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L'Afrique appelle au réveil des entrepreneurs français
Avec Dogad Dogoui et France Inter
Depuis plusieurs mois, groupes et associations se multiplient pour
attirer les entrepreneurs français en Afrique, qui est l’un des
nouveaux eldorados de la croissance mondiale. Tous ces réseaux disent
la même chose : il y a urgence.
Ils appellent au réveil de l'entrepreneur français. C'est le
cas notamment de Dogad Dogoui, entrepreneur français d'origine
ivoirienne, spécialisé dans la communication.
Il voit comme un crève-cœur les PME françaises passer à côté du
Nigéria, de l'Ethiopie ou même son pays natal, la Côte d'Ivoire,
en plein essor. Des pays qui ont récemment connu des taux de croissance
à deux chiffres. Et pourtant, en 10 ans, la France a perdu 50% de ses
parts de marché sur ce continent.
Dogad Dogoui :
Sauf que si les Français sont à la traîne, d'autres ont bien compris
qu’il y avait une carte à jouer, et maintenant. Les Indiens, les Turcs,
les Italiens les Allemands, les Chinois, sont de plus en plus nombreux
à leur souffler des marchés dans des secteurs où les Français se
croyaient tout puissants.
Par exemple, il n'y pas si longtemps, les Ivoiriens ont choisi une
marque coréenne plutôt qu'Alsthom pour fabriquer une turbine. Mais
selon Dogad Dogoui, les échecs des Français sont parfois dus à leur
maladresse et leur méconnaissance du pays :
Ca
peut sembler trivial, mais les entrepreneurs ont régulièrement besoin
d'entendre qu'il n'existe pas UNE et UNIQUE culture africaine, mais que
les traditions, les coutumes ne sont pas n'est pas les mêmes en
Ouganda, au Rwanda ou dans le Nord du Mali.
Ensuite, les Français ont leurs propres travers culturels qui
deviennent des freins: le réflexe quand une entreprise française veut
prendre un marché c'est de se tourner d'abord vers l'aide publique. En
gros : « vous me donnez combien pour que j'y
aille ? ». Et quand ils ont le feu vert, ils ne prennent pas
l'avion avec leur sous-traitant ou même des partenaires potentiels
qu'ils persistent à voir comme des concurrents.
Les Allemands et les Italiens, eux, se regroupent pour aller à
l'étranger, ce qui les rend redoutablement efficaces.
Dernier ralentisseurs pour les Français: très peu d'entreprises
détachent un salarié pour s'installer sur les marchés potentiels. Or,
une présence constante sur le terrain à conquérir est évidemment
essentielle pour s'implanter.
Aujourd'hui, les passerelles existent à travers les ambassades, Ubi
France, les chambres de Commerce et les initiatives privées.
Dogoui, par exemple, lance un grand forum de 2 jours à Casablanca du 12
au 14 mars prochain, avec des entrepreneurs français et africains.
17
Février 2014
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