Les Brouteurs et les Microbes, inquiétants phénomènes ivoiriens
Par Franck
Donald Kehi
Croyance
fétichiste et comportements criminogènes structurant les activités
illicites nouvelles : témoins, les cas de la pratique du broutage et de
celle des microbes en Côte d’ivoire.
La
décennie de la crise ivoirienne (2002-2011) a produit des acteurs
politiques continuellement en compétition dans une arène politique qui
nécessitait la mise dans ces rangs des sous-groupes politiques
parallèles acquis à sa cause. C’est à partir de cette nécessité
structurelle et organisationnelle que se sont construits des stratégies
de mobilisation des jeunes voir des adolescents dans la formation et le
renforcement de ses sous-groupes politiques ou militaires parallèles
communément appelé des gbonhi afin de faire pencher la balance de
la concurrence. L’introduction de ses jeunes dans le jeu politique
représenté comme des bétails électorales a permis à ces derniers de se
construire des places au bas de la structure du groupe de
reconnaissance afin de ne pas ‘’baqueter’’ (1). Ces groupes de
reconnaissance politique se constituant en couverture structurelle
offrent à ses adolescents intégrés des opportunités d’actions à l’abri
des sanctions judiciaires favorisant la mise en place des activités
illicites lucratives dans une société en proie au chômage. Ces
activités illicites seront récupérées par certains acteurs politiques
et utilisées comme outil de propagande pour mener à bien son combat
politique dans un monde globalisé où les ex-métropoles détiennent
encore des moyens de pression sur ses ex colonies. Au milieu de
cette compétition politique émerge deux phénomènes sociaux qui
apparaissent comme le résultat d’une instrumentalisation politique des
jeunes par une classe politique ivoirienne trop ambitieuse.
Ces deux phénomènes sociaux semblent posséder des dynamiques sociales
différenciées relevant de la manière dont se sont investis en premier
lieu, les effets de ces crises dans les communautés et en second lieu,
l’impact des logiques politiques des acteurs en compétition dans les
imaginaires communautaires. Ces deux phénomènes sont entre-autres,
celui de broutage et de microbes. Partant du principe de la crise
politico-militaire de 2002 qui a suscité le phénomène de broutage,
celui-ci s’est constitué dans un environnement social et institutionnel
propitiatoire bercé par une culture continuelle de l’impunité, de la
corruption et du séfonnisme(2) amplifiée par un partage du pouvoir
gouvernemental (3). Cette marge de manœuvre créée par ce désordre
social ou produit par un silence politique (4) offre à ce phénomène,
les moyens d’enracinement dans l’appareil social global dans lequel son
profil lucratif, sa nature techniquement flexible et son caractère
moins risqué séduisent une bonne partie des jeunes de la partie sud du
pays (5).
Se définissant comme la cybercriminalité à l’ivoirienne, le broutage se
propage à une vitesse figurante en s’incrustant dans les couches
sociales où l’on constate une implication massive des jeunes et des
adolescents dans cette activité illicite perçue désormais comme
porteuse de changement social. Se référant aux chiffres proposés par la
PLCC (6), structure mise en place six ans après l’apparition du
phénomène (7), nous constatons qu’en 2010, selon le magasine Jeune
Afrique, les brouteurs atteignent le record de 800 000 euros en terme
d’arnaques. En 2011, c’est plus de 14 milliards de F CFA (21 millions
d’euros environ) qui auraient été extorqués pour 914 dénonciations et
seulement 6 personnes condamnées par la justice (8). Le préjudice
financier total de la cybercriminalité au cours de l’année 2012 s’élève
à la somme totale de 3 384 972 093 FCFA (9). Et en 2013, 3.601.993.735
FCFA de préjudice financier direct déclaré par les victimes (10). Pour
l’année 2014, 5 181 663 743 de f CFA comme préjudices financiers (11).
Cette activité sociale est un véritablement jackpot pour les
adolescents ivoiriens. Du coup, certains adolescents privilégient cette
activité au détriment de leur carrière scolaire qui semble présenté des
incertitudes de réussite sociale. Malgré les efforts consentis par le
gouvernement actuelle pour éradiquer ce phénomène à travers la mise en
place des mesures législatives (12), les robins des bois version
ivoirienne continuent à affiner leur trajectoire en recomposant leur
mode opératoire avec souvent le soutien de leur entourage immédiat ou
en s’appuyant sur la protection des microbes, un duo explosif.
