Europe et
Developpement durable
Colloque
à l'Assemblée Nationale
Paris, France
Ce compte-rendu a pour but de
mieux cerner tout ce que l'Europe peut apporter en terme de
développement durable. Sans que ces informations soient confidentielles, bien
entendu, elles fourmillent néanmoins d'éléments captivant sur un sujet
central du siècle qui s'ouvre (NDLR).
Introduction par Eric
Loiselet
Nous sommes face à des enjeux préoccupants...
Benoît
Hamon, candidat PS aux européennes,
introduit les débats :
L'Europe selon les libéraux est faites mais nous sommes quasiment
devenus des "marchandises". La Citoyenneté est plus importante. Un
Progrès économique qui a des conséquences nocives pour l'environnement
n'est pas souhaitable. Les exigences nouvelles des citoyens deviennent
globales et il faut concilier des enjeux aujourd'hui devenus différents.
Il rappele les Cinq piliers de
l'Europe par
les pères fondateurs :
Nous avons la
paix et la démocratie en commun
avec les systèmes anglo-saxon, le marché avec tous les autres et comme
différence et singularités, un haut niveau de service public et une
sécurité sociale, plus maintenant une stratégie de développement
durable. Il faut donc un haut niveau d'investissement public d'où la
nécessité d'un budget accru (1,5 du PIB) plus un impôt qui peut être
sur les sociétés.
Des délocalisations sont en
cours parce le politique ne controle pas l'économique, l'Europe est de
plus en plus loin des citoyens. Il faut la leur rendre...
Première table ronde
Pour un Développement Durable de l'Europe
Guillaume Duval d'Alternatives
Economiques intervient en premier. Les gouvernements sont en maîtrise
mais la chance que nous avons pour l'intégration est justement cette
orientation de développement durable qui se traduira certainement par
une éco-taxe.
Pervenche Bérès, euro-député,
présidente du groupe socialiste français, vice-présidente du groupe
socialiste européen
Que faire ?
L'enjeu des cinq prochaines années est la réussite de l'Europe des 25.
A Goteborg, à Lisbonne, à "Lisborg" a été fait le bon diagnostic.
Mettre en place la stratégie est fait, mais sans les moyens, c'est
impossible. Il faut remettre en cause les outils et les instruments de
cette stratégie.
Une remise à plat sur trois chantiers essentiels, parmi autres, moins
importants.
1 - Réforme de la PAC
L'éditorialite de l'agence Europe,
Ricardi, est très clair sur ce point. C'est un allié important dans ce
combat.
Négociation sur la directive REACH. Il faut penser aux conséquences en
terme d'emplois. De quelle nature seront les emplois européens de
demain ?
La Maîtrise de l'Investissement est nécessaire, car, d'ailleurs, la
compétition chinoise va aussi aller sur ce terrain. La chine capte à
elle seule plus de 50% de l'investissement mondial (NDLR).
2 - L'emploi
L'emploi de proximité est un enjeu
fantastique. Il ne peut d'ailleurs pas être délocalisé. Pervenche Bérès
souhaite qu'on ne parle plus de croissance mais uniquement de
développement durable.
3 - La Concurrence
C'est le troisième chantier. Nous
devons nous l'approprier. Chirac et Schroeder veulent des champions
européens et un super commissaire à la concurrence d'où un danger. La
Concurrence mondiale est parfois préférée. Alstom cherche des alliés
aux USA. Pas de concurrence sans réflexion sur l'emploi et le
Développement durable.
Pour conclure :
Sur la Fiscalité, il faut bouger,
car via la diminution de l'assiette de l'impôt et le dumping fiscal on
diminue les fonds européens. D'où le besoin de la définition d'une
harmonisation fiscale Sans abandonner l'outil de l'impot sur les
sociétés.
Sur la citoyenneté
C'est un chantier immense et nécessaire pour la cohésion européenne.
Michel Mouzel de 4D
Les politiques ont une responsabilité dans la popularité de l'europe.
La bureaucratie, la technocratie EU n'est pas toujours efficace.
La suite de l'intervention passe en revue beaucoup des aspect de
l'évolution du domaine.
Daniel Le Scornet, membre du Conseil
Economique et Social Européen
Passer de la croissance au développement durable nécessite un
changement de paradigme très profond. Sortons des paradigmes
hierarchiques de chacun. Economie pour les libéraux, environnement pour
les vert, etc...
