Indispensable complément civilisationnel de la rupture épistémologique et énergétique que nous sommes en train de vivre, la mise en place d'un nouvel environnement relationnel et informationnel va créer les conditions d'une relance économique durable — et écologiquement responsable — de l'activité économique planétaire. Explication.

Aujourd'hui, et comme elle l'avait fait en son temps pour la photographie, le cinéma ou la cartographie génétique, la France propose une évolution décisive des environnements interconnectés. L'intérêt de tous sera conforté. Un peu comme dans le cas d'internet, les communautés nationales et les bassins linguistiques pourront exister à hauteur de leur implication.

Une société a besoin de champ et de liberté afin d'éviter les tiraillements, les situations de pénuries et permettre le développement d'une forme de prospérité dont chacun puisse profiter, aussi bien sur le plan économique que sur le plan de la qualité de la vie quotidienne et de ses possibilités culturelles.

Nous avons besoin, sur une planète qui — par définition — n'est pas extensible, de terres nouvelles et d'une possibilité de conquêtes pacifiques, en plus des nouveaux territoires intersidéraux vers lesquels nous allons progressivement établir des routes spatiales, bref, d'une nouvelle frontière, d'un nouvel horizon vers lequel marcher et établir de nouvelles territorialités... Pour cela nous aurons besoin de toutes nos ressources en tant qu'espèce pour concevoir et mettre au point un environnement de travail et d'exploration.

Or, les possibilités de mise en réseau qui nous arriveront prochainement vont petit à petit faire évoluer l'internet 2.0 actuel vers une technologie mariant entre eux les espaces et les individus de manière plus souple. Cette progressive évolution va se faire très lentement et pour une grande part, elle est déjà engagée sans que cela ne remette en cause nos modes de fonctionnement actuels. La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, qui vient d'avoir lieu à Pekin, est à ce titre une sorte de préfiguration d'une communion élargie entre des populations éloignées géographiquement, mais réunies pour un événement vécu en commun. Ce partage d'espaces en commun est envisagé dans la théorie des cercles magiques et décrit L'internet 3D, qui est cette innovation majeure, et sans précédent, qui va s'avérer décisive dans les décennies à venir pour le développement des relations internationales dans tous les domaines.



Concrètement, nous serons reliés par des réseaux de caméras, des outils informationnels, des outils intelligents, des écrans tactiles géants, des micros, qui nous permettront d'évoluer entre des environnements réels et avec des environnements virtuels — et inversement — pour envisager des téléconférences, des événements sportifs, des conversations personnelles avec des amis ou des proches. Ces environnements reproduiront la trame réelle du globe pour, par exemple, visiter un musée avant de faire le voyage physiquement, ou pour acheter un bien, vendre un projet, un idée, un objet manufacturé, une œuvre, un bien culturel... Nous pourrons payer plus facilement et être moins tributaires des séparations physiques ou politiques. C'est pourquoi, cette évolution, si elle est liée avec une politique de réduction du fossé numérique, comme c'était le projet initial d'Informatique Sans Frontières, permettra de répondre en partie aux frustrations de la jeunesse africaine qui pourra bénéficier des meilleurs enseignements et possibilités de formation, avec les moyens qui sont les siens...

Mise au point à partir de 1990-1995 et conceptualisée dans les trois années qui précédèrent, cette vision, a été baptisée à l'époque TimeSpace car elle comporte un aspect espace/temps. Les lieux virtuels liés entre eux créeront une architecture qui ira en se densifiant, comme nous ajoutons actuellement des signets à nos navigateurs. Il sera possible de reconstituer des lieux tels qu'ils étaient avant, ou tel que nous imaginons qu'ils pourront devenir. On pourra ainsi visiter des décors du moyen âge ou du futur sachant que nous pourrons retrouver les données de l'instant T. Ces pistes sont actuellement suivies par de nombreuses compagnies dans le monde, qui développent des systèmes qui se rapprochent peu à peu de ce schéma (Voir la Salle de Conférence Virtuelle de l'américain Cisco ou les systèmes japonais).


La Salle de Conférence virtuelle par l'américain Cisco. Les protagonistes sont placés en face les uns des autres, alors qu'ils sont sur un autre continent.

Cette mise en liaison ne sera d'ailleurs pas exhaustive puisque nous pourrons moduler notre espace relationnel selon nos besoins et notre désir de confidentialité. Nous apprendrons ainsi progressivement à utiliser ces instruments, afin d'établir des rapports harmonieux avec nos interlocuteurs ou nos communautés. Les comportements évolueront — évoluent déjà — pour faire de notre rapport au monde une source de bénéfices personnels et nous permettre d'exercer une activité professionnelle qui nous permettra de gagner notre vie au terme d'un apprentissage qui est lui-même en train d'évoluer et de s'adapter. Rien n'est immédiatement changé. Le monde reste celui que nous connaissons. Mais des domaines nouveaux émergent.

Cette articulation nouvelle va petit à petit s'avérer décisive dans de très nombreuses disciplines pour couvrir des activités traditionnelles, mais en les surplombant par un ensemble qui permettra une interactivité augmentée. Cette technologie diffère à la fois de ce qui a été fait avec l'ActiveX et des jeux vidéo. Elle s'appuie sur une architecture logicielle rénovée — qui pourra être associée au réseau distribué de l'hydrogène — et une miniaturisation des technologies nomades, en les combinant entre elles. Dans la mesure où ces technologies renforceront l'efficacité du travail effectué par chaque acteur, la visibilité sera réellement un élément de l'évaluation de sa valeur. Permettre d'adjoindre des lieux de connexion dans les espaces publics, mais également dans les espaces privatifs du moment que ces lieux seront dûment répertoriés et que la vie privée des habitants sera parfaitement garantie. Nous serons alors, comme dans les téléconférences, les acteurs de notre vie sociale et publique...



Internet 3D produira des améliorations sociétales importantes dans le domaine de la production de richesse économique, mais il se révélera aussi un instrument efficace pour solutionner des problématiques importantes sur lesquelles nous butions encore sans moyen de pouvoir les résoudre, notamment en terme de pénurie d'espace ou de ressources, en plus des moyens inédits de voyager, de vivre et se distraire que ces environnements enrichis vont nous apporter. Souhaitons que cette technologie de communication rapproche les hommes et face tomber certains de leurs égoïsmes et de leurs mesquineries. Elle est en tout cas un outil de savoir fait pour se parler et donc se connaître et donc réduire la paranoïa d'état et les extrémismes. Elle produira probablement, comme toutes les inventions depuis le feu et la roue, ses propres inconvénients, mais nous seront alors davantage en mesure de les résoudre. Elle fera surgir — enfin — des formes artistiques nouvelles dont on peut suspecter sans grand risque de se tromper qu'elles seront passionnantes !

Paris, Aout 2008

Retour à L'information

Retour au sommaire