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Des Clefs pour le XXIème siècle
Par Gilles Marchand
Retour sur la situation spécifique de la France et de l'Europe à L'heure de l'investiture de Barack Obama.
Partout
où l'on va sur le territoire national, on constate une perte de
substance inquiétante, un découragement ambiant, une précarisation
généralisée de vastes couches de la population, une dégradation de
l'environnement, un recul de notre jeunesse confrontée à la perte de
repères des adultes, une vaste diminution de nos valeurs et croyances
vitales, et une crise politique de la démocratie. Il est grand temps
d'imaginer pour ce pays, les antidotes nécessaires à sa future
rémission.
Partir, d'abord, d'un constat patent. La politique
actuelle du gouvernement, malgré ses succès éclatants en politique
étrangère, notamment pour ce qui concerne l'émergence d'une diplomatie
européenne plus efficace, marque pour l'instant et comme ailleurs le
pas dans de nombreux domaines intérieurs. Sur le plan économique, une
quasi-récession — internationale il est vrai —, des choix qui se
montrent parfois à contre-courant des besoins actuels du pays. La
réforme s'impose effectivement et l'idée de la tenter n'est plus
simplement nécessaire, elle devient salutaire. Tout consiste à savoir
comment on la mène et pour quoi faire. Et la question se pose : le
gouvernement est-il passé à l'euro ? Sans doute injuste, l'argument
porte néanmoins en lui une part véridique de la psyche française en
matière d'argent. Pourtant l'euro donne une cohésion aux échanges
européens et nous protège. Sur le plan social, une terrible régression
qui touche la quasi totalité des français, amenée par des lois et
décisions calquées sur les désideratas d'un club de barons
d'entreprises en manque d'inspiration, qui appliquent aveuglement les
crédos d'une idéologie planétaire dont les conséquences néfastes se
font sentir chaque jour. Sur le plan culturel, une Bérézina dangereuse
à l'heure où le français recule dans le monde et où on sort de son
chapeau une réglementation nocive pour tous les acteurs culturels. Sur
le plan énergétique, une politique sans réelle perspective que celle du
mur vers lequel nous nous dirigeons. Sur le plan environnemental, un
constat : les paroles ne sont pas suffisantes pour enrayer la
dégradation générale du milieu, en particulier de l'eau. Sur le plan
démographique, une tendance au reflux qui fait peser de graves risques
sur les retraites, la croissance à long terme, est qui n'est pas liée à
la réflexion autour des questions d'immigration dont d'autres pays
commencent à comprendre la portée. Une dette invraisemblable qui grève
le budget des générations à venir. Mais surtout, les potions des
médecins qui sont au chevet de l'état, sont plus des poisons que des
remèdes et menacent d'en faire éclater la cohésion. L'élection
présidentielle est dans toutes les mémoires.
Un constat préoccupant.
Que
faire ? Première constatation. Ne pas rester bras ballants. Il est
grand temps de faire aboutir une autre vision de la société et des
moyens de l'orchestrer, avant que celles qui sont en cours ne la fasse
éclater. Il est grand temps d'imaginer les clefs du XXIème siècle,
nourries de l'expérience d'une génération ayant grandi à l'articulation
entre les civilisations qui, aujourd'hui, sont face à face.
Nous
avons bel et bien à faire à un choc du futur. Les inventions de la fin
du XXème siècle ont radicalement redessiné les contours autrefois
familiers d'une société qui est aujourd'hui en train d'évoluer à un
rythme accéléré. Les conceptions politiques que nous avons héritées de
ce temps, voire du XIXème, ne sont plus opérantes, et il est grand
temps de renouveler la théorie politique du siècle qui s'ouvre. Il faut
enfin livrer à cette génération la vision du futur qui lui ouvrira les
perspectives à venir d'un monde en évolution rapide. Chaque journée
voit les connexions internationales s'amplifier. La prise de conscience
de leur interdépendance par les "terriens" est à la fois nouvelle,
empirique, foisonnante, et elle est susceptible de produire plus de
richesses si, et seulement si ils réalisent que leurs différences les
enrichissent et que leurs points communs devraient renforcer la
cohésion internationale, si nous savons nous débarrasser de nos
préjugés et d'une part de nos certitudes nationales. L'âge des ensemble
régionaux demande de les faire cohabiter le plus harmonieusement
possible. La concertation internationale est une nécessité stricte de
notre temps. Les espaces sont régionaux, l'Europe est notre échelle,
mais chaque pays européen, et surtout ses citoyens, doivent préserver
les valeurs sur lesquelles s'appuient leur culture et leur langue. Il
est indispensable que la génération qui arrive sache que son destin ne
sera pas forcément moins bon que celui qu'à connu la notre. Une
amélioration permanente qui sera désormais à nourrir chaque jour, des
jours circulaires où les réalités anciennes de la bourse seront
l'apanage des individus eux-mêmes en ce qui concerne les échanges. Une
éthique de la responsabilité est absolument nécessaire pour éviter les
phénomènes de dispersion dans des spirales spéculatives. Une théorie de
la valeur est la clef du monde du demain... Donner son prix au travail
ou à l'activité professionnelle ainsi qu'aux biens dématérialisés sera
la solution de l'énigme à laquelle nous sommes confrontés. On peut
juger cette part comme le quatrième secteur économique des pays qui la
développeront.
