Wikinomics : Wikipédia, Linux, YouTube
Comment l'intelligence collaborative bouleverse l'économie
Par de Don Tapscott et Anthony D. Williams. Traduction française de Ludivine Odoni
Lors de ces dernières années, la collaboration traditionnelle (dans une
salle de réunion, un centre de conférence ou lors d'une conférence
téléphonique) a été remplacée par un type de collaboration de très
grande envergure.
De nos jours, les
encyclopédies, les avions de ligne, les systèmes d'exploitation, les
fonds communs de placement), et bien d'autres, sont créés par des
équipes qui se comptent en milliers voire en millions. Alors que
certains dirigeants redoutent la croissance rapide de ces communautés
massives en ligne, Wikinomics prouve que cette crainte n'est que pure
folie. Les sociétés prévoyantes peuvent exploiter la capacité et le
génie collectifs pour stimuler l'innovation, la croissance et le succès.
Les Auteurs Don Tapscott et Anthony D. Williams
C'est une amorce brillante qui aborde l'un des changements majeurs de
notre époque ; Wikinomics défie nos idées préconçues sur l'économie,
profondément ancrées, et se montrera indispensable à tous ceux qui
veulent comprendre les forces clés menant la compétitivité au
vingt-et-unième siècle. Basé sur un projet de recherche de 9 millions
de dollars mené par l'auteur à succès Don Tapscott, Wikinomics met en
évidence le rôle, plus important que jamais, des masses dans
l'économie. Elles créent des histoires nouvelles à la télé, séquencent
le génome humain, remixent leur musique préférée, conçoivent des
logiciels, mettent au point un traitement contre une maladie, révisent
des manuels scolaires, inventent de nouveaux produits de cosmétique et
construisent même des motos.
Vous en apprendrez plus sur :
▪ Rob McEwen, PDG de Goldcorp, Inc., ancien banquier
dans l'investissement et débutant dans l'exploitation aurifère. Il
utilise des stratégies « open source » et la concurrence en ligne pour
donner un nouveau souffle aux sociétés en difficultés paralysées par
les principes d'une industrie obsolète.
▪ Flickr, Second Life, YouTube et d'autres
communautés en ligne florissantes dépassent les réseaux sociaux pour
lancer une nouvelle forme de production collaborative qui va
révolutionner les marchés et les sociétés.
▪ Les entreprises prévoyantes au chiffre d'affaires
de plusieurs milliards de dollars, comme Procter & Gamble, qui
cultivent des relations basées sur la confiance mutuelle avec les
collaborateurs externes afin de former un écosytème commercial
dynamique, plus efficace que les sociétés organisées hiérarchiquement
en matière de création de valeur.
En vous proposant un regard essentiel vers l'avenir, Wikinomics vous guidera pour mener votre affaire au vingt-et-unième siècle.
Introduction au livre
Historiquement, les entreprises se sont organisées en suivant une
hiérarchie des rôles stricte. Chacun était le subordonné de quelqu'un
d'autre : employés / patrons, vendeurs / clients, producteurs /
sous-traitants, entreprises / communauté.
Il y a avait forcément une personne ou une entreprise responsable,
contrôlant le processus, en haut de la chaîne alimentaire. Alors que
les hiérarchies subsistent, de profonds changements dans la nature de
la technologie, de la démographie et de l'économie mondiale donnent
lieu à de nouveaux modèles de production efficaces, basés sur
l'importance de la communauté, de la collaboration et de l'organisation
personnelle plutôt que sur la hiérarchie et le contrôle.
Des millions de passionnés des médias utilisent désormais les blogs,
les wikis, les tchats et l'enregistrement personnel de vidéos pour
faire entendre leur voix parmi la vague bruyante de dialogues et de
débats appelée la « blogosphère ». Les employés améliorent leurs
performances en collaborant avec des pairs au-delà des barrières
organisationnelles, en créant ce que nous appelons un « environnement
de travail wiki ». Les consommateurs deviennent des « prosommateurs »
en cocréant des biens et des services au lieu de simplement consommer
le produit fini. Ce que l'on appelle les chaînes d'approvisionnement
sont plus efficaces lorsque le risque, la récompense et l'aptitude à
mener à bien des projets importants (qui incluent des produits
extrêmement complexes comme les automobiles, les motos ou les avions)
sont répartis parmi les réseaux mondiaux des partenaires qui
travaillent en tant que pairs.
