Gouvernance
et Mondialisation
La réforme des institutions internationales
est le chantier le plus important du XXIe siècle...
Daniel
Cohen
J'ai beaucoup de points de convergence avec Kemal Dervis.
Le même soucis de soutenir le projet de conseil de sécurité
socio-économique qui pourrait contrebalancer le mouvement
actuel de régionalisation. La logique qui émerge ressemble
à celle du "Concert des Nations" qui avait marqué
l'Europe du 19ème siècle et avait finalement débouché
sur des guerres impérialistes (pour les matières premières
par exemple, comme en Irak aujourd'hui). Ces conflits doivent être
prévenus par l'émergence d'un véritable multilatéralisme.
Il s'agit de désamorcer les rapports de force entre les empires
dans un monde multilatéral où chacun partage une part
de sa souveraineté. Cela ne peut se faire que grâce
à la production de règles (comme dans le cas de l'OMC).
Ces règles sont la seule manière de créer un
monde multilatéral.
On a beaucoup de mal à passer en Europe à l'étape
suivante du gouvernement central intégré. Il s'agit
d'éviter que d'agir de manière discrétionnaire
(La guerre est le moment de décision pure : Carl
Schmidt). Il y a un lien plus profond que l'on ne croit
entre les monarchies et les démocraties représentatives.
Un pouvoir discrétionnaire en l'absence de règles.
L'OMC, l'OMS, le BIT, produisent beaucoup de règles. Celles
qui sont valables en matière commerciale sont plus efficaces
car il y a un pouvoir de sanction qui va avec... Rien n'est prévu
pour rendre les règles politiques internationales contraignantes
afin qu'elles fonctionnent à l'unisson.
L'OIT produit pour l'OMC des droits à minima comme pour le
travail des enfants. Mais l'espace des règles n'est pas aussi
plein que nécessaire. Il n'y a pas de sanctions économiques
par rapport à l'environnement et rien n'est prévu
pour les faillites d'état qui seraient protégées
par un organisme international.
Il nous faudrait donc un gouvernement, une instance qui puisse trancher
dans les infractions au droit international, à minima. Il
s'agirait que cette agence puisse énoncer la norme morale
internationale. Même des normes choisie à minima seraient
fondamentales.
Je tien tellement à ce conseil que je souhaite qu'il soit
exactement basé sur le modèle du conseil de sécurité
afin d'aplanir une contrainte importante. Ce débat est ouvert
à l'opinion publique ce qui pourrait permettre de faire progresser
la cause du multilatéralisme..
Kemal
Dervis
Bernard Soulage
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Ecole
supérieure de Commerce de Paris
19 avril 2005
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