Tout
d'abord, savoir que quelques règles d'ajustement ne suffiront pas, et
que piloter à vue ne peut non plus faire accoucher des directions à
venir. C'est à une nouvelle forme de réflexion que nous sommes conviés,
voire contraints pour certains. Nous ne pouvons penser de la même
manière. D'où l'échec de la géostratégie américaine en Irak, qui n'a
pas su intégrer des dimensions multiples, pourtant présentes, de la
situation. Il nous faut penser en système ouverts. Intégrer les
éléments disparates de contextes généraux, afin de leur appliquer des
modes opératoires qui tiennent compte de toutes les facettes de tel et
tel problème. Une pensée strictement structuraliste est inopérante pour
résoudre les enjeux de notre monde.
Un grand vent d'espoir
s'ouvre avec l'élection d'un Barack Obama. Il faut se réjouir. Le
président a compris, mieux que quiconque l'époque actuelle et il est
bien entouré. Une époque pour laquelle il aura l'occasion d'initier la
concrétisation des solutions que tous les américains vont mettre en
œuvre. Il y en aura des millions, emplois compris, et ce mouvement se
généralisera à l'échelle mondiale. Dans ce contexte l'Europe, va elle
même réinventer une croissance éco-responsable
On ne peut
résoudre un problème de transport sans penser également à l'énergie, à
l'environnement, à la politique industrielle, à l'immigration, à
l'habitat, au tourisme. Les problématiques contemporaines sont inervées
par des systèmes de transmission de l'information, médias,
télécommunications traditionnelles, internet, qui les rendent
interdépendantes. La pensée politique que nous devons élaborer n'est
donc pas simplement une stratégie électorale — si notre action est
reconnue, notre représentativité le sera aussi — c'est une réflexion
opérationnelle à l'heure où s'essoufflent les modes de gestion
existants, exagérément voués à des valeurs fiduciaires. Il s'agit de
placer l'homme au centre de la démarche politique pour que tous les
secteurs de la société lui fassent une place qui aujourd'hui est en
recul, face aux expertises logicielles et systèmes robotisés, qui
transforment la donne dans le monde du travail, et par osmose, touchent
d'autres terrains sociétaux, où il s'agit de repenser l'action
publique. Les robots venant peu à peu à remplacer certains emplois
industriels, il est temps d'inventer les emplois des temps nouveaux
dans les domaines et directions qui se dessinent actuellement. Nous
faisons face à six crises mondiales simultanées et nous sommes à l'orée
de trois grandes révolutions industrielles...
La
pensée humaniste de gauche est plus que jamais d'actualité et
nécessaire. Elle est aujourd'hui la seule compatible avec une
croissance économique consentie, dans un monde où s'horizontalisent les
modes de décisions et de transmission de l'information. C'est cette
recherche volontaire d'une prospérité au service de tous ceux qui en
sont à l'origine qui doit inspirer la réflexion politique à venir. Le
meilleur des deux mondes n'est pas une gageure. Ce doit être un
objectif qui ne passe pas par une orientation libérale, mais la
réussite d'une nation ne doit plus être un tabou, du moment qu'elle se
fait en son nom. Nous devons réinventer la sociale-démocratie, dans une
perspective résolument moderne. Placer le capital humain au centre. En
favorisant l'éducation, la recherche, l'économie de l'information, la
formation, les industries culturelles, nous assainirons le tissu
économique et social, français et européen, et renouvellerons une
société qui a souffert d'un long déficit de renouveau générationel.
