[CHRONOLOGIE] L'onde de choc dans le monde arabe Par AFP
Tunisie, Egypte, Algérie, Libye... Tous les événements marquants depuis le soulèvement de Sidi Bouzid au 10 mars 2011.
Les événements de mars
-
10 mars Libye : Les forces loyalistes reprennent Zawiyah jusque là
bastion des insurgés le plus proche de la capitale, après plusieurs
jours de violents affrontements. La contre-offensive des troupes
pro-Kadhafi sont désormais aux portes de Ras Lanouf (est) ville
pétrolière stratégique, aux mains des insurgés depuis le 4 mars.
En
France, l'Elysée annonce qu'elle reconnaît le Conseil national
transitoire (CNT), crée par l'opposition libyenne, devenant ainsi le
premier pays à reconnaître cette autorité. Le président Sarkozy, qui a
reçu trois émissaires du CNT, demande des "frappes aériennes ciblées". Egypte
: Le gouvernement se dit opposé à toute "contre-révolution", alors que
des manifestants pro-démocratie ont été attaqués au Caire. Au Yemen, le président Saleh promet un régime parlementaire.
Au
Maroc, le roi lâche du lest et annonce d'importantes réformes
démocratiques, dans son premier discours à la nation depuis les
manifestations du 20 février.
- 9 mars : Un mandat de dépôt a
été émis à l'encontre de l'ancien ministre tunisien de l'Intérieur
Rafik Belhaj Kacem pour "homicide volontaire", a annoncé une source du
ministère de la Justice. Trois journalistes de la BBC en reportage
en Libye ont été "arrêtés et battus" puis ont subi un simulacre
d'exécution, annonce la chaîne britannique. Le roi Mohammed VI du
Maroc annonce dans un discours à la nation qu'il avait décidé
d'entreprendre une "réforme constitutionnelle globale" pour renforcer
la démocratie. Mohammed el-Senoussi, qui se présente comme le
"prince héritier de Libye en exil" à Londres, appelle la communauté
internationale à privilégier les "actes" aux "paroles" pour venir en
aide à son pays, où Mouammar Kadhafi réprime dans le sang une
insurrection sans précédent. - 8 mars : Au moins quatre
frappes aériennes effectuées par les forces de Mouammar Kadhafi ont
visé Ras Lanouf, ville tenue par les rebelles, et l'une d'entre elles a
touché un quartier résidentiel. Les 27 pays de l'Union européenne
s'accordent pour décréter de nouvelles sanctions à l'encontre de la
Libye, visant notamment un fonds souverain et la banque centrale, après
le gel des avoirs du colonel Mouammar Khadafi et de 25 de ses proches
fin février, selon des diplomates. Les Etats-Unis jugent
inquiétantes les violences subies par des manifestants égyptiens
rassemblés dimanche devant le siège de la Sécurité d'Etat au Caire, et
appellent au calme.
