La Grande Barrière de corail ne se remettra pas du réchauffement des eaux
Par Le Monde.fr avec AFP | 10.04.2017 à 05h42 • Mis à jour le 10.04.2017 à 08h22
Les coraux ont subi deux années consécutives de blanchissement dû à la hausse des températures.
Les
coraux de la Grande Barrière qui ont subi pour la deuxième année
d’affilée un phénomène de blanchissement dû à la hausse des
températures n’ont aucune chance de s’en remettre, avertissent lundi 10
avril des scientifiques australiens.
Des chercheurs ont annoncé en mars que les récifs de la Grande Barrière
de corail en Australie avaient connu un épisode de blanchissement sans
précédent, et ce pour la deuxième année de suite.
Et leurs craintes ont été confirmées par des observations aériennes de ce site inscrit au patrimoine de l’humanité depuis 1981.
Des décennies pour s’en remettre
L’écosystème qui s’étend sur 2 300 km – le plus grand du monde – avait
déjà subi en 2016 son plus grave épisode de blanchissement jamais
enregistré, en raison du réchauffement des températures de l’océan en
mars et avril. « Des coraux qui ont blanchi ne sont pas nécessairement
morts. Mais dans la partie centrale [de la Grande Barrière] nous nous
attendons à des pertes très élevées », a déclaré James Kerry,
biologiste à l’université James-Cook, qui a coordonné les observations
aériennes. « Il faut au moins une décennie pour le rétablissement total
des coraux qui grandissent le plus vite, a-t-il expliqué. Alors deux
épisodes graves de blanchissement à douze mois d’intervalle font que
les récifs endommagés en 2016 n’ont aucune chance de se rétablir. »
Mille cinq cents kilomètres de récifs affectés
Le blanchissement des coraux est un phénomène de dépérissement qui se
traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la
température de l’eau, qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques
qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent
aussi mourir si le phénomène persiste. L’épisode de blanchissement en
cours est le quatrième après ceux de 1998, 2002 et 2016.
Entre l’année dernière et cette année, 1 500 kilomètres de récifs ont
été affectés par le blanchissement, a déclaré Terry Hughes, de
l’Université James Cook. « Ce qui fait que seul le tiers sud du récif
est indemne ». « Le blanchissement est lié aux températures records
provoquées par le réchauffement climatique », a-t-il expliqué..
NDLR : que faire ? Une conférence de Stanford préconise de stopper la
surpêche qui accroît l'impact du réchauffement climatique, de lutter
contre l'acidification de l'océan, en remplaçant les engrais chimiques
par des techniques agricoles bio ainsi que de passer aux énergies
renouvellables pour limiter la dépendance au charbon et de replanter
des coraux à large échelle. Créer des zones marines protégées a
fonctionné en corse et pourrait, devrait, être transposé dans les pays
les plus touchés...
10 Avril 2017
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