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L'Economie de la Paix
Par Gilles Marchand
Bras séculier de la volonté politique, l'économie est un puissant
volant de transformation positive des sociétés déchirées.
Nous
sommes en ce moment même face à une situation inédite. A l'heure où de
nombreuses crises politiques se sont déclenchées dans le monde arabe et
que les technologies informatiques ont d'une certaine manière accéléré
le processus de confrontation entre des idées nouvelles et des
traditions qui résistent, comme elles ont pu se trouver au cours de
l'histoire soudain révélées par l'introduction de l'imprimerie qui a
provoqué une renaissance sans équivalent des valeurs de civilisation
grecques et romaines, et faire résolument entrer le monde occidental
dans la modernité.
Cependant, elles ont aussi permis de diffuser la bible et les textes
réformateurs avec une efficacité telle qu'elles ont provoqué des
tiraillements entre des certitudes et des convictions qui se sont
alors affrontées débouchant sur les guerres de religion. En France,
après l'horreur de la Saint Barthélemy, il a fallu toute l'énergie de
souverains inspirés comme Henri IV pour ramener la paix et réconcilier
le communautés déchirées. Mais, ce que peu de gens disent, cet
apaisement s'est fait parce qu'il a été directement lié à une
amélioration de la situation économique, et parce qu'un ministre
particulièrement compétent Sully a remis le pays sur la bonne voie.
Nous sommes bel et bien aujourd'hui face à un bouleversement du
triangle communication identité culture et à une redéfinition de
l'ordre symbolique de sociétés qui se trouvent soudain exposées à un
éclairage nouveau qui perturbe la manière dont elles se perçoivent
elles mêmes et provoquent donc des tensions idéologiques qui
aboutissent à des affrontements entre des groupes qui s'opposent.
Nous sommes actuellement en train de négocier un palier vers un nouveau
stade de développement. Le monde arabe est à présent touché de plein
fouet par ce phénomène et comme c'était le cas lors des crises du
passé, la stabilité ne pourra revenir que si le dialogue s'engage, que
des élections qui permettent une représentativité plus grande des
différentes composantes de la société. Une réconciliation ainsi aura
lieu. Celle-ci doit s'appuyer sur une volonté d'union nationale, comme
ce fut le cas à la fin du second conflit mondial. Mais la meilleure
garantie de stabilisation des situations spécifiques de chaque pays
consiste à encourager une bonne gouvernance économique et les
améliorations sociales induites qui en découleront. L'économie est un
puissant facteur de paix, comme le note Shimon Peres et elle doit être
encouragée et facilitée. Nous ne pouvons faire l'économie de la paix.
C'est pourquoi l'amélioration de la situation économique du continent
africain débouchera sur une stabilisation à terme de sa situation
politique. Les croyances religieuses évolueront nécessairement vers une
plus grande tolérance parce que celle ci est la condition d'un meilleur
art de vivre et celle d'une économie plus florissante. Nous verrons
alors les pays arabes revenir dans le groupe des pays prospères et
pacifiés. L'Afrique alors réunifiée et guérie de ses plaies endémiques
pourra aborder le siècle plus forte et plus confiante dans l'énorme
potentiel de développement qui est le sien. L'économie pour la paix..
Août 2013
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