Il est temps de sauver nos océans !
Par Afrique Renouveau - Mai - Juillet 2017
Des efforts supplémentaires nécessaires pour protéger la biodiversité marine.
«L’océan
a de sérieux problèmes.... La pollution a atteint un tel niveau que,
d’ici 2050, il y aura plus de déchets plastiques dans l’océan que de
poissons, » déclare Peter Thomson, 71è Président de l’Assemblée
Générale des Nations Unies.
Environ 80% des déchets dans l’océan sont des déchets plastiques qui
peuvent tuer poissons, oiseaux de mer, tortues, huîtres et autres
créatures. Les plastiques refluent vers le rivage, détruisent souvent
les terres agricoles et freinent le tourisme.
L’Afrique est concernée au premier plan car ses millions de citoyens,
notamment ceux qui vivent le long des 30 500 kilomètres de littoral,
dépendent du poisson pour subsister. Tous les ans au Kenya, les
supermarchés utilisent environ 100 millions de sacs plastiques qui
finissent pour la plupart dans l’océan. Cette quantité impressionnante
de sacs plastiques qui ne se décomposent pas, fait encore davantage de
victimes parmi les espèces marines.
Les populations côtières africaines sont également confrontées au
changement climatique et à la surpêche. En raison de l’érosion côtière,
des communautés entières ont dû déménager au Mozambique, tandis que le
Togo a subi des pertes économiques d’environ 2,3% de son PIB, selon
un rapport de la Banque mondiale de 2016.
Les décideurs africains, y compris l’ancien Secrétaire général de
l’ONU, Kofi Annan, déplorent le fait que l’Afrique perde des milliards
de dollars chaque année en raison la pêche illégale qui coûte à la
Somalie environ 300 millions de dollars par an.
Principalement perpétrée par des flottes étrangères, la surpêche
perturbe les écosystèmes et menace la biodiversité. Environ 37 types de
poissons figurent sur une liste qui ne cesse de s’allonger d’espèces en
voie de disparition en Afrique, y compris les pieuvres et le mérou.
En juin, lorsque des scientifiques et des représentants des
gouvernements et de la société civile se réuniront au siège de l’ONU à
New York pour la conférence mondiale sur les océans, ils discuteront de
la gestion durable des ressources océaniques, ODD numéro 14. Avec le
soutien de la Banque mondiale, de l’ONU et d’autres institutions, les
Etats africains prennent déjà des mesures pour lutter contre le
changement climatique, la surpêche et le déversement des déchets
plastiques dans l’océan. Le gouvernement rwandais a interdit
l’utilisation des sacs plastique, le Libéria et la Sierra Leone ont
promulgué des lois visant à réglementer la pêche et à installer des
systèmes de surveillance des océans, les communautés de pêcheurs au
Cap-Vert se sont organisées pour protéger les zones de pêche et le
Mozambique a créé une zone de conservation du littoral.
Sylvia Earle, célèbre océanographe américaine, espère que la vie dans
les eaux africaines continue malgré les difficultés. Avec une touche
d’optimisme, M. Thomson déclare : « Je suis sûr que nous viendrons à
bout de ce problème».
30 Juillet 2017
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