-
7 mars : Le colonel Mouammar Kadhafi accuse la France d"ingérence dans
les affaires intérieures libyennes et réitéré ses accusations contre
Al-Qaïda. Le pont aérien entre Djerba (Tunisie) et Le Caire mis
en place par la France a permis d'évacuer de Tunisie 3.711
Egyptiens qui avaient fui la Libye, annonce le ministère des Affaires
étrangères. L'Union européenne prépare de nouvelles sanctions
financières contre la Libye, visant notamment la Libyan Investment
Authority (LIA), après avoir gelé les avoirs et interdit de visa 26
responsables libyens. - 6 mars : Plusieurs centaines de
manifestants, des jeunes en majorité, participaient à un rassemblement
éclair devant le Parlement marocain à Rabat pour réclamer "un Etat de
droit" et des réformes politiques et sociales "radicales" au Maroc. Le
secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, souhaite que le
leader libyen Mouammar Kadhafi engage "tout de suite" un "processus de
réconciliation avec son peuple", tout en relevant que le peuple ne va
probablement pas l'accepter. Les révolutionnaires ont tué au moins
22 soldats de Kadhafi dans la ville de Misrata qui reste
aux mains des insurgés. Parmi les habitants, 16 personnes
seraient mortes, dont un enfant de 12 ans. Les violences ont
également fait 60 blessés, dont 6 sont dans un état critique. -
5 Mars : Il y a eu "de nombreux morts" à Zawiyah, à l'ouest de Tripoli,
lorsque les forces loyalistes ont tenté de reprendre cette ville aux
insurgés. Un avion des forces spéciales de Mouammar Kadhafi vient
d'être abattu par les rebelles anti-Kadhafi dans le désert à 20km de
Ras Lanouf. Les deux pilotes sont morts. C'est la première fois que des
rebelles abattent un avion des forces libyennes. Bernard-Henri Lévy
s'est entretenu avec les membres du Conseil national indépendant créé
par les insurgés dans cette ville de l'est de la Libye. Des
centaines de manifestants égyptiens ont tenté de prendre d'assaut un
bâtiment de la sécurité d'Etat, dépendant du ministère de l'Intérieur,
dont les militants pro-démocratie réclament la dissolution. Les
autorités algériennes annoncent le renforcement de leur dispositif
d'accueil pour les réfugiés provenant de Libye avec un nouveau site à
Ifri, dans le département de Djanet, à quelque 2.000 km dans le sud-est
de l'Algérie.
- 4 mars : Dix-sept personnes au moins ont été tuées dans deux explosions qui ont détruit un dépôt d'armes près de Benghazi. Des
bombardements intenses et des tirs d'artillerie ont été entendus près
de Ras Lanouf, contrôlé par les forces de Mouammar Kadhafi, alors que
des camions avec des insurgés se dirigent vers ce secteur. Le
gouvernement libyen donne son feu vert au gouvernement vénézuélien pour
qu'il crée une commission de paix afin de trouver une solution
pacifique en Libye. Interpol a alerté les polices de ses 188 Etats
membres concernant le colonel Mouammar Kadhafi et 15 de ses proches,
afin de faciliter la mise en œuvre des sanctions de l'ONU et l'enquête
ouverte par la Cour pénale internationale. Le nouveau Premier
ministre égyptien Essam Charaf s'est adressé à des milliers de
personnes rassemblées place Tahrir au Caire et s'est engagé à
satisfaire les demandes populaires pour un changement démocratique. -
3 mars : Le président vénézuélien, Hugo Chavez, s'est entretenu avec
Mouammar Kadhafi à propos d'une proposition d'envoi d'une mission
internationale de paix pour régler le conflit en Libye. Trois
soldats néerlandais ont été faits prisonniers dimanche par des hommes
armés lors d'une opération d'évacuation de civils en Libye. Le
groupe Orange a "monnayé son implantation" en Tunisie avec le gendre de
l'ex-président tunisien Ben Ali, Marwan Mabrouk, affirme le site
d'information français owni.fr, qui publie des "documents exclusifs"
relatifs à l'attribution de la troisième licence 3G du pays. Le
procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo va
ouvrir une enquête contre 10 à 15 responsables libyens suspectés de
"crimes contre l'humanité", pour des faits "très graves" contre la
population civile. - 2 mars : Près de 350 Tunisiens ont
débarqué illégalement sur la petite île italienne de Lampedusa, après
une pause d'une semaine environ dans les débarquements en provenance de
ce pays. Mouammar Kadhafi a nommé deux nouveaux ministres à l'Intérieur
et la Justice après le ralliement des anciens titulaires à
l'insurrection. "Je ne quitterai jamais la Libye" a affirmé le leader
libyen. La Ligue libyenne des droits de l'Homme ont annoncé 6.000 morts
depuis le début de l'insurrection en Libye. Le président iranien
Mahmoud Ahmadinejad met en garde contre toute intervention militaire
occidentale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, affirmant que dans
ce cas les peuples de la région "creuseront les tombes" des soldats
occidentaux. Le nouveau chef de la diplomatie, Alain Juppé, appelle
à "relancer" l'Union pour la Méditerranée "plus nécessaire que jamais",
selon lui, pour permettre aux citoyens de sa rive Sud de vivre chez eux
en connaissant démocratie et prospérité. Les prix du pétrole se sont
une nouvelle fois envolés mercredi, le baril de référence gagnant 2,60
dollars à 102,23 dollars alors que les affrontements se poursuivaient
entre l'opposition et le pouvoir en Libye, faisant craindre pour la
production du pays.
