le gouvernement
fait pression en faveur d'un amendement limité du traité afin de donner
à l'UE plus de poids face aux Etats qui négligent les règles
budgétaires. Cela devra être réalisé d'ici la fin 2012", a déclaré une
source gouvernementale allemande à Reuters.
PAS DE "NOUVEAU TRAITÉ"
La volonté de Berlin d'aller vite sur ce dossier se fait de plus en
plus concrète. Le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, a affirmé
dans un entretien au Monde, samedi, que "la modification des traités
est le chemin à emprunter pour montrer aux investisseurs du monde
entier que la monnaie européenne est stable". "Nous avons besoin de
modifications limitées du traité pour avoir des mécanismes de contrôle
plus efficaces du respect des engagements pris, une politique
budgétaire commune et une amélioration de la compétitivité des
différentes économies", a-t-il également précisé, écartant l'idée "d'un
nouveau traité". M. Schäuble soulignait également que les chefs d'Etat
et de gouvernement de la zone euro avaient chargé le président du
Conseil européen Herman Van Rompuy de faire des propositions en ce sens.
L'attitude du gouvernement allemand risque de provoquer la colère de
ceux qui reprochent à Angela Merkel, et à Nicolas Sarkozy, de
concentrer trop de pouvoir au sein de l'UE. La presse italienne s'est
par exemple émue de la volonté de M. Sarkozy de s'immiscer dans la
politique intérieure du pays. Dernier exemple en date, les déclarations
de l'ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, qui
estime que la locomotive franco-allemande créait "des remous" en
Europe. "Mon inquiétude est que l'axe franco-allemand ne soit pas
suffisant dans une Union européenne de 27 pays et une zone euro de 17
pays. Donc, ce tandem ne peut pas prendre de décisions, il tente de les
imposer aux autres", a-t-il déclaré dimanche au journal grec To Vima.
Il s'est dit d'autant plus inquiet "qu'il y a plein de désaccords entre
eux".
Novembre 2011
Abonnez-Vous au Monde
Retour à l'Europe
Retour
au sommaire
|