Strasbourg approuve le nouveau programme-cadre pour la recherche
Le
Parlement européen a adopté à main levée
le projet de 7e programme-cadre de recherche et de développement
technologique et de démonstration (PCRD), jeudi 15
juin, en première lecture.
Ce programme,
qui porte sur sept ans (2007-2013), sera doté de 54,5
milliards d'euros, ce qui donnera une moyenne annuelle de
7,7 milliards par an. Il y aura donc plus d'argent que dans
le 6e PCRD, doté de 5 milliards par an. Mais moins
que ne le souhaitait la Commission : elle avait réclamé
un doublement des crédits, soit 10 milliards par an,
pour que l'effort public de recherche atteigne 3 % du produit
intérieur brut d'ici à 2010, comme l'Union européenne
s'en est fixé l'objectif.
Le montant des perspectives financières 2007-2013 décidé
par les chefs d'Etat et de gouvernement en décembre
2005 a imposé une révision à la baisse
de cette ambition. Le Belge Philippe Busquin, ancien commissaire
à la recherche dans le collège de Romano Prodi,
devenu eurodéputé (socialiste), déplore
que "les moyens décidés par le Conseil
soient insuffisants pour engager l'Union européenne
dans l'économie de la connaissance".
Le Parlement ne souhaite modifier qu'à la marge l'architecture
proposée par la Commission. Comme dans le 6e programme,
celle-ci propose de concentrer une grande partie des fonds
(32,2 milliards) sur un nombre limité de thèmes
(dix), jugés stratégiques pour l'Europe : santé,
alimentation-agriculture-biotechnologie, technologies de l'information
et de la communication, nanosciences-nanotechnologies-matériaux-nouvelles
technologies de production, énergie, environnement
(y compris changement climatique), transports, sciences socio-économiques
et humaines, sécurité (préoccupation
nouvelle depuis le 11 septembre 2001) et espace.
Les Verts ont obtenu que deux tiers du poste énergie
soient consacrés aux énergies renouvelables.
Ils déplorent toutefois que 4 milliards aillent, dans
le cadre d'Euratom, aux activités de recherche et de
formation nucléaire : "Quand 1 euro est consacré
aux énergies renouvelables, 2,5 vont aux nucléaire",
regrettent-ils.
UNE
DOUBLE INNOVATION
Les eurodéputés ont manifesté leur soutien
à une double innovation, qui consiste à financer
de la recherche fondamentale (7,5 milliards d'euros) et à
confier à des scientifiques, plutôt qu'à
des fonctionnaires, le soin de sélectionner des projets.
Un nouveau Conseil européen de la recherche sera donc
animé par 22 scientifiques de haut vol. Ils ont été
sélectionnés par un comité que présidait
Lord Chris Patten, ancien commissaire aux relations extérieures
et chancelier de l'université d'Oxford. Ces scientifiques
se sont choisi pour président le professeur grec Fotis
Kafatos, qui occupe la chaire d'immunogénomique à
l'Imperial College de Londres.
Bien que le Parlement n'ait pas à se prononcer sur
les questions éthiques, il a tenu à proclamer
son soutien au financement de la recherche sur les cellules-souches
embryonnaires, dans les pays où elle est autorisée.
Il l'a fait à une courte majorité (284 voix
contre 249 et 32 abstentions), tous les groupes étant
divisés. M. Busquin s'est réjoui de ce vote
qui "donnera aux chercheurs européens des moyens
dans des matières trop souvent confisquées par
des obscurantistes et intégristes de tout bord".
Rafaële Rivais
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