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Trois Français sur quatre sont opposés à une sortie de l'euro Par lefigaro.fr Mis à jour le 10/03/2017 à 10:09 Publié le 10/03/2017 à 08:21
Près
de trois-quarts des Français sont opposés au scénario d'un retour au
franc, pilier du programme de Marine Le Pen, selon un sondage Elabe
pour Les Échos, révélé ce vendredi. En revanche, ils sont partagés sur
leur appartenance à l'Union européenne.
“Frexit”
or not “Frexit”? Telle est la question. Neuf mois après le référendum
sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, le sujet
revient sur la table. Et pour cause, à quelques semaines du premier
tour de l'élection présidentielle, il est l'un des piliers du programme
de la candidate du Front national, Marine Le Pen. Mais cette
proposition phare, la sortie de l'euro et le retour au franc, semble
pourtant bien loin de faire l'unanimité: 72% des Français y sont
opposés, selon un sondage Elabe (*) pour Les Échos, Radio classique et
l'Institut Montaigne. Dans le détail, 44% sont «très opposés» à une
sortie de l'euro et 28% «plutôt opposés», relève l'institut de sondage.
A l'inverse, seuls 11% sont «très favorables».
Interrogée dans Le Parisien ce vendredi, la directrice du Fonds
monétaire international (FMI) Christine Lagarde met en garde contre
toute tentation de retour au franc. «[Une sortie de l'euro] ouvrirait,
à court terme, une période de très grave incertitude et
d'appauvrissement de la France», estime-t-elle. Selon un scénario basé
sur les travaux de l'Institut Montaigne, une sortie de la zone euro
pourrait générer une hausse du chômage, ainsi qu'une hausse des prix à
la consommation.
Dans le détail, les résultats de cette étude d'opinion semblent plus
nuancés. Sur l'appartenance à l'Union européenne, les sondés sont
partagés: 37% des sondés estiment en effet que l'UE présente plus
d'inconvénients que d'avantages. Une opinion largement partagée au sein
de la catégorie “ouvrier” de cette étude (à 56%). 31% pense au
contraire que l'UE offrent plus d'avantages que d'inconvénients. Enfin,
32% sont persuadés que l'Union a autant d'avantages que
d'inconvénients. «L'idée que l'Europe représente le progrès n'est plus
majoritaire dans le pays», analyse Bernard Sananès, président de
l'institut de sondage, dans les colonnes du quotidien Les Échos. «Le
clivage entre pro-européens et anti est aujourd'hui une des lignes de
fracture principales de la société française».
La moitié des sondés pour une sortie de l'espace Schengen
Outre la sortie de l'euro, Elabe a invité les sondés à donner leur
opinion sur cinq propositions. Encore une fois, les Français sont loin
d'avoir un avis unanime. À 87%, les personnes interrogées sont
favorables à l'idée de «créer une force européenne de gardes-frontières
pour contrôler les frontières extérieures de l'Europe» et «permettre
aux Etats membres qui le souhaitent de se rassembler pour coopérer
davantage dans les domaines de leur choix». Une grande majorité est
également pour instaurer une fonction de président de l'Union
européenne. De prime abord, ces résultats laissent penser que les
Français restent tout de même attachés à l'idée d'une coopération à
l'échelle européenne.
Mais dans un second temps, l'institut révèle que l'idée d'un référendum
sur le maintien de la France dans l'UE séduit 54% des personnes
interrogées. La moitié des sondés sont également pour une sortie de
l'espace Schengen. Marine Le Pen apparaît comme la deuxième candidate
la plus à même de «défendre les intérêts de la France dans l'Union
européenne» à 20%, derrière Emmanuel Macron.
12 Mars 2017
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