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World Unite!
Par Gilles Marchand
L’expérience
et un minimum de recul historique suggèrent que la violence ne résout
rien. La guerre n’est pas la solution. Ce qui est indispensable au
contraire, c’est l’unité du monde face au totalitarisme de notre temps.
Ce
qui vient de se produire à Paris est extrêmement grave. On ne peut que
se sentir meurtris, écœurés, désespérés pour les jeunes gens innocents
qui ont été assassinés indistinctement alors qu’ils étaient allés voir
un spectacle de musique blues, une musique loin d’être dévoyée comme
l’ont prétendus les assaillants. Paris était hier soir au centre de
toutes les mobilisations positives. Un match amical entre les ennemis
d’hier, devenus des partenaires européens et surtout la grande soirée
de mobilisation contre le changement climatique de Climate Reality avec
Al Gore et une foule de témoignages inspirés et intelligents venus du
monde entier. Que s’est-il passé ? Un déchainement de violence d’une
cruauté sans nom qui dissipe peu à peu l’abattement pour faire place au
sentiment le plus naturel à savoir la colère et même une forme de haine
retour qui va monter. Il ne fait pas se laisser aller à cet instinct
qui parait être le plus fort mais qui est spécialement en l’occurence
une réaction qui se trouve être mauvaise conseillère. C’est ce que
veulent les terroristes. Nous entraîner dans la violence où ils se
situent. Kundera, qui savait très bien quel était l’ennemi totalitaire
en Tchécoslovaquie, décrivait très bien ce mécanisme : « Si tu
croises un fou qui affirme qu’il est un poisson et que nous sommes tous
des poissons, va tu te battre avec lui et enlever ta chemise pour lui
montrer que tu n’as pas de branchies dans le dos ? Discuter avec
un fou c’est se teinter plus ou moins de lui. C’est céder à sa
logique, à sa folie… »
Cette ultraviolence agit comme un révélateur des caractères qu’ils
soient marqués par la bassesse de certains ou la grandeur des autres,
mais à l’heure actuelle il nous faut passer outre les choses qui, hier
encore, nous divisaient et retrouver l’unité, une unité qui doit se
faire de manière unanime et sans équivoque au plan mondial contre la
barbarie qui est à l’œuvre. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas
se prononcer. Qui n’ont pas envie d’être entrainés dans une
mécanique infernale qu’ils ne maîtrisent pas. Sentiment
d’impuissance au nom desquels des voix clairvoyantes doivent exprimer.
Que s’est-il passé depuis quinze ans ? Nous avons fait la guerre par
procuration soit directement soit indirectement. Et qu’avons nous
observé, à part l’approfondissement du fanatisme et la multiplication
des foyers terroristes. Nous ne pouvons éluder un examen de nos
responsabilités et des décisions prises au cours de ces années, mais
nous savons aussi que nous sommes face à un précipité de nihilisme, de
violence, de commandement absurdes issus du moyen age mental dans
lequel gravitent des esprits enfumés livrés pieds et poings liés à une
idéologie de la mort qui ne fait que provoquer catastrophes, deuils,
reculs, renoncements.
Il est temps qu’une attitude plus constructive naisse dans l’esprit des
dirigeants du monde. D’abord, un respect unanime de la personne humaine
doit traverser toutes les consciences, une volonté d’unité
internationale, de solidarité mondiale. Nous ne pouvons continuer comme
avant. Le temps des tapis de bombes est révolu. Volonté
indistincte d’écraser sans faire de différence. Nous n’avons fait que
reculer en tant qu’espèce humaine, ou presque. Il est temps que cesse
cette logique, que la problématique change et se transforme pour une
plus grande stabilité et prospérité mondiale.
Il est temps que retombe la poussière.
Il est temps que le monde s’unisse contre le véritables enjeux du
temps, à savoir les dangers qui menacent l’humanité, les catastrophes
climatiques, les sécheresses, les famines, les pandémies, les
inondations, la pauvreté de populations qui sont ainsi fragilisées et
insensiblement poussées dans le bras des djihadistes. Nous ne sommes
pas ennemis, même si nous sommes face à un fascisme et une volonté de
nous atteindre, de nous blesser, de faire du mal aux valeurs que nous
défendons. La vengeance n’est pas la voie à suivre. La justice
internationale va passer et elle sera implacable, mais au delà des
condamnations qui vont intervenir, il faudra que tous les camps se
posent la question du sentiment de l’autre, et évoluent les uns vers
les autres afin de revenir vers un ordre public et une indispensable
paix mondiale. Nous sommes les acteurs de notre vie et de notre
attitude qu’elle soit d’ouverture et de compréhension à venir, une
compréhension instantanée n’est pas demandée, de clairvoyance et de
sagesse ou au contraire, de haine et d’intransigeance dépendra notre
destin. Nous devons nous liguer pour lutter contre la barbarie. Nous
devons être unis face aux criminels.
World Unite!
14 Novembre 2015
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