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Le Soudan du Sud donne une nouvelle chance à la paix
LES ECHOS Le 13/09 à 17:12 - Mis à jour à 18:21
Après cinq ans de guerre civile, le pays le plus jeune du monde a signé un accord de paix, le second en trois ans.
Le
Soudan du Sud va-t-il enfin connaître la paix ? Après presque cinq
années de guerre civile en sept années d'indépendance, le pays le
plus jeune du monde aimerait y croire, grâce à un accord de paix conclu
mercredi.
Signé à Addis Abeba en présence de délégués et de chefs d'Etat de
l'Ouganda, du Soudan et du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, cet
accord redonne à Riek Machar sa place de vice-président, Salva Kiir
restant le président du pays. Un gouvernement d'unité nationale devrait
être formé d'ici trois mois et sera au pouvoir pour une durée de trois
ans.
« Une paix durable »
« Aujourd'hui, nous espérons ouvrir un nouveau chapitre et une
nouvelle opportunité de construire une paix durable et (d'apporter) la
stabilité en république du Soudan du Sud », a déclaré Festus
Mogae, ancien président du Botswana à la tête de l'organisation chargée
du suivi du cessez-le-feu, mise sur pied par le bloc régional
est-africain Igad.
Le chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud, David Shearer, a
également fait part de son espoir de voir la fin du conflit meurtrier
qui a fait des dizaines de milliers de morts et poussé entre 3 et
4 millions de Sud-Soudanais à fuir leurs foyers.
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La solidité de l'accord en question
« Avec la signature de cet accord renouvelé, nous devrions
reconnaître publiquement qu'il ne s'agit que d'un premier pas sur le
chemin de la paix, mais un pas qui pose les fondations de tous les
suivants », a toutefois nuancé David Shearer. Une référence au
précédent accord de paix signé en 2015 mais qui n'avait tenu que
quelques mois avant que la guerre ne reprenne en 2016.
Après la sécession d'avec le Soudan et l'acquisition de
l'indépendance de la République du Soudan du Sud en 2011, les choses
ont vite mal tourné, malgré une reconnaissance internationale presque
immédiate. C'est la cohabitation entre Riek Machar et Salva Kiir au
sein du premier gouvernement qui a vite capoté, Kiir accusant Machar de
fomenter un coup d'Etat contre lui. Le pays s'est alors enfoncé dans
une guerre civile marquée par de nombreuses atrocités.
Un accord de paix les a réunis à nouveau dans le même gouvernement en
2016, mais quelques mois seulement après le retour de Machar, les
combats ont repris à Juba et le chef rebelle a dû fuir à pied avec ses
partisans en République démocratique du Congo voisine.
Une situation économique catastrophique
Ce nouvel accord de paix intervient alors que le Soudan du Sud est
exsangue sur le plan économique. 98 % du budget national du Soudan
du Sud vient du pétrole selon Al-Jazeera, mais le pays n'en
extrait actuellement que très peu.
Son voisin du nord, qui dispose des infrastructures de transport,
notamment maritime, est également en souffrance. Khartoum a affirmé
vouloir remettre en place les pipelines reliant les deux pays,
endommagés par le conflit. Le Soudan s'est aussi largement impliqué
dans l'effort diplomatique pour aboutir à cet accord de paix.
Source AFP
16 Septembre 2018
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