Parlant des microbes, la crise post-électorale en 2011 a été un
révélateur ou un constructeur d’une catégorie de jeunes violents qui
revendiquent un statut social particulier. En effet, ces jeunes, à la
trajectoire particulière, ont été participés aux opérations militaires
du commando invisible (13) dans la commune d’Abobo. Ils s’en ont
ressortie avec des compétences de violence extrême, y compris avec des
outils de premier degré (14) pouvant constituer un capital matériel
propice au prolongement des actions d’un nouveau modèle du commando
invisible en situation de normalité. Ecartés ou marginalisés dans leur
apport au rétablissement de l’ordre social, ils n’ont pas été pris en
compte dans les opérations DDR (15). Du coup, ils mettent en marche un
mécanisme de reconnaissance sociale qui constitue à interpeller
la société à travers ses actions de revanche impliquant une façon
guerrière de s’affirmer. Les agressions et les larcins en bande
organisée sont leur mode opératoire.
Compte tenu de l’ampleur que présente actuellement ce phénomène, le
gouvernement a mis en place une opération dit épervier qui consiste à
arrêter systématiquement les jeunes présentant des caractères
arbitraires du prototype microbe. Ainsi, selon le journal satirique
l’éléphant déchainé (16), il y a eu 422 personnes arrêtées, 21 fumoirs
détruits et 266 boulettes de cannabis saisies. Cette délinquance
juvénile aspire de nombre jeunes des quartiers populaires de la commune
d’Abobo où elle a pris racine et commence à se propager dans les autres
communes telles que Attécoubé, Adjamé et Koumassi. En clair, ces
jeunes ont ouvert un autre front de guerre contre l’Etat qui a favorisé
leur naissance à Abobo, s’inscrivant dans une logique d’encaissement
qui structure formellement leur revendication sociale liée à sa
reconnaissance sociétale.
Récapitulons : A chaque gouvernance des régimes politiques successifs
se structure son type de jeunes déviants. Ces deux catégories jeunes
déviantes ont émergé dans deux crises successivement différenciées. Le
premier c’est-à-dire le brouteur est apparu dans un contexte
socio-politique tendu et inédit en 2002 qui s’est déployé sur une
longue période sous la gouvernance du régime ‘‘Gbagbo’’. La
deuxième catégorie c’est-à-dire les microbes a structuré ses
compétences dans une crise post-électorale relativement courte et s’est
déployé dans le tissu social fragilisé sous la gouvernance de l’actuel
régime. Ces deux catégories ont bénéficié des faveurs politiques des
différents régimes qui les aient vus naitre ou qui ont favorisé leur
naissance. Tous deux ont pratiquement le même destin funeste, celui
probablement des poursuites judiciaires ou des conséquences
extra-judiciaire, mais des modes opératoires différents donc des
identités sociales différenciées. Ils se rejoignent dans l’utilisation
du zamou comme outil-booster d’activité sociale.
Pour comprendre les conditionnalités sociales dont ont bénéficié ces
deux acteurs, il serait intéressent de se poser la question de voir ; à
quelle logique structurelle se sont identifié ces différents phénomènes.
1. Le broutage,
un phénomène social s’identifiant à la logique structurelle et l’usage
du zamou perçu comme gage de réussite à l’activité de broutage (Les
brouteurs du régime ‘’Gbagbo’’)
• Vulgarisation d’une idéologie anticolonialiste.
Après l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat à travers les actions
déstabilisatrices des forces rebelles coupant en deux le territoire
ivoirien, il s’est mis en place une réponse formellement structurelle
qui s’est constituée autour d’une logique nationaliste ou
anticolonialisme (17) doublée d’un sentiment xénophobique. La
propagation de ce sentiment d’expropriation et d’envahissement
vulgarisée par la classe politique gouvernante à travers son canal
médiatique et patriotique (18), a vu s’approprié cette idéologie
politique par les populations du sud de la cote d’ivoire. Cette
idéologie nationaliste se flexibilise en se tropicalisant dans des
contextes individuels et collectives. L’avènement de la tendance
musicale du ‘’coupé décalé’’ avec son corollaire porté par la pratique
d’arnaque virtuelle offre des opportunités aux plus jeunes de s’insérer
socialement. Et lorsque ces derniers s’approprient cette activité, ils
la vernissent avec la couleur revendicative déjà tout faite, celle du
discours anti-néocolonialisme réadapté en ceci; ‘’On broute pour revendiquer la dette coloniale’’, tel est le slogan du broutage.