Il faut faire les choses immédiatement. Les pratiques de développement
durable sont directement rentables. Si on prétend que c'est pour dans
cinquante ans, on est immédiatement battus. On met des préalables tels
que ces buts paraissent hors-d'atteinte. Le Prima éducatif, par
exemple. Or ce sont des questions immédiates qui peuvent recouvrir
plusieurs genres : climatique, psychique, mental, etc...
Mieux définir les objectifs de croissance (énergies renouvelables par
exemple) et des lieux où il faut de la décroissance. L'Europe peut
devenir le Poumon conceptuel du Monde.
Vis-àvis du gigantesque Collapsus actuel et immédiat que l'on risque,
l'opinion est prête pour ce genre de saut qualitatif. Ne pas s'appuyer
sur la capacité d'intervention des populations est une folie et une
culpabilité à venir du politique.
Jorgo Riss, GreenPeace EU (Bruxelles)
Jorgo Riss a hésité à accepter. Eric Gal (spécialiste des OGM) aurait
pu. REACH aurait pu abordé par Yannick Vicker sur la politique chimique.
Trois sujets :
Les temps nouveaux
REACH porte sur les substances chimiques : problèmes liés aux
substances chimiques. Le lobbying est terrible... REACH parle
d'éliminer les subventions aux industries qui produisent des substances
nuisibles. La PAC n'est pas que la plus coûteuse des politiques
européennes, mais aussi la plus catastrophique et la plus nuisible.
Les subventions pour le charbon et pour le nucléaire sont énormes. Or
le nucléaire n'est pas compétitif. Il s'est établi à coups de
subventions. Tous cela nuit à la compétitivité des autres énergies et
se trouve en contradiction avec le développement durable.
Il y a une contradiction entre la définition du développement
durable et son application. Les libéraux ont repris le développement durable à leur compte, mais dans une perspective de croissance. Il
faut d'après eux, donner du temps à l'industrie pour digérer les
mutations en cours.
C'est faux. Mais ce discours est dominant... Et ce pour trois raisons :
Il y a une mauvaise compréhension de ce qu'est la politique
environnementale d'aujourd'hui (end of the pipe par des filtres en bout
de chaîne polluante). Aujourd'hui, on recherche des produits qui ont
moins d'impact : comme les substances biodégradables.
Enjeux de sécurité: le vrai problème ce sont les grandes masses
défavorisées.
L'innovation : l'énergie éolienne par exemple, Danemark, Allemagne,
etc. L'europe est leader mondial. Il ne faut pas mettre de l'argent
dans des énergies qui sont vouées à mourir à terme (charbon,
maintenant, nucléaire, demain)
Les élections du parlement EU
Il a gagné du pouvoir sur l'environnement (agriculture, commerce
extérieur manquent encore à ses compétences, mais ils vont être inclus
grâce à la nouvelle constitution).
C'est donc un allié.
Les lobbies US sont très présents à Bruxelles. Les libéraux devraient
emporter les élections d'après Jorgo à cause, notamment des nouveaux
entrants qui se fixent plus l'Irlande comme modèle que la Suède (NDLR).
Greenpeace a un site qui fait le décompte des actions de chaque
eurodéputé :
http://www.ue.greenpeace.org
http://www.eu-votewatch.org
Toutes les infos sur les votes, notamment sur l'environnement...
Le développement durable en Europe
Interventions de l'auditoire :
Repenser les choses en fonction des villes et des mégapoles...
Intervention du président d'Informatique sans frontières
sur le ralliement probable des USA au protocole de Kyoto en cas de
victoire démocrate et sur L'économie hydrogène, le
livre de Jeremy Rifkin à La Découverte. Il précise que l'actualité du
prix du pétrole plaide en faveur d'un changement de régime énergétique.
Un autre intervenant propose de repenser l'Information : Les Medias ont
une responsabilité énorme à cause de la logique de l'audience. Il
déclare que l'Hydrogène n'est pas une énergie mais un vecteur
énergétique, ce à quoi Gilles Marchand répond que
l'électricité et l'essence ne sont pas non plus des énergies, mais que
l'hydrogène a l'immense avantage d'être stockable, et bientôt plus
compétif que le pétrole dès que le brut atteindra 48 dollars.
Une autre intervenante précise que les politiques de coopération ont
une importance capitale.
Voir le site du gouvernment néélandais sur la vente de droits à polluer
en Roumanie
Pour une Europe,
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