|
Une Seule Espèce, L’Humain
Par Gilles Marchand
Le
sentiment qu’ils constatent de la dégradation de leur environnement
transforme les perceptions des êtres humains et demande une nouvelle
approche mondiale, véritablement opérante.
Pas
un jour ne passe sans que l’évidence du changement climatique ne vienne
s’imposer à nous, malgré les tentatives désespérées de quelques
thuriféraires égarés, les derniers dinosaures es-énergies fossiles, à
vouloir défendre encore et toujours, un modèle énergétique à bout de
souffle. Un véritable combat idéologique est à l’œuvre entre de
puissants lobbies qui cherchent à maintenir à bout de bras une
technologie qui nous a bien aidés par le passé mais dont il faut
aujourd’hui admettre qu’elle n’est plus du tout adaptée au monde
actuel.
Celui-ci a tellement dérivé vers l’univers exagérément pollué que nous
connaissons aujourd’hui que nos conceptions anciennes demandent à être
modifiées d’urgence, à commencer par notre habillage politique —
idéologiquement corseté — basé sur la prééminence des frontières et de
l’appartenance à des nationalités, des cases administratives qui
devraient conduire notre vision des choses et nous dicter des réflexes
sectoriels de soit-disant défense d’une vision nationale étriquée et
inopérante qui met en danger notre aptitude au changement et nous
interdit d’être efficaces au niveau global où se passent les choses.
Le cadre des empires ou des continents au plan mondial, tout comme
l’était le concert des nations en Europe, est dangereux sur le plan
politique et militaire. Il permet à certaines solidarités d’exister et
à certaines améliorations d’être conduites, mais il s’avère néanmoins
insuffisant à résoudre les problématiques ambiantes. Ce qui prime
aujourd’hui, à l’heure où de simples boutons ou clefs peuvent éradiquer
l’espèce humaine de la surface de la Terre, ce qui est l’aboutissement
d’une logique ancienne dont il fait que nous sachions nous extirper,
c’est de comprendre l’interdépendance fondamentale dans laquelle nous
nous trouvons… A force de restreindre le lieu naturel et les espaces
sauvages, l’homme, s’il n’agit pas plus intelligemment, est en train de
faire disparaitre le milieu animal et il pourrait le faire aussi bien
dans le milieu terrestre que marin avec à la clef des conséquences
alimentaires et économiques majeures.
La démographie ne peut plus être regardée comme un facteur
d’émancipation. Elle sera malheureusement l’inverse si elle échappait à
tout contrôle et à toute politique équilibrée de planning familial.
Elle doit être répartie équitablement pour que les occupants de la
planète puissent vivre dans des conditions acceptables. C’est le
contraire d’un malthusianisme qui ferait la part belle à une réduction
drastique et violente de la population mondiale par la guerre ou
d’autres moyens tout aussi immoraux, c’est au contraire l’affirmation
d’un mode de vie qui permette une qualité d’existence améliorée.
Nous ne pouvons plus tout à fait voir le monde à travers les œillères
restrictives du nationalisme, ni même d’un patriotisme excluant. Il
faut des terres de rattachement aux hommes, des identités
linguistiques, des appartenances culturelles, certes, mais au dessus de
tous ces ensembles de données qui rassemblent, il faut que une
supranationalité générale des hommes qui s’impose à tous et qui leur
soit reconnue, comme une des qualités essentielles de notre
positionnement terrestre. Il nous faut des droits et il doit
nécessairement y avoir des obligations nouvelles pour défendre ce
statut nouveau d’Habeas Corpus mondial.
Une vision plus globale de l’appartenance. Des instances plus
générales, des juridictions plus protectrices, qui permettraient à des
actions internationales d’être menées. D’avantage portée vers la
résolution des conflits mondiaux à un âge où nous n’avons plus la
capacité de conquérir de nouvelles terres, hormis celles
— virtuelles — que nous créerons. Il faut qu’un nouveau mode
de vie s’impose au plan mondial fait de respect de l’environnement et
de modus vivendi nouveaux. Pour cela il nous faut une nouvelle
conception de choses que nous avions l’habitude de considérer
autrement. L’ONU semble être la base embryonnaire de ce mouvement
mondial. Il faudra à terme renforcer tout ce qui plaide pour une
coopération internationale accrue.
Notre plus grand challenge consistera à inverser le réchauffement
climatique et à rétablir les équilibres du dérèglement climatique. Ce
que nous ne pourrons tout à fait parer tant l’inertie des mouvements en
cours est grande, mais pour lesquels une immense politique d’adaptation
devra être imaginée et conduite, notamment face à la montée du niveau
des océans et vis-à-vis de la politique du trait de côte. On commence à
comprendre les fonctionnements naturels.
Il faut mieux s’adapter à eux, notamment en reculant les habitations de
bord de mer pour laisser aux écosystèmes la possibilité de se
régénérer. Ailleurs il faudra construire des pares-feux, des murs de
soutènement. Notre transition énergétique s’appuiera sur le solaire et
l’éolien, mais aussi sur la géothermie et surtout l’l’hydrogène. Notre
maitrise de l’électricité doit évoluer. Etre distribuée, être rendue
autonome. Nous ne pourrons construire d’immense parc solaires n’importe
où, sur des terres arables notamment. Il faudra adapter l’agriculture à
ces nouvelles données. Ce qui est fait dans des sites pilotes, comme à
l’Ile de la Réunion.
Un plan mondial de lutte doit être imaginé. Une stratégie de l’espèce
humaine pour préserver l’existant et produire les conditions d’un futur
réussi. C’est à une mobilisation générale de l’espèce humaine que nous
appelons, une mobilisation pacifique afin de préserver les conditions
d’une entente internationale et de la paix au plan mondial. Les
dirigeants du monde ne peuvent plus se contenter de gérer des prés
carrés bornés sans regarder au delà ce qui fait la spécificité de leur
rapport au monde. Il faut que ce mouvement se fasse pour préserver les
équilibres actuels et futurs. Pour que nous puissions sauvegarder le
vivant, y compris animal, et accomplir ainsi l’indispensable quadrature
du cercle que nous appelons de nos vœux. Sauver ce monde et lui
permettre d’entrer dans une modernité à venir plus grande et plus
riche, dans des ensembles planétaires qui iront en se
multipliant.
20 Août 2017
Placez
un signet sur cette page qui dresse un tableau mensuel inédit de
l'actualité...
Retour au
sommaire
|