Les
sociétés prévoyantes encouragent l'augmentation importante des
communautés de masses en ligne plutôt que de lutter contre-elles. Un
grand nombre de ces communautés émane de différentes branches du Web
pour attirer des dizaines de millions de participants en 24 heures.
Même les plus fervents concurrents collaborent sur des initiatives
scientifiques d'avant-garde qui accélèrent la découverte dans leurs
industries. En effet, comme un nombre croissant de sociétés remarque
les bénéfices de la collaboration de masse, cette nouvelle forme
d'organisation pourrait même remplacer les structures des entreprises
traditionnelles et devenir le moteur principal de la création de
richesses dans l'économie.
Ce nouveau modèle économique s'est déjà étendu aux logiciels, à la
musique, à l'édition, à l'industrie pharmaceutique et à d'autres
domaines clés, incluant pratiquement toutes les parties de l'économie
mondiale. Mais alors que ce processus se dévoile, les patrons en ont
conclu que la nouvelle collaboration des masses est loin d'être
inoffensive. Certains critiques s'attardent sur les projets « open
source » à succès tels que Linux et Wikipédia, par exemple, et
prétendent qu'ils représentent une attaque au droit et au besoin
légitimes des entreprises à faire du profit.
D'autres considèrent cette nouvelle corne d'abondance émanant de la
participation à l'économie comme une menace à leur existence même
(quelqu'un a-t-il acheté un CD récemment ?).
On peut dépeindre une toute autre image grâce à tous les arguments
accumulés dans ce livre. Oui, des exemples de douleur et de souffrance
dans les industries et les sociétés qui n'ont jusqu'alors pas réussi à
capter la nouvelle logique économique existent. Mais les pages à venir
contiennent de nombreuses histoires sur les nouvelles méthodes
ingénieuses qui permettent à des personnes
et des sociétés ordinaires
de s'associer pour développer l'innovation et le succès. Certaines de
ces histoires tournent autour de la croissance explosive des phénomènes
tels que MySpace, InnoCentive, Flickr, Second Life, YouTube, et le
projet génome humain. Ces organisations exploitent la collaboration des
masses pour créer une valeur réelle pour les participants et profiter
au final des succès phénoménaux.
Beaucoup de sociétés bien établies tirent profit de ce nouveau modèle,
et nous partageons leurs histoires aussi. Des entreprises telles que
Boeing, BMW et Procter & Gamble prospèrent depuis près d'un siècle.
Ces organisations et leurs dirigeants s'emparent déjà de la
collaboration et de l'organisation personnelle, des principes nouveaux
et puissants, et s'en servent de levier pour réduire les coûts, innover
plus vite, cocréer avec les clients et les partenaires, et faire le
maximum, en général, pour faire entrer leurs organisations dans
l'environnement économique du vingt-et-unième siècle.
Ce livre est également le résultat de plusieurs collaborations de
longue date. Lors de ces dernières années, l'équipe du New Paradigm a
mené plusieurs grandes enquêtes sur des multiclients afin de comprendre
comment le nouveau Web (parfois appelé Web 2.0) change les sociétés et
comment les entreprises innovent, construisent des relations, des
marchés et se font concurrence.
Une étude, d'une valeur de 3 millions de dollars, en 2000-2001 a
examiné l'ascension d'un Web de plus en plus mobile et omniprésent et
ses impacts sur les modèles économiques. 1. En 2003, 2 millions de
dollars ont été recueillis pour étudier la transparence que permet le
Web. Cette transparence est vue comme une nouvelle force pour
encourager les entreprises puissantes en réseau et promouvoir la
confiance. 2. En 2005-2006, un programme de 4 millions de dollars a
exploré la manière par laquelle les nouvelles technologies et les
modèles collaboratifs changent les projets commerciaux et les
dynamiques de concurrence. 3. La conclusion de ce travail est
surprenante et extrêmement positive.
