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Exposition universelle 2025 : la France présente le cœur du projet Par Denis Fainsilber
Fin
mai, un cahier des charges précis et définitif sera présenté aux sites
franciliens concourant pour recevoir le « village global », épicentre
de la future manifestation.
En
attendant que l’Elysée se décide à signer la lettre officielle de
candidature de la France pour l’Exposition universelle de 2025, les
promoteurs du projet avancent dans leurs travaux de définition. En jeu
actuellement, le « village global », le cœur du projet en réseau qui
sera installé – si la France est retenue par le Bureau international
des Expositions en 2018 – sur un site restant à retenir, quelque part
en Ile-de-France, mais en aucun cas dans Paris intra muros, où le
foncier manque.
Le 27 mai prochain, les collectivités locales candidates entreront dans
le vif du sujet, et se verront présenter une version très détaillée du
concept et du cahier des charges de ce « village global », pour
confirmer ou non leur intérêt de principe. Une demi-douzaine de sites
tout autour de la capitale pourraient répondre à cet appel à
candidature dans les mois qui viennent, parmi lesquels Marne-la-Vallée,
Saclay, Aulnay-sous-Bois ou le Bourget.
50 millions de visiteurs attendus
Avec ce grand rendez-vous de 2025, qui devrait attirer 50 millions de
visiteurs dans plusieurs métropoles pendant six mois et générer quelque
150.000 emplois, l’idée est bien « d’explorer de nouvelles formes
d’exposition. Il ne s’agira pas de construire une nouvelle Foire de
Paris au milieu de la capitale », a souligné mardi soir Claude
Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, partisan depuis le
début du projet, en recevant à l’Hôtel de Lassay les parties prenantes
de l’opération, élus ou grandes entreprises mécènes. En précisant que
« nous sommes à quelques jours de l’annonce officielle par le président
de la République ».
Principal promoteur de la candidature française, le député-maire de
Neuilly Jean-Christophe Fromantin (non inscrit), a révélé en compagnie
des architectes Jacques Ferrier et Pauline Marchetti les contours
essentiels du « hub » central, sans marquer de préférence pour tel ou
tel lieu francilien. Celui-ci devrait mobiliser une surface totale
d’environ 50 hectares, soit moins que l’emprise requise par la récente
Exposition universelle de Milan , et surtout infiniment moins que
l’édition précédente, démesurée, à Shanghai. La pièce emblématique sera
un immense globe connecté, « la sphère augmentée » mesurant 80 mètres
de haut pour 127 mètres de diamètre.
Une idée inspirée du globe proposé jadis par le géographe libertaire
Elisée Reclus pour l’Expo de 1900 à Paris, mais jamais réalisé pour des
questions de priorités budgétaires. Cet ouvrage sphérique sera
« l’incubateur des contributions du monde au thème de l’Exposition »,
thème qui reste lui-même à préciser. Une fois passée l’enveloppe
« fluide et transparente » de ce bâtiment à énergie zéro, les visiteurs
déambuleront sur de longues rampes courbes, vers des supports
interactifs : « les corps seront mis en scène, le but est de
prendre conscience que l’on est tout petit et que l’on partage tous
dans le même univers », commentent les architectes.
Les pays sur un pied d’égalité
Tout autour du globe géant, sera disséminé le « village » de
l’Exposition, qui recouvre une idée révolutionnaire au regard des
précédentes éditions : « Les nations seront sur un pied d’égalité.
Arrêtons cette surenchère sur le mode “grand pays égale grand
pavillon” », insiste Jean-Christophe Fromantin. Aussi, chaque pays se
verra attribuer un ou plusieurs modules de 500 mètres carrés
environ : grands auvents de même aspect, espaces ouverts dépourvus
de façade, ils ne seront « pas un élément de discrimination »,
contrairement à l’Expo de Shanghai, mais pourront en revanche changer
d’aspect en cours de journée, au gré des thèmes proposés. « Jusqu’à
présent, les Expositions sont une compétition d’architecture, et le
contenu des pavillons est un peu délaissé. Ici, on fait l’inverse,
l’enveloppe se met en arrière », argumente le député des Hauts-de-Seine.
Forums thématiques en régions
Enfin, troisième couronne du village global, un jardin circulaire d’une
vingtaine d’hectares, à la fois « terrain événementiel » et
« interprétation contemporaine des jardins à la Française ». Cet espace
végétal est à la fois « une zone-tampon », permettant de réguler les
flux très variables dans le courant de la journée, et « un message sur
la place de la nature », poursuivent les promoteurs d’Expo France 2025.
Par ailleurs, une douzaine de métropoles françaises organiseront de
leur côté des « forums thématiques », en étant reliées au village
global, forums dont les sujets plus précis devraient leur être
présentés le 25 mai. Lille, Strasbourg, Nancy, Marseille, Montpellier
et Reims ont déjà fait acte de candidature. Muni de tous ces éléments
détaillés, Jean-Christophe Fromantin et son équipe pourront alors mener
une campagne de promotion internationale de l’Expo France, tournée qui
s’échelonnera de la fin 2016 jusqu’au vote final de 2018.
4 Mai 2016
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