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 Internet 
              dans le monde arabe 
              (suite)
 
 
   
 Enjeux 
              Sociaux, Culturels et Economiques des technologies de l'Information 
              et de la communication dans le Monde Arabe
 Samir Aita
 Versailles
 1 Décembre 2004
 
 Où en est le monde arabe ? La situation 
              du téléphone fixe est révélatrice. Partout 
              les taux de croissance sont élevés, mais on part de 
              situations très claires de sous-équipement. Les pays 
              arabes sont généralement moins bien dotés que 
              les pays d'Amérique Latine, ou d'Asie surtout. Il y a 5 fois 
              plus de téléphonie mobile que fixe, ce qui pose un 
              problème d'accès. La technologie fixe avance à 
              7% contre 40% pour le mobile qui coûte 10 fois moins cher, 
              mais a besoin du fixe. Les marges sont colossales, puisque que l'on 
              se trouve face à des systèmes rentiers qui sont les 
              "vaches à lait" des systèmes en place, et 
              cet argent alimente le pouvoir, de manière souvent népotique.
 
 Les programmes d'équipement qui sont largement lancés 
              par la France et l'Europe, pour la bande large ont souvent recours 
              aux réseaux électriques, notamment pour les zones 
              rurales. Ces équipements manquent dans le monde arabe. Beaucoup 
              de pays acceptent le upload, mais pas le download. Le satellite 
              pose un problème de sens de propagation. L'espace de liberté 
              assuré aux télévisions est le résultat 
              d'intenses tractations. Internet ne fait pas l'objet de telles négociations. 
              Il y a donc bien un blocage grave au niveau des infrastructures. 
              Le satellite peut offrir des solutions individuelles, mais la bande 
              large pose un problème qui nécessite des réseaux 
              de satellites (comme Soraya, société à capitaux 
              arabes qui travaille sur ce terrain). Dans le contexte de la fracture 
              numérique, il faut rappeler ces éléments, techniques, 
              mais qui expliquent beaucoup du contexte. L'Egypte a décidé 
              de mettre en place une politique large bande. On hésite autour 
              d'une notion de service public ou pas.
 
 L'Indice d'"accès au numérique"
 Quand on compare globalement le monde arabe avec le reste du monde, 
              on est dans une situation basse.
 
 Le Fossé numérique du Monde Arabe
 Il y a des goulots d'étranglement internationaux. A San Francisco, 
              vous avez 1250000 personnes qui travaillent dans ces technologies, 
              400000 en Chine. 100000 en France environ, sans qu'un calcul précis 
              n'ait été fait pour l'Europe.
 
 Un problème de développement économique
 La demande et l'offre partagent la consommation principalement entre 
              les institutions (50% de l'utilisation) et quelques secteurs concurrents. 
              Celles-ci assurent une grande partie de la demande. La révolution 
              est la même partout, avec un secteur public largement prépondérant. 
              Les investissements publics sont parfois autour de 35% des investissements 
              globaux (comme dans l'exemple de la Suède). C'est colossal. 
              80% des revenus viennent des plus riches, ce qui permet malheureusement 
              de court-circuiter des notions de droit d'accès...
 
 La notion de fracture numérique vient des Etats-Unis selon 
              le rapport sur le développement humain dans le monde arabe 
              du PNUD. "Si Dieu voulait humilier un homme, il lui refuserait 
              la connaissance". L'argument porte dans les colloques. Dans 
              le SMSI (Sommet Mondial sur la Société de l'Information), 
              le groupe des pays arabes est très actif. Quand les arabes 
              parlent de contenu, c'est autour d'une langue unique, contrairement 
              aux projets développés ailleurs.
 
 Réflexions 
              sur l'aspect social concernant le contenu arabe
 
 Le contenu arabe
 La presse s'est développée timidement au début, 
              puis de manière massive...
 
 Distinction de la communication sociale de la communication 
              individuelle.
 Il n'y a pas de modèle économique. L'exemple de Netscape 
              confiant son développement à une société 
              israëlienne est parlant. Cela n'a jamais marché. 40% 
              du contenu est produit par la presse, qui a besoin de la publicité. 
              Cette situation est étrange dans la mesure où l'information 
              est gratuite, et parait presque sans valeur. Sa valeur, plus précisément 
              est indirecte.
 
 Les réseaux sociaux
 Les sites islamistes... veulent occuper le terrain social. Les oppositions 
              ne sont pas suffisamment actives. On dispose d'une liberté 
              plus grande qu'à la télé (exemple de Mac Toub). 
              En Arabie Saoudite, tout le monde est très religieux, sans 
              réelle distinction vis-à-vis des contenus vindicatifs. 
              Les chats présentent souvent un contenu qui peut être 
              violent et sans intervention des modérateurs vis-à-vis 
              des dérives sectaires. Le téléchargement a 
              tendance à prendre de l'ampleur.
 
 
   
 L'internet 
              arabe et son contenu
 
 C'est un enjeu de pouvoir. Le blocage institutionnel du développement 
              des infrastructures est souvent patent.
 
 C'est un enjeu de société. Les gouvernements et les 
              autres institutions économiques et sociales sont-ils aptes 
              à répondre aux enjeux ?
 
 C'est un enjeu vis-à-vis de la mondialisation. Le développement, 
              la démocratisation et la souveraineté des états 
              sont en jeu.
 
 Il développe une vision biaisée du Monde Arabe. On 
              peut parler de fracture institutionnelle, les institutions ne communiquant 
              pas, ou très peu. La presse occupe donc cet espace... Pour 
              le sommet de Tunis, au SMSI, la question était : que faut-il 
              faire pour lancer le contenu arabe ? Cela a permis de définir 
              trois volets : le Service public, le Commerce électronique, 
              et les Médias. La musique est lesée. Pourtant le peer-to-peer 
              a développé les ventes des multinationales par trois. 
              Tous les jours un nouveau marché, un nouveau moyen de communication 
              se créé. Le problème de ces entreprises est 
              là (exemple d'ENRON). Dans le domaine des livres électroniques, 
              le volume d'affaire des livres techniques est 3 fois plus grand 
              que celui des livres dits littéraires. L'ensemble des éditions 
              papier arabes est moins important que celui d'un pays comme la Grèce.
 
 Il y a donc d'énormes problèmes en termes de politiques 
              publiques...Questions et réponses supplémentaires
 La Jordanie est le seul pays, à priori, qui ait une vraie 
              politique d'enseignement à distance et de création 
              d'un secteur tertiaire solide. Les Bakschichs disparaissent, les 
              fonctionnaires perdant une ressource, ce qui peut poser, face à 
              la mise en ligne des administrations, des problèmes nouveaux 
              qui doivent être corrigés. Quelle est l'opinion des 
              citoyens arabes sur ce sujet ? Pourquoi utilisent-ils internet ? 
              Un prêcheur répond que c'est un espace offert dont 
              il ne pouvait pas rêver. Le sexe et la pornographie où 
              la censure du nœud (de communication) est forte en plus d'une 
              autorité interministérielle qui ne contrôle 
              pas vraiment du moment que le politique n'est pas abordé. 
              Il faut noter l'importance de la charge subversive de la libération 
              des moeurs dans une société qui repose grandement 
              sur ses préceptes...
 
 Y 
              a t-il un Internet Arabe ?
 
 Séminaire 
              CNRS
 Laboratoire de communication et politique
 Avril 2005
 
 
 INFORMATIQUE SANS FRONTIERES • 
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