Comme on osait à peine en rêver dans le passé, des milliards
d'individus connectés peuvent désormais participer activement à
l'innovation, à la création de richesses et au développement social.
Lorsque ces masses collaborent, elles peuvent obtenir des avancées dans
le domaine des arts, de la culture, de la science, de l'éducation, du
gouvernement et de l'économie grâce à des modes d'actions surprenants,
mais au final, profitables. Les entreprises qui s'engagent avec ces
communautés en augmentation, issues du Web, récoltent déjà les vrais
dividendes produits par la capacité et le génie collectifs.
Pour réussir, il ne sera pas suffisant d'intensifier les stratégies de
gestion déjà existantes. Les dirigeants doivent penser différemment en
matière de concurrence et de recherche de profit, et doivent adopter ce
nouveau modèle d'art et de science de la collaboration que nous
appelons Wikinomics. Bien plus que l'« open source », les réseaux
sociaux, l'approvisionnement par la foule (« crowdsourcing »), les
communautés intelligentes, la sagesse des foules ou d'autres idées
abordant ce sujet, nous évoquons avant tout, les changements profonds
dans la structure et le fonctionnement des sociétés et de notre
économie, basés sur des nouveaux principes de compétition tels que
l'ouverture, l'appairage (« peering »), le partage et l'action à
l'échelle mondiale.
Les résultats de cette recherche fondamentale sont la propriété des
membres l'ayant menée à bien, ce qui inclut plus d'une centaine de
rapports approfondis et d'innombrables briefings exécutifs, séminaires
et ateliers. Cependant, notre travail avec ces entreprises nous a donné
envie de consacrer nos week-ends et nos soirées à l'élaboration d'un
livre qui porterait ce travail à un niveau supérieur et inspirerait un
large public à en appliquer les idées, la structure et les directives.
Dans ce processus, en tant qu'auteurs, nous avons également appris sur
la collaboration. Nous avons écrit ces pages depuis des continents
différents, avec Don ayant principalement travaillé depuis Toronto
(Canada) et Anthony installé à Londres (Angleterre). Lorsque nous
écrivions tous les deux en même temps sur le même manuscrit, nous nous
connections à Skype pour parler, échanger du matériel ou même rester
silencieux quand il le fallait. Nous avions, parfois, l'impression
d'être dans la même pièce.
Nous avons également collaboré intensément avec plus d'une centaine
d'éminents intellectuels et praticiens. Nous les remercions,
ci-dessous, gracieusement pour leur aide dans la création de ce livre.
Lors d'un tournant intéressant, nous avons décidé que le meilleur moyen
de mettre au point un excellent sous-titre était d'organiser une
discussion ouverte sur le Web. En 24 heures, nous avons obtenu une
douzaine de sous-titres, dont les meilleurs sont listés sur la page des
sous-titres.
Avec Wikinomics, nous mettons principalement un point d'honneur à
réinventer le concept du livre. Vous remarquerez que le chapitre final,
« The Wikinomics Playbook », ne compte que 15 mots : « Rejoignez-nous
pour coproduire le guide définitif indispensable aux sociétés du
vingt-et-unième siècle sur www.wikinomics.com. »
Nous espérons que ce livre dépassera sa forme physique pour devenir un
document collaboratif vivant, en temps réel, cocréé par d'éminents
intellectuels. Dans ce but, nous voyons ce livre comme un appel aux
armes pour créer une communauté Wikinomics. Nous espérons que le livre
et la communauté seront uniquement une aide pour les professionnels
d'entreprise et tous ceux qui veulent participer à l'économie en
adoptant de nouveaux modes d'action.
14 octobre 2013
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