Le
président français est en effet attendu à Nouakchott d'ici à la fin
juin 2018. Ce sera la première visite officielle d'un chef d'État
français en Mauritanie depuis celle de Jacques Chirac, en 1997. Au
centre des discussions : la lutte contre le terrorisme et le
financement du G5 Sahel.
Une visite plusieurs
fois reportée
La note verbale de l’Élysée qui confirme ce voyage a été remise
à Mohamed Ould Abdelaziz, le chef de l’État mauritanien, en
décembre dernier. Le programme est en cours d’élaboration. Lors de ce
déplacement, prévu sur deux jours, Macron devrait rester à Nouakchott,
puis se rendre à l’intérieur du pays.
Joël Meyer, l’ambassadeur de France, et Franck Paris, le
« Monsieur Afrique » de l’Élysée, gèrent ce dossier. Emmanuel
Macron avait d’abord souhaité effectuer cette visite à la suite de son
voyage en Tunisie et au Sénégal, début février.
Mais, côté mauritanien, on a signifié à ses équipes qu’une visite
officielle était préférable. La date du 18 avril avait été
retenue, avant que l’Élysée ne reporte pour des « raisons
d’agenda ».
Les relations de Mohamed Ould Abdelaziz avec François Hollande auront
été tendues, en coulisses, jusqu’à ce que ce dernier ne reçoive son
homologue à Paris, en avril 2017, un mois avant la fin de son
mandat.
Le
G5 Sahel au centre des discussions
« Aziz » nourrissait plusieurs griefs contre la France, qui,
selon lui, maintenait son pays en zone rouge pour les touristes et
privilégiait financièrement le Sénégal, le Mali et le Niger.
Surtout, il ne voyait pas d’un bon œil que Paris attribue tout le
mérite de la lutte antiterroriste à son homologue Macky Sall, et
sous-estime les efforts du G5 Sahel, dont il est l’initiateur. En poste
à Nouakchott depuis septembre 2014, Joël Meyer n’avait cessé
d’alerter la France à ce sujet.
En revanche, entre Aziz et Macron, qui se sont rencontrés à plusieurs
reprises, le courant passe très bien. Le Français apprécie le
« pragmatisme » du Mauritanien. Lequel se dit satisfait de
l’implication de son homologue dans la mise en place du G5 Sahel et de
la force conjointe. En décembre, la France s’est engagée à débloquer
8 millions d’euros pour le G5.
7
Mai 2018
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