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Arnaud Montebourg plaide pour un changement de cap économique du gouvernement
Par le Nouvel Obs et l'AFP
Dans un entretien au Monde du 23 août, Arnaud Montebourg, appellait à « faire évoluer nos choix politiques ».
« Nous devons apporter des solutions alternatives », défend
le ministre de l'économie, qui, s'appuyant sur le diagnostic émis par
de nombreux experts, met en garde contre la récession qui menace
l'Europe. « Il faut donner la priorité à la sortie de crise et faire
passer au second plan la réduction dogmatique des déficits, qui nous
conduit à l'austérité et au chômage », alerte-t-il.
Quand François Hollande a déclaré, dans son récent entretien au Monde,
que ce rythme devait être « adapté », M. Montebourg, qui célébrera
dimanche 24 août sa traditionnelle fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse
(Saône-et-Loire), avec son collègue ministre de l'éducation, Benoît
Hamon, en invité vedette, juge que « le pas que le président de la
République a fait est utile ». Mais visiblement insuffisant à ses yeux.
« Il faut maintenant en tirer les conséquences en termes budgétaires,
insiste-t-il. « Aujourd'hui, la réduction à marche forcée des
déficits est une aberration économique, car elle aggrave le chômage,
une absurdité financière, car elle rend impossible le rétablissement
des comptes publics, et un sinistre politique, car elle jette les
Européens dans les bras des partis extrémistes. »
« HAUSSER LE TON »
Pour le ministre de l'économie, les problèmes politiques au niveau
européen sont de deux ordres : budgétaire, « avec l'accumulation
des plans d'austérité dans l'Union », et monétaire. « La BCE doit
changer de braquet et se mettre à faire ce que font toutes les banques
centrales du monde, notamment des pays qui ont sur faire repartir la
croissance, à savoir racheter de la dette publique », défend-il..
Face à l'intransigeance de la chancelière allemande, M. Montebourg appelle à « hausser le ton ».
« Nous ne pouvons plus nous laisser faire. Si nous devions nous aligner
sur l'orthodoxie la plus extrémiste de la droite allemande, cela (...)
signifierait que, même quand les Français votent pour la gauche
française, en vérité ils voteraient pour l'application du programme de
la droite allemande. »
M. Montebourg continue d'espérer pouvoir peser de l'intérieur et estime
que le débat progresse, dans la majorité et au gouvernement. Il assure
ne pas se situer dans l'hypothèse d'une démission. « Je suis à mon
poste de combat pour faire évoluer des politiques qui méritent d'être
changées », assène-t-il, ponctuant son propos d'une ultime mis en garde
: « La société est exaspérée. Il faut l'écouter, l'entendre et répondre
à ses demandes. Il est temps de réagir. »
30 Août 2014
NDLR : On aura beau tenter de museler toutes les voix qui proposent une
politique alternative, les faits sont têtus et ils ont raison contre
l'intransigeance et la raideur des choix qui peuvent avoir été faits au
niveau européen. On ne peut avoir raison contre l'ensemble de ses
peuples à l'exception d'une nation qui, la seule ou presque, ne
s'estime pas lesée d'une situation qu'elle a largement contribué à
créer. L'Europe a besoin de choix salvateurs et d'une vision nouvelle
qui la porte ou elle ira au devant de catastrophes incommensurables...
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