-
1er mars : L'opposition contrôle tout l'Est et de nombreuses villes de
l'Ouest, Tripoli et ses environs restant sous le contrôle des forces
pro-Kadhafi. Situation de "crise" à la frontière avec la Tunisie (Haut
commissariat des Nations unies pour les Réfugiés - HCR). Kadhafi,
"politiquement mort", doit quitter le pouvoir, affirme une source au
Kremlin. L'Organisation de la conférence islamique (OCI) opposée à
toute intervention militaire. L'opposition annonce la création d'un
conseil militaire à Benghazi.
Les événements de février
- 28 février : L'armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye.
-
25 février : Mouammar Kadhafi apparaît sur la place Verte à Tripoli et
affirme que "tous les dépôts d'armes seraient ouverts pour armer tout
le peuple" et que le peuple libyen "aime Kadhafi". A Tripoli, les
forces de l'ordre tirent sur les manifestants, faisant au moins deux
morts.
- 23 février : La Cyrénaïque (la province de l'Est) n'est plus sous le contrôle du gouvernement (diplomatie italienne). La
zone allant de la frontière égyptienne jusqu'à Ajdabiya (est) avec
Tobrouk et Benghazi serait aux mains d'opposants rejoints par des
soldats (journalistes et habitants). Rassemblement pro-Kadhafi à Tripoli. Le Pérou, premier pays à rompre ses relations diplomatiques avec la Libye. L'évacuation de dizaines de milliers d'étrangers perturbée par la paralysie des ports et terminaux maritimes. Un avion de chasse s'écrase après que son pilote, refusant de bombarder Benghazi, se soit éjecté (journal libyen). Plusieurs groupes pétroliers suspendent leur production. L'UE, "horrifiée" par la violence de la répression et par l'attitude "inacceptable" de Kadhafi examine des sanctions. Le
vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, affirme
qu'Al-Qaïda a établi un émirat islamique à Derna (est), dirigé par un
ancien détenu de Guantanamo. Selon des habitants de Derna, ces propos
sont faux, même s'il y a une présence islamiste.
-
22 février : Poursuite des violences à Tripoli (62 morts depuis le 20
février, selon HRW). Des mercenaires venus du Tchad ou du Nigeria
tirent sur les habitants (témoins). De nombreux pays ou entreprises évacuent leurs ressortissants. Le Conseil de sécurité de l'ONU exige "la fin immédiate" des violences. Des
milliers de travailleurs tunisiens et égyptiens, accusés par Seif
Al-Islam de participer à un complot contre la Libye, fuient le pays. L'aéroport de Benghazi bombardé (ministre égyptien des Affaires étrangères). Dans
un discours à la télévision, le colonel Kadhafi assure qu'il se battra
jusqu'à la mort, menace d'un bain de sang et appelle ses partisans à
lui exprimer leur soutien. 300 morts depuis le 15 février, dont 104 civils à Benghazi (autorités libyennes).
-
21 février : Human Rights Watch comptabilise plus de 230 morts en
Libye. Plusieurs pays occidentaux se préparent à évacuer leurs
ressortissants, alors qu'une répression meurtrière a lieu, les forces
de sécurité ayant ouvert le feu sur les manifestants. Le colonel
Kadhafi dément par ailleurs avoir quitté le pays lors d'une
première apparition "en direct" à la télévision d'Etat.
