RESOLUTION
DES CONFLITS ET LUTTE CONTRE LE TERRORISME
Dominique de Villepin : "Faire croire que nous sommes en guerre est un
piège"
Par Etienne
Baldit
L'ancien locataire de Matignon et du
quai d'Orsay appelle à bien peser ses mots et se refuse à parler de
guerre. Pour lui, adopter cette rhétorique, c'est donner raison à
l'ennemi.
C'est l'idée reprise le plus massivement par l'immense majorité de la
classe politique française, depuis les attentats qui ont frappé la
France vendredi 13 novembre : le pays "est en guerre" contre le
terrorisme et Daech en particulier. François Hollande, Manuel Valls,
Nicolas Sarkozy, François Fillon et beaucoup d'autres ont développé cet
argumentaire. Mais pas Dominique de Villepin, qui réfute cette idée
afin, dit-il, de ne "pas faire le jeu des terroristes".
Invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI dimanche 15 novembre, l'ancien
Premier ministre de Jacques Chirac a d'abord expliqué qu'"on ne fait
pas la guerre aux terroristes", avant d'expliquer qu'il ne reprenait
pas ce terme de "guerre" :
Dominique de Villepin à propos de l'Etat... par
ULESKI
Je ne le reprends pas, pas plus que je ne reprends l'idée que nous
sommes en guerre parce que je ne veux pas faire le jeu des terroristes
[avec] l'idée que nous sommes en guerre.
Dans son esprit, "le fait [que les terroristes aient] utilisé des
kalachnikovs, des grenades, un certain nombre de munitions" ne
"constitue pas une armée reconnue dans le cadre d'un État". "En
l'occurence, nous avons des groupes fanatiques, un parti totalitaire"
face à nous, a-t-il développé. Selon lui, c'est donc la nature de
"l'ennemi" qui empêche de se considérer comme en guerre.
À cela, l'ex-ministre des Affaires étrangères ajoute une volonté de
principe de refuser cette approche :
Quelle est la conséquence de cette idée ? La première, c'est de
déresponsabiliser les combattants terroristes qui se disent : 'Nous
frappons, nous sommes des guerriers'. La seconde, c'est que nous
légitimons qu'ils sont en guerre, qu'ils ont des objectifs de guerre et
qu'ils veulent conquérir notre territoire, des positions.
[...] Eux bien sûr, veulent nous détruire. Mais c'est pas parce qu'une
bande d'assasins et de fanatiques vous déclarent la guerre que vous
tombez dans le piège de la surenchère.
"Ils veulent nous diviser et pousser notre pays à la guerre civile",
a-t-il encore mis en garde. Et de demander à ce que l'on "tire les
leçons" de l'histoire à ce sujet :
Ces attentats sont en grande partie liés à un processus historique qui
s'est accru avec les interventions en Afghanistan, en Irak, en Libye,
et ailleurs et qui ont toutes rajouté de l'huile sur le feu.
[...]
Conflits au Moyen-Orient : "Nous devons être... par
clubvillepin
Depuis 10 ans, les choses n'ont jamais cessé de s'aggraver
et nous n'avons jamais gagné aucune de ces guerres. Cette approche-là,
de guerre contre le terrorisme, n'est pas la bonne approche.
De Villepin : « L’État Islamique, c’est l... par Super_Resistence
16
Novembre 2015
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