C'est pourquoi la prise de responsabilité par les citoyens doit
s'élargir dans un soucis de démocratisation plus important, à l'heure
les centres de décisions paraissent parfois s'éloigner d'eux et que les
contre-pouvoirs se voient affaiblis. Il faut créer une société qui sont
en adéquation avec ses réalités fonctionnelles, notamment
professionnelles, et non l'inverse. Une des meilleures façons de
juguler le soit-disant déclin européen est, entre autres, de lier trois
grandes politiques. C'est l'association d'une politique économique qui
restaure la demande sous forme de "buying-power", individuel, familial,
solidaire ou entrepreneurial, face à l'offre actuelle. Un pouvoir
d'achat créé grâce au travail plutôt qu'à la misère de l'assistance,
pour retrouver des hommes debout, constitués, prêts à franchir les
obstacles qui seront placés sur leur chemin, des hommes — et surtout
des femmes — éduqués, informés, libres et protégés par des droits et
des devoirs nouveaux. Le second point fondamental concerne la mise en
place d'une politique de l'immigration inspirée par le désir de voir se
constituer à terme l'unité africaine, et capable de répondre aux
besoins présent ici ou en Afrique. Enfin, un nouveau cycle énergétique
s'ouvre qui sera le carburant du type de civilisation vers lequel nous
sommes en train d'évoluer. Nous ne pourrons pas en faire l'économie.
Entre
les bulles économiques et les points bas du marché, il y a de la place
pour une variété de propositions permettant une prospérité plus
respectueuse des besoins individuels sans tourner le dos à des
solidarités que seul un état est en mesure d'assumer. Or, nous ne
sommes pas en 1929, et une véritable reprise économique française et
européenne est sur le point de voir le jour, une fois apurée la
dysrupture provisoire que nous connaissons aujourd'hui.
Beaucoup
de gens réalisent, aujourd'hui, que l'extrême versatilité des marchés
est parfois un frein à la cohésion et à la régularité des politiques
économiques entreprises jusqu'ici. Leur impact sur l'économie réelle
est désormais un fait avéré. L'intégration dans les métiers de la
banque des pratiques entrepreneuriales du bâtiment et l'impasse faite
sur les règles traditionnelles ont créé la situation que nous
traversons aujourd'hui, tous types d'informations et d'événements
confondus. Au-dela des couloirs spéculatifs qui aboutissent à des
réajustements progressifs, on s'aperçoit qu'il y a un ensemble de
mesures possibles envisageables qui puissent être moteur d'une solide
et durable reprise économique.
Le soit-disant aveuglement du
marché correspond à une perceptivité ultra-réactive à tous les
indicateurs qui en rythment la vie, aux variations de l'activité
symbolique, et à la manière dont sont aujourd'hui gérés les énormes
masses financières qui servent à rentabiliser l'investissement, mais
dont les principes de fonctionnement intrinsèques finissent à terme par
nourrir des couloirs spéculatifs qui rendent la stabilisation
économique plus difficile.
Il faut pourtant bien convenir qu'une
sagesse générale émaille sur le long terme la conduite de l'action
générale de promotion tous azimuts de tous les projets susceptibles de
produire de la richesse. Il faut bien comprendre que beaucoup des
mécanismes qui la guident dépendent de technologies et de médias qui en
structurent la nature et qui s'ils en renforcent la puissance
d'adaptabilité, la rapidité, la capacité d'intervention, induisent des
automatismes qu'il s'agit de décrypter et de distribuer plus finement
afin qu'ils conduisent à permettre aux forces à l'œuvre d'éviter leurs
excès induits ou de confirmer les réussites. Ainsi beaucoup des
coordonnées bancaires se retrouvent diffusées sur internet et il serait
urgent que les consultations en ligne soient davantage protégées pour
être absolument infalsifiables.
D'autre
part, fraction importante, non totale, mais pas pour autant
négligeable, une croissance nouvelle doit notamment émerger en
bénéficiant de la dynamique des nouvelles technologies Web 3D. Nous
allons prochainement connaître trois révolutions industrielles
quasi-simultanées. La première concerne l'environnement et les
technologies vertes, le Green Power. La seconde concerne l'économie
hydrogène, avec la constitution de parcs automobiles et urbains
basés sur la notion commune d'émissions zéro. Enfin le Web 3D fournira
une redéfinition profonde, passionnante, mais qui demandera elle aussi
de la vigilance, des principales activités professionnelles. C'est une
grande nouvelle. Pour se faire, elles permettront d'expurger la
tendance quasi-naturelle qu'elles ont d'à aller dans le sens de la
dématérialisation et d'une automatisation toujours plus grande de leurs
processus de fonctionnement.