• Implication marquée dans l’activité de broutage d’une jeunesse étranglée par le chômage.
Le politique, séduit par ce discours anti-colonialiste, laisse libre
court au processus de construction et de nationalisation de l’activité
illicite, d’autant plus que la division des recettes fiscales (19) à
travers la division du territoire amoindrie ses capacités
institutionnelles à répondre efficacement au problème du chômage. Et
compte tenu aussi de la fragilité de la capacité d’employabilité du
secteur privée contrôlé essentiellement par les entreprises françaises
(20), le secteur informel se constitue comme le dernier rempart en
termes d’offre d’emploi pour une jeunesse étranglée par la hausse du
chômage. Les adolescents vont simplement rebondi sur l’existant pour
réinventer une activité exportée par les cyberdélinquants nigérians
(21) et les brouteurs binguistes (22) en la tropicalisant. Ce sentiment
de dépossession vulgarisée par le régime de ‘Gbagbo’’ et récupérée par
ses adolescents brouteurs légitime cette pratique d’arnaque virtuelle à
travers l’implication graduellement d’une jeunesse ivoirienne en manque
de repère social. Ce laisser-faire gouvernementale favorise
l’institutionnalisation de cette activité dans les espaces de
cybercafés. Stratégiquement, la classe politique gouvernante résolve
deux problèmes cruciaux en lien avec sa survie politique, à savoir : la
question de l’emploi et celui de son maintien au pouvoir à long terme,
à travers le contrôle des masses populaires marquées par une
jeunesse favorable à une ouverture d’un autre front de guerre,
celui des réseaux sociaux.
• Ouverture d’un front de guerre au niveau des réseaux sociaux.
La logique des brouteurs est portée sur un caractère revanchard. Selon
leur perception, ils reprennent ce que l’ex puissance coloniale a
‘’volée’’ pendant le régime colonial. Donc à travers les instruments
informatiques conçus par ses derniers, ils retransfèrent la richesse
africaine voir nationale autrement. Les robins des bois des temps
modernes version ivoirienne s’illustrent particulièrement par leur mode
d’action singulière, reprendre au riche ‘’blanc’’ et redistribuer aux
pauvres en l’occurrence ‘’son environnement immédiat’’ (24). C’était
comme si, au-delà du conflit diplomatique et armé qui opposait
indirectement le pouvoir de ‘’Gbagbo’’ et celle de l’ancienne
métropole, la pratique illicite de ces jeunes ouvrait un autre champ de
bataille contre l’impérialisme. Donc le front ouvert au niveau des
réseaux sociaux impose l’usage des outils adéquates nécessaire
suffisamment à la hauteur du défis en référant au cliché qui structure
la pensée de certains africains de ce que les ‘’blancs’’ sont considéré
comme la race productrice de richesse et difficilement malléable. Donc
le recours aux pratiques fétichistes est de mise. Ainsi, le zamou
serait l’outil idéal capable d’accompagner les compétences
informatiques pour structurer une victoire individuelle aux bénéfices
indirects d’une classe politique gouvernante à l’agonie. S’enrichir
autrement et de façon individuelle à travers la pratique du broutage
semble être possible avec l’usage du zamou dans cette crise du chômage
inédit atteignant 48% en 2008.
• La pratique du zamou comme gage de réussite à l’activité de broutage.
L’entreprise privée du broutage génère de la richesse individuelle et
collective et emploie des jeunes désœuvrés en développant une économie
parallèle et une industrie musicale qui va avec . Ceci résoudre un tant
soit peu une partie du problème social de l’Etat en conflit avec lui.
