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Ukraine - Que doit faire l’Europe ?
Par Gilles Marchand
La
France et l’Europe ne peuvent rester bras-ballants face à l’aggravation
de la situation ukrainienne. L’Histoire nous tend quelques indications
précieuses à ne pas négliger…
La
guerre entre l’Ukraine et la Russie, qu’on le veuille ou non, qu’on la
camoufle en une soit-disant insurrection de pseudos séparatistes
pro-russes pour en cacher la réalité aux opinions internationales et
permettre une progression sous couvert de ceux qui sont d’authentiques
troupes russes, est de fait bel et bien déclarée et nous devons nous
préparer à répondre à cette éventualité avérée.
Que doivent faire l’Europe et le monde dans cette situation ? Nous
sommes à nouveau confrontés à la volonté d’expansion folle d’un
autocrate revanchard qui a établi un plan dont les attendus
apparaissent chaque jour un peu plus clairs. Nous ne sommes pas
condamnés à subir cette état de fait et à découvrir la vraie nature de
ces intentions par étapes et faits accomplis. Semer la mort et le chaos
dans un pays souverain (« Que l’Ukraine brûle » scandaient
les manifestants pro-Poutine hier à Moscou dans un contre-Maidan). Les
leçons de l’histoire sont claires. La passivité et le pacifisme sont
les meilleurs alliés des despotes. Franco et son règne de quarante ans,
aurait été brisé net si une Europe unanime était intervenue après
Guernica. Hitler et ses invasions successives de l’Autriche, de la
Tchécoslovaquie et de la Pologne, n’auraient pas été rendues possibles
si Munich n’avait pas enteriné le réarmement de la Ruhr. Savoir fixer
le curseur est fondamental. Civis Pacem, Para Bellum, le vieil adage
est encore et malheureusement que trop vrai. Aujourd’hui l’Histoire,
selon Jorge Semprun, grand européen et grand connaisseur des questions
politiques du continent, enseigne que la fermeté avec ceux qui
enfreignent les lois du droit international est indispensable. Nous
devons montrer notre détermination et aider les ukrainiens. Ne pas les
laisser mourir par centaines face à ce qui est une guerre d’invasion
caractérisée. Les protéger en leur fournissant des moyens de répondre à
la situation. L’Europe doit être à la hauteur politique de sa puissance
économique.
Calmer les ambitions territoriales de Poutine et rétablir à terme des
relations normalisées avec la Russie doit être notre motto. Nous ne
pouvons nous passer d’un allié qui ne peut se passer de nous. Cette
opposition est donc une folie que nous devons contribuer à désamorcer.
Mais par la fermeté, pas par la soumission. Nous traiterons d’autant
mieux avec un ensemble qui dysfonctionne que nous saurons lui insuffler
l’exemplarité à laquelle nous aspirons de sa part. Nous voulons tous
que la situation s’améliore. Mais elle ne sera purgée de sa violence
que si nous appliquons à la lettre les principes fondamentaux du
leadership. Il est impossible de laisser pourrir cette situation, mais
en l’occurrence il faut cautériser le plaie, afin qu’elle cicatrise à
terme. Faire des concessions à la sécurité au nom de la liberté, c’est
risquer de perdre l’une et l’autre. Les peuples qui ont fait ce calcul
l’ont malheureusement payé très cher. Nous avons un devoir d’assistance
à l’égard de l’Ukraine.
22 Février 2015
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