Il nous faut retrouver un rapport
concret à notre environnement. La 3D est réelle ou virtuelle. Mais ce
retour au naturel sera salutaire pour beaucoup d'enfants captivés par
les jeux vidéos, d'où le succès de la WII est est dans son principe un
produit web 3D. L'intensité des échanges gagnée privilégiera l'humanité
et le savoir. Le tableau, donc, n'est pas si noir. Les nouvelles
technologies génèrent des domaines économiques, des branches de
développement et des compétences nouvelles qui font appel à un plus
grand savoir-faire humain. Médecine, Enseignement Universitaire,
Formation, Commerce, Logement entre autres vont tous bénéficier de ces
mutations. Nous allons vers des technologies communicantes
intelligentes de plus en plus fines et précises. C'est pourquoi la
place des hommes devrait être notre principale priorité.
Si,
très vite, se remettait en place une logique productiviste qui expurge
la chair créatrice de l'économie et en diminuait l'implication humaine
jusqu'aux prochains micro-cycles, nous aurions en partie manqué notre
objectif. Il faut placer des pare-chocs dans un domaine d'activité qui
a prouvé un goût du profit déconnecté des besoins individuels. Dégagé
de toute considération pour les équipes concernées, les plans de
licenciement se succèdent, et un certain cannibalisme d'entreprises se
manifeste, et ce qui disparaît n'apparaît plus à terme que sous une
forme virtuelle, fiduciaire, qui viendra accroître d'autres chiffres.
Une véritable éthique de respect de l'existant, avant de revenir dans
le champs de l'investissement productif à moyen et long terme, doit se
mette en place pour mieux protéger les salariés des remous qui
emportent avec eux des entreprises florissantes mais soit-disant pas
assez au regard des critères de rentabilité escomptés.
Il est temps que cela change.
Aujourd'hui,
il est nécessaire, puisque les communautés nationales et les
populations des ensembles régionaux ont contribué de par le monde à
renflouer les banques et institutions financières en péril de
solliciter de leur part, une forme de reconnaissance implicite de leur
sauvetage par la soumission à un impôt mondial, même minime, même
infinitésimal, et calculé sur les plus-values des opérations. C'est une
question humaine simple, mais d'elle peut dépendre la survie de
beaucoup d'individus, et il est donc ultra-urgent, toutes autres
considérations liées par des liens de causalité à restreindre, qu'une
part suffisante de ce capital parvienne aux individus les plus faibles
économiquement parlant, sous des formes multiples, comme le
micro-financement et des aides multiples. Ces opérations devraient être
prise à l'initiative des pouvoirs publics et par le biais des banques,
ou des réductions d'impôts comme a pu le décider Barack Obama,
certaines personnes étant si découragées qu'elle ne parviennent pas à
effectuer les démarches pourtant simples qui consisteraient à se
prémunir d'un surendettement.
Le coût de l'argent qui est si bas
sur les marchés monétaires fera, en revivifiant des bassins entiers de
populations, des villes et des villages. L'argent, c'est l'eau
indispensable de la vie qui doit sans cesse être développé pour
rétablir la "circulation sanguine" de nos économies. Bien irrigués, un
cerveau, des bras, des mains peuvent créer des sources impressionnantes
de richesses.
Il sera également nécessaire de repenser la
finalité des nouvelles technologies. Vont-elles dans le bon sens ? Ne
sont-elles pas orientées et finalement prisonnières de mécanismes qui
les obligent à un toujours plus de productivité seulement imaginée
répondre à la poussée innovatrice par accroissement des phénomènes
d'automation des structures logicielles qui évacuent progressivement la
nécessité du recours au "capital" humain ? Nous nous dirigeons
probablement vers une rencontre entre les personnages virtuels et les
personnes réelles, l'abstraction intelligente devenant, une forme
nouvelle d'échange. D'où la nécessité de ne pas se noyer dans la
mystique immatérielle des écrans ou des systèmes d'intelligence
artificielle.
Beaucoup
de choses passionnantes nous attendent et il faut avoir foi en son
époque pour la vivre plus facilement. Les temps sont durs, mais nous
disposons de ressources illimitées dans les domaines de la réflexion
économique, de la littérature, de l'art, de la science, des métiers
traditionnels, et cette société bénéficiera du meilleur de ce que l'on
trouve dans l'univers : l'atome le plus simple et le plus abondant,
quand bien même les lobbystes de toutes nature voudraient en nier la
pertinence : l'Hydrogène. Cet élément, ce vecteur énergétique permet de
stocker l'énergie, sous forme liquide et il peut être produit par
électrolyse. C'est tout l'enjeu de centrales et de bâtiments aux toits
recouverts de panneaux solaires souples. L'électricité ainsi produite
permet ensuite de fabriquer le carburant du futur. Nous venons
d'obtenir que des voitures à piles à combustible soient produites vers
2020, la durée des délais paraîssent même plus étroits. C'est encore
loin du compte, en terme de santé publique, mais cela laissera une
chance à ne pas manquer pour l'industrie automobile de se réinventer
tout en écoulant une génération — courte — de véhicules déjà moins
polluants. Nous bénéficierions à priori d'entre sept et douze ans d'ici
la production en série. Certains experts nous donnent moins pour opérer
cette évolution, mais les voitures à hydrogène se multiplient déjà.
