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En complément du plan stratégique 2013-2017 du BGRM Définir un Plan National Anti-Intempéries
Par Gilles Marchand
"
Il est des moments dans la vie des nations en général et de la nôtre en
particulier où il faut absolument transformer la fatalité en
providence."
Il
est urgent de mettre en place des stratégies complémentaires afin
d'utiliser les ressources documentaires 3D du territoire français et de
modéliser l'impact géologique des intempéries sur le schéma général
d'occupation des sols et d'évacuation des eaux dans un contexte de
changement climatique.
Nous
avons impérativement besoin de définir une stratégie nationale de lutte
contre le changement climatique sur le terrain, c'est à dire au niveau
de l'aménagement du territoire et via l'expertise croisée des plans
d'occupation des sols et d'évacuation des eaux afin de construire une
réponse concertée qui évalue la faisabilité de travaux de conversion et
d'adaptation du territoire face aux nécessités nouvelles que nous
intiment les nouveaux seuils critiques des intempéries qui le touchent.
Il est impératif que la France élabore une réponse graduée vis à vis
des événements météorologiques qui la soumettent actuellement à une
pression climatique exagérée — et comme l'a révélé l'actualité
tragique, choquante, de ces derniers jours — et qu'elle réalise,
par un recours à ses fichiers de modélisation géologique 3D, une étude
généralisée au niveau du territoire de leur impact par l'étude du
ruissellement pluviométrique sur ses différentes composantes afin de
réévaluer d'urgence la meilleure stratégie à adopter face à cette
adversité qui touche à l'inadmissible pour toutes les victimes de ces
intempéries.
Cette pluie qui aujourd'hui envahit nos maisons pourrait bien devenir
un jour une bénédiction si nous savons détourner son impact destructeur
pour la rediriger vers des bassins naturels via des zones d'évacuation
nouvelles qu'il s'agit de définir… Elle alimentera alors nos nappes
phréatiques et nos cours d'eau d'une manière enfin contrôlée, régulée
et maîtrisée… Mais pour cela il faut mettre en place un plan de lutte
contre les déprédations qu'entrainent ces débordements fluviaux et ces
inondations. La meilleure manière de progresser rapidement sur ce sujet
est de modéliser en conditions thermodynamiques réelles tous les
écosystèmes en commençant par le plus critiques pour aller vers le plus
sûrs de tous ceux de nos territoires qui sont soumis à ces aléas
climatiques.
Nous venons de réaliser une carte 3D du territoire. Celle-ci a
représenté un investissement dispendieux mais particulièrement
approprié dans la mesure où nous pouvons désormais mettre ces
ressources documentaires 3D à contribution pour asseoir une politique
de maitrise de l'évacuation des eaux sur l'ensemble du territoire et
pas uniquement sur ses côtes et façades océaniques…
Quand nous aurons effectué ce travail indispensable, il s'agira de le
compléter par une politique de correction, de modification, et de
contournement des obstacles à l'évacuation des eaux, d'élargissement
des voies par lesquelles s'évacuent ces eaux, de renforcement des cours
d'eau et creusement de voies nouvelles.
Il faudra renforcer des évacuations anciennes, et notamment créer un
réseau de canaux d'évacuation plus efficient en tenant compte des
données nouvelles de l'aménagement du territoire, des transformations
urbaines et rurales, de la construction de lotissements, de routes qui
agissent comme autant de digues ou des contreforts relativement
empiriques et dont l'impact ravageur a été insuffisamment évalué,
insuffisamment corrigé. Il faudra rétablir une circulation optimisée
des eaux afin de ne plus revivre les épisodes qui nous ont si gravement
marqués.
Nantis de ce nouvel — et indispensable — élément des
politiques publiques, nous pourrons éviter à notre pays les affres dont
il a souffert si récemment...
21 Janvier 2014
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