Dans sa capacité à faire face à l’intelligence européenne, le brouteur
structure une activité asociale dossée par une recette
magico-religieuse pour accélérer le processus de gain économique. Donc,
le zamou est définie comme cette pratique maraboutique ou sorcellerique
qui se greffent à l’activité de broutage. Il permet de booster de façon
supersonique l’activité de broutage en produisant de la richesse à
travers les transferts d’argent effectués par leur victime. Cet
instrument magico-religieux a cette capacité de relier à une distance
lointaine ou proche deux individus où c’est l’individu demandeur qui
manipule la conscience de l’individu ciblé ou connecté dans les réseaux
sociaux. C’est comme si l’Afrique inventait un outil de connexion à
distance semblable aux nouveaux moyens de communication. Mais à la
différence, que ce réseau d’interconnexion virtuel africain de nature
fétichiste se manipule différemment et à des contraintes et des normes
d’usage particulier en s’introduisant dans des réseaux sociaux de
communication mondialisée.
L’usage du zamou s’est démocratisée et est accessible à tous, même aux
plus jeunes. Il circonscrit ses effets en fonction des normes d’usage
et du contexte dans laquelle il s’emploie. En gros, le zamou prend
l’apparence du domaine d’activité dans laquelle il est introduit et se
déploie en fonction des objectifs. Voilà pourquoi, il a des
dénominations multiples, tel que ‘’zamou de broutage’’, ‘’zamou de
réussite sociale’’, ‘’zamou de mariage’’ et même ‘’zamou de palabre’’
etc (25). C’est dans cette lancée constructive que nous allons aborder
la question des microbes, leur rapport avec le ‘’zamou de palabre’’.
2. Le
‘’zamou de palabre’’ comme outil régulateur des rapports de force et
facteur structurant la production de la violence chez les microbes (les
microbes sous le régime ADO )
• Processus de valorisation de la fonction sociale du Dozo.
La crise politique de 2002 offre des opportunités de réussite sociale
au plus violent. Or cette violence physique est structurée par une
compétence expérientielle de la violence combinée à une capacité
psychologique de la gagne. L’histoire des sociétés africaines a montré
que le fétiche réduit l’épaisseur de l’incertitude donc renforce le
capital ‘’confiance en soi’’. Dans les affrontements qui ont opposé les
forces gouvernementales aux groupes rebelles, l’appui des dozos
aux forces rebelles a modifié les rapports de force à travers lesquels
s’est produite une ascendance psychologique des forces rebelles sur les
forces gouvernementales, se concrétisant par une victime militaire au
final. Donc le succès du fétiche en d’autres termes, du zamou dans son
rôle de ‘’renforceur du capital confiance’’ et de ‘’régulateur des
rapports de force’’ à l’issu du conflit a vulgarisé l’importance des
dozos (27) et de leur pratique maraboutique dans une société ivoirienne
en recomposition. Après les différents accords signés entre les
belligérants en 2007 (28), une colonie de dozos vient à la
conquête des espaces dites gouvernementaux, pour y mettre à disposition
leur service. Ils s’installent dans les grandes villes en l’occurrence
dans les faubourgs de la capitale ivoirienne. La propagation de cette
pratique magico-religieux dans les grands marchés comme Adjamé, (plaque
tournantes du commerce sous régional), s’effectue à partir des mises en
scène scénarisée des animaux sauvages (tels que le serpent, le singe
etc.) en interaction avec ceux-ci dans un cadre de démonstration de
l’efficace de leur service au milieu d’une foule qui constitue par la
suite sa clientèle. A travers ses formules démonstratives, nous avons
en mémoire les mises en scène de l’épreuve d’anti-arme blanche,
anti-balle, des potions ou des recettes magico-mystiques qui détiennent
le pouvoir de résoudre les problèmes de couple familiale, les potions
de réussite sociale etc.
• Institutionnalisation de la pratique fétichiste urbaine
Relayés par les medias communaux et nationaux, les communications
autour de cette pratique valorisent les compétences de ses
naturothérapeutes (dénomination améliorée et attribuée à ces vendeurs
de confiance) et légitiment graduellement leur fonction sociale en
termes de médecin traditionnel urbain dans la vie des citadins à
faibles revenus. Dans cette perspective, nous assistons à une
population urbaine, majoritairement produits de l’exode rurale, renouée
avec sa seconde partie culturelle restée dans les arcanes villageois.
Mais, une fois de plus, la crise post-électorale sera un
espace-test pour le zamou et pour ses capacités
ultra-mystiques avec en toile de fond, l’introduction d’une
nouvelle génération de combattants marquée par leur jeunesse dans les
groupes armés urbains à la solde de l’ex rébellion du nord.
• Appropriation et reproduction de la violence par les jeunes combattants.