Tout
le monde s'accorde à dire qu'il est important de réussir la
massification de l'enseignement secondaire, de donner le meilleur
de leurs chances aux étudiants. Elle est en marche d'autant plus
rapidement que dans ce domaine comme d'en d'autres une petite
révolution est en train de se produire, sous l'influence conjuguées de
nouvelles technologies ubiquitaires, comme les podcasts et les
streamings en temps réel avec webcams. Généraliser ces technologies aux
universités et grandes écoles parait être une nécessité incontournable.
Les échanges vont aller croissant, au moment même où la position
géographique des intervenants perd de son importance. La qualité
locale de vie va donc compter double.
Réorienter
la recherche et le développement afin de créer selon les principes
originaux qui sont mis en place quasi artificiellement des
prolongements industriels ou informationnels qui fassent appel à de
larges bassins d'acteurs économiques. Réinvestir le champ de l'action
économique, de sciences et de recherche, du savoir, afin qu'elles se
déploie dans des directions reposant davantage sur la spécificité et la
puissance de l'intervention publique, sa richesse et ses réelles
possibilités de développement en harmonie avec les apports de la
technologie, facteur de cohésion et d'échange accru entre les
différents ensembles économiques. Là aussi, le double cercle vertueux
du retour à l'emploi et de la sortie de l'assistance sociale qui
extirperont beaucoup de personnes de leur état de pauvreté, de
quasi-minorité, et cette dépendance qui cessera, allégeront les
finances publiques. Mais il est toujours plus facile de sanctuariser
des emplois existants que d'en créer de nouveaux. D'où la nécessité de
voir les individus recevoir ces aides directement sur leur compte, sans
nécessairement en passer par de longues tractations administratives.
Il
y a donc une spécificité de l'intervention humaine, une échelle de
valeurs qui bénéficieront des nouvelles technologies, les fabriquant de
systèmes se trouvant eux-mêmes rémunérés. La somme des composants
informatiques doit parallèlement être multipliée pour permettre
davantage de technologies informatiques européennes. Une sorte de
développement durable allant dans le sens de la mise en valeur du
domaine informationnel.
La culture serait-elle l'avenir d'une
part majeure de l'économie ? Une nouvelle ère de la culture commence
aujourd'hui et la diversité linguistique en sera un des principaux
moteurs. Le deuxième étage de la fusée Europe correspond aux vœux
initiaux des premiers pères fondateurs.
Ceux
qui se terrent en attendant des jours meilleurs vont au devant de
graves désillusions. Le futur est là où on le créé, là où on l'invente,
là où se fixent les ferments qui peuvent lui donner sa substance à
venir. Or tous les ingrédients sont aujourd'hui réunis pour faire de
l'économie globale un réceptacle des œuvres créatives issues des
centres majeurs des transformations en cours. Des centres de culture
vont se former, offrant à la fois des interactions internationales et
des cours sur place. Celle-ci est à la croisée de toutes les influences
et sa richesse culturelle sera un atout extraordinaire, capable de
donner une vigueur propre à sa recherche formelle et un sens
particulier à la construction mondiale. Les multiples ravages qui ont
émaillé son histoire ont longtemps handicapé son rayonnement — et sa
puissance économique — mais ils ont aussi contribué à créer une
émulation et la chute des murs politiques va très vite devenir un
avantage. La concurrence permet à une variété de systèmes d'exister.
La mise en commun de cette densité exceptionnelle va nourrir une
diversité qui aujourd'hui, dans un contexte souhaitable d'ouverture des
marchés et des esprits, est favorable aux propositions différenciées et
aux traductions. Avec des outils de "translation" ou de réadaptation,
elle donnera au cinéma européen un espace de liberté qui
rayonnera dans les autres domaines de création. Basés sur
l'intelligence artificielle en temps réel, ces programmes permettre à
davantage d'artistes et de médiateurs culturels de fonder un renouveau
des formes sensibles. Voilà pourquoi il sera possible de traduire une
intervention en temps réel. Nous serons capables de se parler dans
toutes les langues sans changer "d'idiome". Le budget traduction de
l'Europe est conséquent, mais notre capacité à croiser référents
culturels multipliera les échanges, et sera tournée vers les autres
peuples européens ainsi que vers ceux du monde.
