Le nouveau président du PSE est contre l'idée d'une Europe à plusieurs vitesses
Avec EurActiv.com - traduit de l'anglais par Amandine Gillet


Hier (24 novembre), Sergueï Stanichev, le leader du Parti socialiste bulgare, a été élu président du Parti des socialistes européens. L'ancien premier ministre bulgare affirme que le centre-gauche est contre l'idée d'une Europe à plusieurs vitesses, où deux pays décideraient pour tous les autres.

LM. Stanishev remplace Poul Nyrup Rasmussen, l'ancien premier ministre danois qui a occupé la fonction de président du PSE pendant près de huit ans. M. Stanishev occupera ce poste de manière intérimaire jusqu'au congrès du parti à Bucarest les 28 et 29 septembre 2012, lors duquel le prochain leader sera élu pour une période de deux ans et demi.

Selon des sources au PSE, la nomination intérimaire de M. Stanishev le place en bonne position pour remporter le poste. M. Rasmussen quitterait ses fonctions pour cause de maladie.

Parmi les prérequis non officiels, le président idéal du PSE doit être un leader fort dans son propre pays, de préférence un ancien premier ministre qui a participé à des sommets européens, avoir un intérêt particulier pour les affaires européennes et parler anglais couramment.
M. Stanishev remplit toutes ces conditions, notamment parce qu'il a été premier ministre de 2005 à 2009 et a fait entrer son pays dans l'UE en 2007 (voir « Contexte »).

Devant un petit groupe de journalistes ce matin (25 novembre), M. Stanishev n'a pas caché le fait qu'il avait été surpris lorsque M. Rasmussen lui avait téléphoné pour lui recommander le poste. Il a affirmé que ses nouvelles attributions représenteraient un grand défi, dans la mesure où son prédécesseur a laissé une trace indélébile, transformant le PSE d'une union de partis se rassemblant occasionnellement en un « réel parti européen ».

M. Stanishev a toutefois été clair sur le fait qu'il ne quitterait pas la politique dans son pays. Son parti, le BSP, s'en est étonnamment bien sorti lors des élections présidentielles, remportant 47,4 % des voix.

Comme l'a expliqué M. Stanishev, le parti de centre-droit au pouvoir, le GERB du premier ministre, Boyko Borissov, avait entraîné la plupart des médias dans la campagne pour son candidat. Des cas de fraude et d'achat de votes ont également été rapportés.

Interrogé par EurActiv sur ses priorités, M. Stanishev a déclaré qu'il était avant tout engagé pour son parti bulgare.



Des défis en Bulgarie

Apparemment, le leader du BSP compte sur son nouveau poste international pour renforcer sa position dans son pays d'origine, où il est n'est pas toujours bien vu.

« Pour moi, le BSP est une vraie cause. Il y a plusieurs années, lorsque nous n'étions ni membres dus Socialistes internationaux, ni du PSE, c'était presque un rêve de travailler à la réforme du parti, de le moderniser, pour qu'il puisse faire partie de ces familles. Et nous y sommes parvenus. En 2003, nous sommes devenus membres des SI et en 2005 du PSE », a-t-il expliqué.

En effet, en 2001, lorsque M. Stanishev a pris la tête du BSP, la plupart de ses opposants appelaient ce parti « les anciens communistes ». Son élection au poste de président du PSE laisse penser que ce genre de stéréotype n'est plus d'actualité.



« Honnêtement, je n'aurais jamais osé rêver à cette époque qu'un Bulgare deviendrait président du PSE. C'est un signal fort », a déclaré M. Stanishev.

Il a ajouté qu'en élisant une personne originaire d'un pays de l'Est, le PSE envoyait un message : « Nous n'acceptons pas une Europe à plusieurs vitesses, où il existe plusieurs cercles, une Europe qui soit gouvernée par deux ou trois pays qui prennent toutes les décisions. »
Dans son discours de remerciement jeudi soir, M. Stanishev a souligné qu'il se battrait pour les valeurs démocratiques qui, selon lui, sont menacées en Europe. Il a fustigé le Parti populaire européen de centre-droit pour avoir accueilli dans ses rangs toutes sortes de groupes politiques, pour peu qu'il s'agisse de partis forts à l'échelle nationale. Il a notamment fait référence au déclin des valeurs démocratiques en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, mais aussi en Italie.

Interrogé sur le fait que le PPE ait accepté les pratiques non démocratiques de partis au pouvoir en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, il a répondu : « Ce sont des bâtards, mais ce sont nos bâtards. »

Elections européennes



Le Conseil du PSE qui a élu M. Stanishev a également adopté un projet visant à choisir le prochain président de la Commission européenne via des primaires organisées dans les 27 pays. Les candidatures seront enregistrées au cours du mois d’octobre 2013 et les noms seront rendus publics le mois d'après. En décembre, une procédure de sélection interne aura lieu dans chaque parti affilié, et en février 2014, un congrès extraordinaire du PSE se rassemblera pour ratifier l'élection d'un seul candidat en amont des élections européennes prévues en juin 2014.

M. Rasmussen n'a pas caché le fait que les socialistes européens souhaitaient éviter la situation de 2009 lorsque José Manuel Barroso avait été nommé pour un second mandat à la tête de la Commission par faute d'autre candidat.
 
Novembre 2011

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