Après le conflit post-électorale de 2011, ses adolescents se
réapproprient, et des compétences en matière de violence extrême et des
outils de la violence tels que ; les armes blanches, la drogue et le
‘’zamou de palabre’’. Un sentiment de non-reconnaissance émerge lorsque
certains de ses jeunes voient leurs efforts non récompensés par le
nouveau pouvoir. Ce sentiment de non reconnaissance qui se transforme
en une logique de conflit contre la société structure la logique
globale d’encaissement (29). Cette récupération de la logique-pratique
des syndicats des transporteurs façonnés en logique d’action chez les
microbes s’érige en mode d’action, légitimant leur forfait. Ses
adolescents sont issu majoritairement des familles économiques faibles
et de religion majoritairement musulmane.
En
synthétisant les brins d’explication porté sur les logiques d’action de
ses deux acteurs de l’échiquier social ivoirien, il est important de
savoir que, la logique de revendication sociale des brouteurs semble
s’étendre sur un plan plus large suivant la philosophie
anticolonialisme que vulgarisait le régime ‘‘Gbagbo’’. La logique des
brouteurs a une portée plus ou moins internationale. Par contre, celle
des microbes a une portée plus segmenté à l’échelle nationale compte
tenu de la logique revendicative de la citoyenneté, avant-garde de
l’action des forces rebelles pendant la crise politique de 2002.
Qui sont-ils ses adolescents ? Pourquoi ces deux acteurs
présentent au départ les mêmes caractéristiques socio-économiques,
physiologiques et mentales ? Au-delà de leur logique apparemment
similaire, comment structurent–ils leurs trajectoires sociales ? Et
dans quelle mesure leurs actions recomposent leurs normes sociétales ?
Et enfin, quels sont des points de convergences dans les modalités
d’usage du zamou ?
Notes
1 C’est une expression
tirée d’un langage du football, beaucoup employé par les jeunes
ivoiriens. Le fait de baqueter, c’est de ne pas participer, donc de na
pas jouir des opportunités.
2 Le séfonnisme est un concept ivoirien qui définit le népotisme.
3 Après l’accalmie généré
par des accords de cessé de feu, ces négociations ont débouché sur un
partage du pouvoir représentatif des acteurs politiques en conflit.
4 Ce manque de volonté
politique du régime ‘’Gbagbo’’ se caractérise par une mise en place
d’une structure de lutte sept ans après l’émergence du phénomène du
broutage.
5 A la suite du coup
d’Etat manqué, les insurgés ont transformé leur action en rébellion
armé à partir duquel ils ont occupé la partie Nord du Pays et la partie
Sud est restée aux mains du gouvernement légitime.
6 Plateforme de lutte contre la cybercriminalité
7 Créé en 2009, ce
service n’a réellement démarré qu’en 2011, à la fin de la crise
postélectorale, voir plus sur :
http://www.jeuneafrique.com/138332/societe/cybercriminalit-arnaques-crimes-et-internet/
8 http://www.jeuneafrique.com/138332/societe/cybercriminalit-arnaques-crimes-et-internet/
9 Rapport d’activité de la PLCC en 2012, voir sur ;
10 Rapport d’activité de la PLCC en 2013, voir sur ;
11 Rapport d’activité de la PLCC en 2013, voir sur ;
12 Décret de No 2011-476
du 21 décembre 2011 portant identification des abonnées des services de
télécommunication ouverts au public. Voir sur ;
13 Le commando invisible
est une action militaire menée par une branche de l’ex rébellion
commandé par le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB pendant la crise
post-électorale. Leur mode opératoire reposait sur une guérilla
urbaine. Comprendre plus, voir ;