A l'origine
historique d'une forme d'évangélisation politique, par la langue, la
culture, la religion et, dans une certaine mesure, par l'économie,
l'Europe privilégie son ouverture, son soft power, et son travail
d'expansion de toutes les valeurs de civilisation, sur lesquelles une
irréprochabilité, même si jamais absolue au regard des réalités
économiques, devrait être à terme un soucis dont on s'acquitte avec
humanité. Sa culture sera un des principaux domaines dans lesquels se
nouera ce dialogue international, d'autant qu'il sera appuyé sur une
diplomatie, à la fois puissante et bienveillante, en visant des
résolutions de conflits favorables au commerce et à un développement en
grande partie assumé par les africains eux mêmes
L'interaction
planétaire demande des conduites plus respectueuses des autres. Nous
faisons l'apprentissage d'une politesse mondiale, qu'il conviendra de
pouvoir néanmoins rompre pour sauver toutes nos blagues, ou plus
sérieusement, de penser et travailler librement. Il va de soi qu'il
faille que les concepts de nationalité soient préservé comme des
identités et des valeurs mais une véritable conscience continentale
doit émerger. L'union ne fait pas uniquement la force. Elle nous donne
la masse critique nécessaire pour exister dans le monde actuel.
Celui-ci, en effet, va se bâtir au regard d'une conscience plus poussée
des nécessités éthiques à mettre en place, et elle ne devra pas se
fonder sur un envahissement du champ symbolique. Elle ne se fera pas
dans un soucis de maîtrise du vivant et de ses échanges avec
l'extérieur, mais au contraire dans un soucis plus poussé de leur
respect à une heure où ceux ci sont menacés par la progressive main
mise de l'économique de l'ultra-libéralisme.
Si les règles politiques sont aujourd'hui en crise, c'est parce
qu'elles doivent être réajustées afin de tenir compte des mutations en
cours. Mais le culturel n'est pas un domaine anodin. Il est lié à
l'identité des nations qui cherchent à le promouvoir. La culture n'est
pas un marché comme les autres. On n'achète pas l'âme de ceux dont on
assure la promotion des "productions culturelles" tout comme on ne peut
mettre en équation tous les termes de la consommation culturelle. Ceux
qui le prétendent sont les exploitants en puissance de la nouvelle
économie mondiale et comme tels, ils doivent être amenés —au besoin par
la force (de négociation) — à respecter la liberté des différents
acteurs de la culture. On doit nécessairement s'attendre à une
remoralisation des échanges culturels qui ne veut pas dire limitation
ou censure mais prise en compte plus étayée des nécessités humaines de
ces domaines.
Il faut aller vers un plus de prises de conscience, sinon nous serons hypnotisés.
Or L'Europe dispose de la plus grande variété de bassins humains, d'un
des plus longues traditions intellectuelle, et de certains des plus
hauts niveaux de formation universitaires. Non seulement il ne faut pas
diminuer ces niveaux d'éducation, mais il faut au contraire les
renforcer. Les améliorer en permanence et proposer au reste du monde
les solutions qui auront pu se révéler efficaces en les adaptant aux
réalités locales. Nous allons en effet vers une civilisation de
l'image, du symbole et du modèle, mais leur signification ne sera
jamais dépouillée du sens, et c'est pourquoi la lettre et l'écrit
seront toujours présents. Plus que jamais Internet marque leur retour
en force. Nous allons vers une société qui fera une plus grande place
aux loisirs et à la consommation culturelle. Celle-ci n'aura pas à
faire abstraction de la qualité et de la profondeur de son vécu
historique, scientifique et intellectuel.
Aujourd'hui, notre diversité est un atout. Elle nous permet une
compréhension mutuelle et collective à l'heure où les technologies
rendent chaque produit transparent. Celles-ci vont favoriser le grand
renouveau à venir et contribuer à le décupler. Les problématiques
développées à travers les productions existantes ont prouvé une grande
part de leur inadaptation aux réalités actuelles. Il est grand temps de
les renouveler. En commençant par adopter une politique qui fasse de la
place pour un grand dessein culturel, ce en augmentant les budgets
aujourd'hui quasi dérisoires et en agissant sans complexe sur un
domaine qui a besoin de soutiens et d'orientations. Enfin
centrées sur les contraintes et possibilités actuelles concrètes, elles
nous feront enfin entrer de plein pied dans la modernité de demain.
