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L’Afrique Terre Promise du Numérique
Par Gilles Marchand
L'Afrique
en a fait du chemin depuis vingt ans, passant d'un paradigme à l'autre,
depuis le début — entre autres — de notre engagement pour le
développement du continent grâce au levier de l'informatique, quand
nous étions informatique sans frontières.
Excellent
reportage sur Arte sur L’Afrique nouvel eldorado du numérique. Que de
chemin parcouru depuis la création d’informatique sans frontières en
1995. Aujourd’hui les africains s’émancipent et créent leurs propres
solutions. Un merveilleux retour des choses quand tout un continent
reprend ces technologies pour les adapter à ses besoins concrets. On en
est plus du tout à la réduction de la fracture numérique nord sud qui
était l’origine du mouvement. On entre dans un autre âge plus soucieux
d’environnement et boosté par une géniale ingéniosité, une formidable
débrouillardise qui permet des miracles. Les possibilités sont énormes
: « on se prend en main et on agit ».
La
Révolution numérique est en marche en Afrique ! Nous pouvons affirmer
avec Nicolas Goldstein du cercle les EChos que '"Education,
investissements dans les infrastructures, implication du secteur privé,
implantations de groupes étrangers : l'Afrique numérique
bouillonne, au point d'espérer occuper un jour une place de choix dans
le monde digital. Longtemps en retrait dans le domaine du numérique par
rapport aux autres continents, l'Afrique et les pays qui la composent
sont aujourd'hui en plein développement dans ce secteur et compte faire
des nouvelles technologies le fer de lance de l'économie africaine.
Beaucoup de dispositions ont été prises de la part des gouvernements
pour permettre l'essor du numérique. Différentes spécialisations ont
émergé du continent".
Chaque pays cherche à présent à faire au mieux comme le relatait aussi
il y a quelques années un reportage dans "Un œil sur al Planète" qui
traçait un parallèle entre l'arrivée d'internet, le développement de
l'éducation à l'ordinateur, la montée en puissance des infrastructures,
notamment des cables sous-marins, la multiplication des téléphones
portables, et la création de nombreuses startups qui commencent à
bénéficier des investissements internationaux et des aides des états
qui passent du financement préalable des ONG à celui des entreprises
sociales, apportant un service public aux usagers. Beaucoup de
technologies sont nées ou se sont développées en Afrique comme le
paiement par téléphone, la météo agraire, les cours des matières
premières en ligne sur smartphone ou la cartographie collaborative
interactive qui sert à gérer les situations de crises comme à Haïti et
qui est maintenant utilisée dans le monde entier.
Nous éprouvons une vive fierté à l'idée d'avoir été les témoins de
cette révolution, leurs accompagnateurs, parfois, et à l'origine d'une
idée force reconnue comme telle par la DGLF qui a compris dès l'origine
tout son potentiel. La Réduction de la Fracture numérique Nord Sud, en
l'occurence. Aujourd'hui, nous entrons dans une nouvelle phase qui est
celle de l'appropriation de ces technologies par les africains et leur
détournements destiné à répondre à leurs propres besoins concrets et
personnels. Ce n'est pas une puissance ingérante qui doit mener les
débats, mais plutôt à une collaboration intelligente de se mettre en
place. Les investissements sont les bienvenus, mais il sont plus une
sorte de "kick start" avec que le moteur économique africain ne démarre
pleinement.
Il est symptomatique que l'un des foyers de cette
révolution soit le Rwanda, car après 1994 et en 1995, tout ce que l'on
pouvait espérer était de rebatir sur les cendres une nouvelle Afrique,
stable et prospère. Ce projet est né de cette volonté. Comme une
sorte de volonté géante d'expurger la somme de chaos qui s'était
fait et de trouver un levier puissant pour que l'Afrique et le Rwanda
en particulier puissent inventer la résilience dont ils avaient tant
besoin. L'histoire ne s'arrête pas là puisque des dangers menacent
encore le continent, mais nous sommes convaincus d'avoir agi à ce
moment là, précisément, dans le but de répondre point par point à la
fatalité en lui substituant une providence que nous souhaitions voir
s'installer durablement sur l'enseble du continent. Les luttes armées
ont provoqué des déprédations qu'il fallait absolument compenser. Nous
avons joué ce rôle, celui d'une force de paix dans un contexte très
difficile. Voyant le chemin fait, nous contemplons l'œuvre accomplie...
Avec une grande joie et un bonheur non feint.
Mais l'avenir s'ouvre, et avec lui de nouveaux défis auxquels il faudra
à nouveau répondre. Nous sommes prêts et devinons certains des
paradigmes nouveaux qui devront se mettre en place pour assurer la
prospérité de tous. Une foule immense de questions auxquelles notre
carte des problématiques venait répondre. Nous allons continuer
modestement à assumer ce rôle à notre échelle. La réponse n'est peut
être plus exclusivement celle des ONG, mais bien des entreprises
sociales. Mais une pensée vertébrées, charpentée, sera toujours
nécessaire pour éviter les écueils qui menacent le continent. Nous
continuerons également à travailler au bien de l'Europe et à sa
relation adulte à l'Afrique. Mais nous devinons d'avance tout
l'enthousiasme que suscite pour nous tous la perspective de ce futur.
La presse et les libertés qu'elle défend sont un puissant vecteur de
transformation positive des sociétés africaines. Nous sommes impatients
de voir émerger ce continent que nous aimons tant. Comme Mandela, et
ceux qui ont servi l'Afrique, nous sommes avant tout les humbles
serviteurs des peuples qu'elle compte. Simplement heureux d'avoir eu
cette seconde chance de faire ce qui devait être fait...
1er Août 2018
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