- 20
février : Lors d'une allocution télévisée, Seïf Al-Islam, le fils du
colonel Kadhafi, reconnaît que la Libye est au bord de la guerre
civile, brandissant la menace d'un bain de sang. Il affirme que les
bilans du nombre de morts donnés par les médias étrangers sont "très
exagérés", et promet une Constitution et de nouvelles lois.
-
19 février : Aux cris de "Algérie libre et démocratique", "pouvoir
assassin", "le peuple veut la chute du régime", quelque 200 personnes
bravent l'important dispositif policier déployé dans le centre d'Alger
pour manifester.
- 18 février : l'armée bahreïnie tire sur un
millier de personnes qui voulaient reprendre un sit-in à Manama,
faisant de nombreux blessés, tandis que le prince héritier promet un
dialogue avec les opposants, une fois le calme revenu dans le petit
royaume du Golfe.
- 17 février : On apprend que l'ex président
tunisien Ben Ali serait "dans le coma" depuis deux jours dans un
hôpital de Jeddah, à la suite d'un accident vasculaire cérébral, selon
une source proche de sa famille.
- 15 février : la police
libyenne disperse par la force un sit-in contre le pouvoir à Benghazi,
deuxième ville du pays et bastion des opposants du régime à 1.000 km à
l'est de Tripoli. 38 personnes sont blessées.
- 11 février : Le président égyptien Hosni Moubarak quitte le pouvoir sous la pression de la rue.
-
10 Février : Hosni Moubarak annonce qu'il délègue ses prérogatives au
vice-président tout en s'accrochant au pouvoir, déclenchant la fureur
des manifestants. Le président américain Barack Obama juge que ce
transfert de pouvoirs n'est pas "suffisant".
- 6 février :
annonce de la "suspension" des activités de l'ex-parti tunisien au
pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), avant une
"dissolution" prochaine. En Egypte, les Frères musulmans se joignent à
un dialogue politique national, avec d'autres groupes d'opposition,
mais dénoncent l'insuffisance des réformes proposées.
- 4
février : des centaines de milliers d'Egyptiens descendent dans les
rues, à l'occasion d'une mobilisation baptisée "vendredi du départ".
Les événements de janvier
-
31 janvier : Hosni Moubarak forme un nouveau gouvernement. L'armée
égyptienne s'engage à ne pas faire usage de la force, jugeant les
revendications du peuple "légitimes".
- 28 janvier : En Egypte, les manifestations massives dégénèrent en émeutes. Au moins 62 morts sont à déplorer.
- 27
janvier : Mohamed Ghannouchi forme en Tunisie une nouvelle équipe de
transition épurée des principaux caciques de l'ancien régime.
- 26 janvier : un mandat d'arrêt international est lancé contre Ben Ali et son épouse.
- 25
janvier : début des manifestations égyptiennes qui mobilisent des
milliers de personnes. Elles ont été précédées de plusieurs cas
d'immolation.
- 24 janvier : l'armée tunisienne se porte "garante de la révolution".
- 21
janvier : Mohamed Ghannouchi promet qu'il quittera la vie politique
tunisienne après la transition qui s'achèvera avec des élections
"démocratiques et transparentes".
- 17 janvier : Mohamed
Ghannouchi annonce un "gouvernement d'union nationale" tunisien, marqué
par l'entrée de trois chefs de l'opposition, mais dans lequel l'équipe
sortante conserve les postes clés. Cinq ministres démissionnent dans
les jours qui suivent. - 14 janvier : le président Zine El Abidine
Ben Ali, 74 ans, fuit son pays sous la pression de la rue, après 23 ans
de pouvoir sans partage. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi
annonce qu'il assure l'intérim de la présidence. Les événements de décembre
-
17 décembre : Mohamed Bouazizi, un jeune tunisien vendeur ambulant de
fruits et légumes, s'immole par le feu à Sidi Bouzid, déclenchant la
"révolution de jasmin".
Mars 2011
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