Le
multimédia n'est-il pas une mise en forme de cette lente transformation
de valeur qui structure lentement les sociétés humaines ? Auquel cas il
s'agit que s'établissent des schémas de conversion et d'échange
informationnels et d'œuvres qui soient suffisamment structurés pour
permettre leur viabilité au niveau international en harmonie avec les
structures plus traditionnelles d'intervention économique. Il s'agit de
rattacher la création de valeur économique des variables économiques
concrètes. La richesse ne peut être uniquement rattachée à des
variables financières s'autoalimentant indéfiniment et s'éloignant
progressivement de leur nécessaire passage dans les bassins économiques
réels qui doivent leur bénéficier comme ils doivent eux-mêmes profiter
de leur action régénératrice.
Que constate t-on ?
Une
excessive et manifeste sous exploitation des ressources concrètes,
notamment humaines, internationales, qui en recevant cette manne, qui
aujourd'hui leur fait grandement défaut, dégageraient d'immenses
bassins de richesse réelle. Le sous emploi de populations entières
voire d'économies nationales complètes crée des sources de
développement comme en jachère, le nécessaire terreau d'une
réappropriation par l'économique d'un champ social dont il s'est
désengagé. Nous serions une agriculture disposant d'immenses plaines
fertiles sous cultivées ou utilisées d'une manière extensive, voire
négligées. C'est pourquoi l'investissement du capital international
dans le champ des économies mondiales concrètes est lui-même un immense
facteur de développement et une raison tangible d'espérer si les
acteurs économiques savent dériver une part grandissante des ressources
financières internationales vers les économies réelles locales.
Une économie dématérialisée ? Back to Life. Back to Reality
Face
à la multiplication des formes abstraites et virtuelles de
fonctionnement, les économies occidentales et mondiales disposent
d'alternatives qui s'avèrent opérantes. Liste de choses à emporter :
Nous
sommes tous, ou en tout cas la grande majorité d'entre nous, victimes
d'illusions d'optique qui peuvent s'avérer particulièrement
handicapantes. La mise en équation des économies occidentales de plus
en plus tributaires de schémas d'organisation virtuels amenés par des
principes d'organisation basés sur des fluctuations financières est
patente. Les références concrètes se déplacent progressivement vers
l'immatériel découplé d'une valeur de plus en plus déconnectée de celle
du travail, des infrastructures et des structures monétaires
traditionnellement afférentes. Elles fragilisent celles-ci car
elles les exposent de plus en plus non seulement aux fluctuations
financières mais également aux variations symboliques de l'information.
Les
mécanismes qui sont désormais à l'œuvre ont échappé à ceux là même qui
en sont les médiateurs et les modérateurs. Il faut qu'ils puissent
reprendre la main. Nous sommes en définitive, les victimes avérées d'un
processus que nous éprouvons du mal à réguler et les déprédations
peuvent être aussi sensibles dans les pays à structures insuffisamment
diversifiées que dans les pays qui se veulent les champions du
capitalisme. Je pense à l'Islande...
Serions-nous si démunis
face à cette situation ? Le temps doit-il jouer contre nous ? C'est à
mon avis faux. Entre les retours tambourinant aux pratiques d'un autre
âge — alors que le monde a effectivement changé et qu'elles s'avèrent
d'une manière patente souvent inadaptées — et les prises en compte mal
assurées de la dithyrambe passionnée des pionniers de la nouvelle
économie, il y a d'autres attitudes plus directement opérantes qui
tiendraient davantage compte des réalités humaines et techniques et le
rapport qu'elles peuvent entretenir. L'articulation principale entre
les domaines de culture ou d'information et les techniques qui les
relayeront, s'ouvre. Il faut que les conditions de l'épanouissement
individuel à un niveau très large soient réunies... Tous les autres
domaines d'activité restent valables mais ils vont peut à peu
bénéficier des apports de ce noyau central. Reconstruire une qualité de
vie, un optimisme, le sourire et les bonheurs de la vie où que nous
puissions les prendre.
Cette
extension du domaine de la croissance ne peut exister que si l'on se
décide enfin a faire l'abandon du manichéisme et du malthusianisme qui
guide beaucoup de réflexions ambiantes, notamment en matière
économique. Elles réduisent de grandes entreprises structurées à des
réservoirs financiers virtuels ou déplacent les installations sous
prétexte qu'il faille remettre à qui de droit ambiant les actifs qui y
sont rattachés est une politique qui à long terme condamne des
populations entières à la paupérisation y compris celles qui font
aujourd'hui le pari d'accueillir les structures délocalisées.
