Syrie : la résolution russe sur l’accord de cessez-le-feu adoptée à l’ONU
Par Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le
Conseil de sécurité des Nations unies « soutient les efforts » de
paix de Moscou et d’Ankara mais se contente de « prendre note » de
l’accord conclu le 29 décembre.
Le Conseil
de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, samedi 31 décembre,
une résolution soutenant l’initiative russo-turque pour un
cessez-le-feu et des négociations en Syrie, mais sans en entériner les
modalités. Ce texte de compromis, adopté à l’issue de consultations à
huis clos, indique que le Conseil « accueille avec satisfaction et
soutient les efforts » de paix de Moscou et d’Ankara.
Mais il se contente de « prendre note » de l’accord que les
deux pays ont présenté le 29 décembre. Le Conseil rappelle la nécessité
d’appliquer « toutes les résolutions pertinentes de l’ONU »
sur la Syrie. Il souligne que les négociations prévues fin janvier à
Astana « sont une étape importante en prévision de la reprise de
négociations [entre pouvoir et opposition] sous les auspices de l’ONU
le 8 février ». Le Conseil réclame également un « accès
humanitaire rapide, sûr et sans entraves » aux populations civiles.
Dans leurs explications de vote, les représentants américain, français
et britannique ont déploré que certains détails de l’accord russo-turc
ne leur aient pas été communiqués, comme la liste précise des groupes
armés concernés par le cessez-le-feu. « Le texte de l’accord
russo-turc présenté au Conseil (...) comporte toujours des zones
d’ombre », a critiqué l’ambassadeur adjoint français, Alexis Lamek.
« Les Russes ont rétropédalé »
Les trois diplomates occidentaux ont aussi dénoncé la poursuite par les
forces gouvernementales syriennes d’une offensive contre la région de
Wadi Barada près de Damas, malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Plusieurs groupes rebelles dits « modérés » ont prévenu
samedi que le cessez-le-feu prendrait fin si « les violations du
régime et ses bombardements se poursuivaient », selon un
communiqué commun. La trêve semblait toutefois globalement respectée,
la Syrie connaissant samedi une deuxième journée de calme.
Cette trêve, entrée en vigueur vendredi sur tout le territoire syrien,
est la troisième depuis le début de l’année. Le cessez-le-feu entre le
régime et les rebelles syriens a été adopté en vertu d’un accord conclu
sous l’égide de la Russie et de la Turquie, sans les Etats-Unis ni
l’ONU. Il implique treize groupes armés, soit environ 60 000
combattants. Les groupes Fatah Al-Cham et Etat islamique ne sont pas
concernés. Depuis le début de la guerre, en mars 2011, plusieurs
cessez-le-feu négociés par Washington et Moscou ont rapidement volé en
éclats.
Au Conseil de sécurité à New York, la Russie avait profondément modifié
son projet de résolution initial, déposé vendredi, en raison des
réticences de plusieurs de ses partenaires. Dans les premières moutures
du texte, le Conseil « entérinait les documents mis au point avec
la médiation de la Russie et de la Turquie le 29 décembre »
et demandait qu’ils soient « mis en œuvre de manière pleine et
immédiate ». Le rôle de l’ONU était brièvement mentionné.
« Les Russes ont beaucoup rétropédalé », a précisé un
diplomate occidental, se félicitant du fait que « les Nations
unies soient remises au centre du jeu s’agissant du processus
politique, Astana étant une étape pour y contribuer ».
6 Janvier 2017
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