14 Les armes blanches tels que les machettes et les couteaux, les ciseaux etc.
15 Démobilisation Désarmement et Réinsertion
16 Le journal satirique ivoirien l’Eléphant déchainé No 449 du vendredi 27 au lundi 30 mai 2016
17 De façon détaillée,
selon les explications de Barnega, la logique anti-colonialiste
prodiguée par le régime Gbagbo se fondait sur trois niveaux de
représentations qui renverraient à (1) une crise “ivoiro-ivoirienne”
portant sur les critères de la nationalité au plan interne ; (2) une
crise régionale mettant en cause la présence historique des immigrés
dans l’économie politique du régime et revendiquant pour la Côte
d’Ivoire le droit de renégocier ses rapports avec son étranger proche ;
(c) et enfin une crise internationale, franco-ivoirienne (voire
franco-africaine), s’énonçant sur le mode d’une guerre de la “seconde
indépendance”. Etroitement liés, ces trois aspects qui s’emboîtent et
se télescopent traduisent chez certains acteurs (notamment les jeunes)
le sentiment d’une aliénation ancienne et la volonté d’émancipation
d’un système qui s’est historiquement construits dans l’extraversion
coloniale et postcoloniale. Pour comprendre davantage, voir : Richard
BANEGAS, Côte d’Ivoire : une guerre de la seconde indépendance ?
Refonder la coopération française sur les brisées du legs colonial.
(Université Paris I)
18 Idem
19
20 La crise de novembre
2004 a provoqué la délocalisation des entreprises françaises dans les
autres pays de la sous-région, comprendre plus, voir ;
21La répression des
cybercriminels en 2001 au Nigeria, après l’arrivée au pouvoir
d’Olésségun Obassango, a produit l’éparpillement de ces derniers dans
la sous-région ouest africaine. Et comme la Cote d’ivoire détient le
deuxième rang économique dans cette région, une partie de ces
cybercriminels nigérians vient se réfugier dans les communes sud
d’Abidjan (les communes de Port-Bouet, de Koumassi et de Marcory). Ils
apportent deux approches particulières dans le quotidien social des
ivoiriens : d’abord ils introduisent une façon particulière de louer le
loyer où ils payent la location pour une longue durée, soit 1 ans.
Ensuite, il se terre dans leur maison pour mettre en place leur
activité d’escroquerie virtuelle. Employant des jeunes ivoiriens pour
jouer le rôle d’interprète et d’intermédiation dans la mesure où ses
derniers ne parlent que l’anglais, ces nigérians transfèrent,
inconsciemment des compétences informatiques aux jeunes ivoiriens.
22 Le bingue représente
littéralement l’occident en l’occurrence la France. Donc le binguiste
pour l’ivoirien, c’est l’expatrié africain vivant dans ces pays
développés. Le brouteur binguiste est cet expatrie africain qui
pratique l’activité cybercriminelle.
23
24 D’où émerge le système
de ‘’travaillement’’. Le ‘’travaillement’’ consiste à distribuer des
billets de banque de façon insolente dans une soirée festive à
caractère mondaine (Robyn Orlin et James Carles ; 2014) ou redistribuer
de façon rationnelle à son entourage social immédiat afin de constituer
une clientèle. On verra plus loin l’utilité de cette clientèle dans le
fonctionnement de son activité sociale
25 Le coupé décalé
26 Allassane Dramane Ouattara, le nom d’actuel président de la république de Côte d’Ivoire.
27 Les dozos sont les
chasseurs traditionnels. En lien avec l’explication ci-dessus, il est
important de remarquer qu’il existe des figures emblématiques des
combattants dozos qui ont fait pencher la balance du côté des forces
rebelles. Nous avons Koné Zakaria, un dozo qui commandait la zone de
Vavoua et Amadé Orémi dont l’histoire est particulière. Ce natif
Burkina a immigré en côte d’ivoire
dans
les années 90. De profession dozo, il mettait ses servies à disposition
aux populations. Lorsque la crise de 2002 éclate, il continue ce
service aux côtés des forces rebelles où il gravir les échelons en
devenant enfin de compte, le chef militaire et spirituel d’une bande
armé qui sera à l’origine du massacre de Duékoué pendant la crise
post-électorale. Il a été arrêté en 2013 mais son procès n’a toujours
pas vu le jour. Voir son arrestation, cliquer sur ;
28 L’accord de Ougadougou signé
en mars 2007 marque d’un partage de pouvoir entre les deux forces en
opposition (force gouvernementale et force rebelle).
29 La pratique d’encaissement a
été initiée par les syndicats de transporteurs. Elle consiste à
réceptionner les droits de stationnement et de chargement des véhicules
de transport (les taxis communales appelé communément wôrô-wôrô et les
minicars appelé communément gbakas) dans les différentes gares des
communes.
1er Juin
2016
Abonnez-Vous à Koaci.com
Retour
à la Résolution des Conflits
Retour
au Sommaire