Les
économies mondiales, y compris américaine, souffrent d'un manque de
préhension sur les variables financières. Le fait d'attirer les valeurs
mondiales, y compris par des moyens techniques disproportionnés (je
pense à l'utilisation de systèmes de réalité virtuelle et de structures
logicielles dédiées) automatise les procédures de fonctionnement
boursier de ces appareillages et renforce tous les ostracismes
mondiaux, tous les fossés, toutes les fractures. Elles asphyxient la
planète, lui retirent son oxygène, c'est à dire leurs puissances
monétaires. L'eau c'est la vie, or cette eau, cette manne qui permet à
une sophistication d'exister mais aussi et plus fondamentalement aux
besoins fondamentaux d'être assurés, se retire du paysage local de
nombreux points du territoire global. On l'a vu en Argentine...
La
circulation sanguine de la planète est altérée. Elle doit être soignée,
assistée, puis peu à peu rétablie d'une manière progressive et douce
qui permette l'assainissement de zones géographiques entières. C'est
l'investissement au plan mondial plutôt que la sempiternelle économie
sur les salaires ou les cotisations qui est à viser, c'est
l'élargissement des structures en lieu et place des dramatiques
économies d'échelles qui semblent guider l'entendement de ceux qui
appliquent de manière aveugle — ou presque — les principes erronés qui
président à la prise de ces décisions. Le mépris et le peu de cas qui
est fait de millions d'hommes et de femmes est patent et dangereux.
Nous sommes victimes d'une dynamique faussée, de cercles vicieux qu'il
faut avoir l'énergie de transformer en cercles vertueux. L'argent doit
circuler à tous les niveaux. Mais avec mesure. La valeur doit être
repensée en prenant comme étalon l'homme, l'humain, l'individu. Son
développement harmonieux au sein de la communauté dans laquelle il
habitera.
C'est l'aide à la consommation, non par un unique
vecteur mais par l'ensemble des pays retour de l'activité. Le salaire
minimum est une garantie nécessaire qui permet d'établir un nouveau
contrat social et économique, mais il ne doit pas y avoir de frein
exagéré à l'ascenseur social ou de plafonds de verre. dont nous serions
tous les bénéficiaires et par rapport auquel nous pourrions découpler
notre intervention dans le domaine économique et culturel. Les
situations absurdes doivent refluer et les bénévoles recevoir une part
retour pour l'investissement qu'ils font de leur temps. Le temps est
déjà une variable économique. Il peut devenir une variable symbolique
de l'activité dans un champ économique donné dont il assure la
pérennité.
Il
s'agit de renforcer l'adjonction de règles dans des structures qui
touchent la limite de leur logique parce qu'elles manquent de critères
d'évaluation objectifs et de rattachements économiques précis. L'argent
virtuel aujourd'hui a de moins en moins de contact avec la réalité
économique, même s'il peut influer sur elle. Les règles de solidarité
étendue en renforçant le rôle des structures sociales étatiques vont
également aller dans le sens de la logique économique qu'il est
nécessaire de mettre en place.
La main invisible doit devenir visible.
Sinon,
nous irions à terme vers une dislocation des structures
particulièrement dommageable à l'ensemble de la communauté
internationale, ce qui est inacceptable. Des dérèglements
bénéficieraient tous ceux qui font profession d'exploiter les
tiraillements actuels. Le nihilisme n'a jamais été pas une solution.
Nous faisons partie d'un long processus de maturation économique,
politique et culturel qui doit faire appel à l'histoire économique car
celle-ci nous tend des explications pertinentes et nous donne des
capacités de renouvellement dont nous sommes capables à une échelle
élargie. Il faut quitter l'absurde absolu auquel nous avons assisté. La
nouvelle économie doit être pensée dans cette perspective.
L'humain assisté par la machine et non l'inverse.
Quand
nous aurons accompli ce saut conceptuel, placé cet étalon dans notre
champ de représentation symbolique, alors l'invention majeure qu'est le
numérique deviendra ce qu'elle est appelée à devenir : un formidable
tremplin pour la créativité ainsi qu'un puissant facteur de richesse
économique. Une fois sa puissance de distorsion démystifiée et
qualifiée, intégrée et comprise, déclinée et incorporée dans — presque
— tous les champs de l'action humaine, elle sera enfin le formidable
outil de Renouveau et de libéralisation destiné à ouvrir à nos côtés le
millénaire.
Nous disposons des meilleurs atouts, il est temps de les utiliser !
Gilles Marchand Paris, Janvier 2009
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