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Nettoyer les Ecuries d’Augias
Par Gilles Marchand
Ceux qui attendent
des jours meilleurs, en pensant que les choses vont se calmer, que rien
de véritablement important ne s’est produit, que rien ne va changer,
vont en réalité au devant de graves désillusions…
Beaucoup
de gens parient aujourd’hui sur une faculté d’oubli générale. S’il est
vrai que les médias pensent souvent à une semaine, et qu’une fois passé
un événement, il est rapidement escamoté, passé à la trappe, à
l’étamine, au karcher de l’actualité, ce qui vient de se produire est
d’une autre dimension, d’une totale autre nature.
L'assemblée Nationale va être un théâtre de la Résurgence politique, ou pas...
Le résultat des européennes est un signal d’alarme pour les vrais
démocrates et les républicains de tous les pays, de la France en
particulier. Un événement d’une puissance symbolique qui doit nous
faire sortir de nos gonds et habitudes confortables. Plus rien ne sera
comme avant. Ce n’est pas vrai. Le contrat de confiance avec les
français est rompu. Il faut en réécrire chacune des clauses. Quelque
chose de la mécanique institutionnelle est atteint. Le système de la
cinquième république censé nous protéger de l’instabilité et renforcer
les pouvoirs de ceux qui parviennent à sa tête devient un danger, dès
lors que la mécanique politique du pays s’enraye.
L'abstention a été massive... Inverser cette tendance va demander des qualités hors du commun...
Les gens qui ont voté, et ceux qui n’ont pas voté, ont envoyé un
message très clair aux gouvernants et à ceux qui veulent leur place,
dans l’ensemble des partis, excepté le FN. Indiqué une insatisfaction,
un dégoût parfois même un désamour profond vis-à-vis de la politique.
C’est un geste de défiance et c’est un geste de colère. Mais une
défiance et une colère légitime.
La Baisse du pouvoir d'achat et le syndrome du déclassement sont quelques unes des principales raisons du vote FN...
Cessons de diaboliser des gens qui tentent seulement de faire
comprendre à un monde politique souvent sourd à leurs récriminations,
et qui — surtout — ne parait pas répondre aux problématiques
auxquelles ils sont confrontés, que la coupe est pleine. Les
souffrances sociales ressenties sont un élément de rupture avec une
classe politique qui parait parfois vivre sur une autre planète. On
désigne des responsables, et bien souvent on se retourne en désespoir
de cause vers ceux qui sont le plus visibles dans ce contexte, les
étrangers, les roms, comme l’expression d’un quasi dysfonctionnement,
alors que ces mêmes personnes contribuent majoritairement à la richesse
nationale. Quid des vrais responsables ? Les échelles de grandeurs, les
valeurs véhiculées et les comportements publics sont en totale
contradiction avec l’exemplarité dont devrait faire montre une frange
dirigeante gâtée par la vie et le circonstances. Ils sont eux mêmes peu
à peu désignés, par des gens qui ne peuvent plus supporter les jeux de
massacre politiciens auxquels ils s’adonnent, leurs combats de coq,
l’arrogance des hommes, la perfidie des femmes, les affaires effarantes
qui sortent finalement après de vaines tentatives d’étouffement. Tout
cela ne contribue qu’à alimenter le climat vicié dans lequel nous
baignons tous.
Les Medias sont un curieux miroir de la vie politique : quand ils
s'emballent, ils peuvent devenir des machines à broyer les individus...
Il est urgent de totalement réinventer la politique !
Plus grande est la douleur qui nous attend si nous ne parvenons pas
collectivement à créer les conditions d’un Renouveau salvateur. Il faut
nettoyer les écuries D’Augias et cette tâche démiurgique ne peut être
accomplie que par les français eux-mêmes et tous ceux qui se dévoueront
collectivement, individuellement, pour enfin changer la situation dans
le sens d’une prise en compte efficace et positive des désideratas
ambients.
Les Bonnes Volontés ne manquent pas : mais saura t'on leur offrir un vrai projet d'avenir ?
Le FN n’a que des mauvaises solutions et son programme économique est
une aberration totale, un dangereux tissu d’inepties. Sa réponse
sécuritaire est l’antichambre de la dictature. Ses visions migratoires
provoqueront à coup sûr la ruine de notre pays au moment où
s’accroissent le potentiels humains des autres ensembles géographiques.
Le FN est la manifestation fiévreuse d’une maladie de la république
quand les grands partis ne font pas leur travail correctement, un
fièvre dont les Médias sont un peu le thermomètre, et qui n’apparait
que quand le ras le bol largement ressenti court-circuite une part de
l’entendement des citoyens qui sont contraints à ce qu’ils considèrent
comme un pis-aller, et aux errements gériatriques d’un « leader
maximo » pathétique.
Les Grands Partis sont au pied du mur : Il faut rebâtir plus que la confiance, il faut être à la hauteur des enjeux
Mais ce serait un grave contresens que de penser que les gens qui
tombent sous l’emprise de ce parti mortifère ne le font pas pour de
bonnes raisons. A nous de convaincre des gens qui sont éduqués,
informés, pour la grande majorité d’entre eux, que ce choix est
tellement délétère qu’il pourrait à terme précipiter le pays dans le
type de gouffre qu’à connu l’Allemagne au lendemain de la seconde
guerre mondiale. Il faut que ce maléfice ne puisse jamais s’installer
dans le pays d’Hugo et de Lamartine.
Paris est un phare dans le monde... Cette Vigie ne doit jamais s'éteindre
Il faut à présent que se crée un mouvement citoyen qui fédère tous les
mouvements citoyens sur la base de la création d’une plate-forme
alternative aux fausses solutions du FN. Une offre politique qui
réponde enfin aux besoins exprimés. Parallèlement à un gouvernement qui
avance avec courage et détermination, malgré le feu des critiques
souvent injustes dont il est l’objet, il faut une refondation
démocratique. La refonte institutionnelle n’est pas instantanément
nécessaire, elle doit se faire dans un climat apaisé, mais nous ne
parviendront à cette nouvelle étape qu’en révisant profondément les
modalités de l’action publique. Nous allons vers une nouvelle ère
civilisationnelle, un changement d’ordre symbolique très profond, mais
il doit se faire au nom du progrès et de l’amélioration de nos
conditions de vie. Gageons que se tromper nous mêmes serait tragique de
conséquences funestes. Il nous faut entrer dans le nouvel âge qui
s’ouvre avec la force et la détermination d’hommes et de femmes,
incarnant une génération pivot, cruciale dans le cours de l’évolution
humaine, et que l’heure est trop grave pour confier les rênes d’un pays
comme la France, à des politiciens bas de gamme ou fraîchement
recrutés, sans épaisseur culturelle, sans conscience des véritables
enjeux, ni possibilité de les résoudre. Il faut que les meilleurs
d’entre nous émergent, se désignent pour enfin tourner le dos aux
années de malheur que nous avons connues suite à une mauvaise gestion
du pays en particulier et de l’Europe, en général.
Nous avons tellement à gagner d’une claire conscience des nécessités
réelles de notre époque que nous n’avons pas le droit de nous tromper à
nouveau.
29 Mai 2014
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